Au moins 21 personnes ont été tuées lors des journées de manifestations contre la hausse des prix et la "mauvaise gouvernance" au Nigeria la semaine dernière, a déclaré mercredi à l’AFP l’ONG Amnesty International. Un précédent bilan de l'ONG la semaine dernière faisait état d'au moins 13 morts. Sept autres personnes ont été tuées à Kano et une autre à Azare, deux villes du nord du pays, a indiqué Isa Sanusi, le directeur d'Amnesty International au Nigeria. Six personnes ont été tuées dans la ville de Suleja, près de la capitale Abuja (centre), quatre à Maiduguri (nord-est) et trois à Kaduna (nord-ouest) jeudi, avait écrit Amnesty dans un communiqué publié sur le réseau social X. Les manifestations qui ont débuté jeudi dernier, réunissant des milliers de personnes à travers le pays, ont été réprimées par la police qui a fait usage de gaz lacrymogène et tiré en l'air, ont constaté des journalistes de l'AFP. Amnesty International a condamné l'utilisation de balles réelles et demandé que des enquêtes soient menées sur le comportement des forces de l'ordre. Isa Sanusi a ajouté que l'ONG enquêtait sur d'autres morts lors des manifestations. La police et l'armée ont nié toute responsabilité. Contactée par l'AFP, la police de Kano n'a pas répondu dans l'immédiat. Pays le plus peuplé d'Afrique, le Nigeria traverse une grave crise économique à la suite de réformes mises en place par le président Bola Ahmed Tinubu, arrivé au pouvoir en mai 2023. L'inflation des denrées alimentaires dépasse les 40% et le prix de l'essence a triplé. Les participants aux manifestations, baptisées #EndbadGovernanceinNigeria ("Mettre fin à la mauvaise gouvernance au Nigeria") demandent au président de revenir sur certaines réformes, comme la suspension de la subvention aux carburants, et de "mettre fin à la souffrance et à la faim".