ncien président du Conseil d’Administration des Industries chimiques du Sénégal (ICS), où on lui a prêté une «gestion calamiteuse», le lieutenant d’Idrissa Seck au parti "Rewmi» est cité, ces jours derniers, parmi les responsables épinglés par les audits de l’Agence de Régulation des Marchés publics (ARMP). «La mairie de Thiès, dirigée par l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, a été épinglée par le rapport d’audits de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Son premier adjoint, Yankhoba Diattara, est sur le banc des accusés», lisait-on dans la presse, la semaine dernière.
Que reproche-t-on au second magistrat de la Capitale du Rail ? Selon le rapport de l’Armp, au sujet de la gestion de la Mairie, elle-même, le Cabinet Cice Sénégal a relevé une curiosité dans l’attribution des marchés. Dans la plupart des cas, les soumissionnaires ne sont pas qualifiés pour la nature des travaux. C’est le cas avec les travaux de «Grosses réparations chaussées», pour lesquels les services de l’ancien Premier ministre de Wade ont attribué le marché à Kramex pour un montant de 23,9 millions FCfa. Etonnant, puisque le rapport note que «les activités mentionnées, dans les avis d’immatriculation de cette entreprise, sont relatives au commerce». Le rapport précise que l’activité principale de l’attributaire (Kramex) est la fourniture de matériels d’électroménagers, imprimerie et fourniture de bureau. Même si l’attribution desdits marchés a été l’œuvre d’Idrissa Seck, en sa qualité de maire, ce n’est un secret pour personne que celui-ci n’a jamais géré sa commune, laissée depuis 2000 à son premier adjoint, Yankhoba Diattara.
La foire aux marchés douteux
Le rapport d’audit ne s’arrête pas là quant aux «fautes commises par le maire de Thiès» dans la passation des marchés, car il y est encore signalé «des irrégularités» dans la location des engins de terrassement. «En l’absence des pièces relatives à l’exécution physique et financière de ce marché (bons de commandes et facture), il n’a pas été possible d’établir la conformité et la matérialité des prestations», déplorent les auditeurs. Cette conclusion est d’autant plus fondée, d’après le rapport, que «les prestations objet du contrat ne sont adossées à aucun programme de travail. De plus, les modalités de pointage du matériel loué ne sont pas fixées».
Autre marché douteux passé par Yankhoba Diattara avec l’entreprise Esecdic, d’un montant de 47.840.947 Fcfa, passé le 24 novembre 2010. Le marché aurait été approuvé à tort par Diattara, en violation flagrante de l’article 29 du Code des marchés. Enfin, autre marché contesté par les auditeurs, celui des véhicules. La notification d’attribution provisoire à "Espace Automobile", par lettre n° 825 du 10 décembre 2010, et celle de rejet pour la "Sénégalaise de l’Automobile" ont été faites le même jour ; ce qui les rend suspects, aux yeux des fouineurs de l’ARMP.
Avant même que l’on ne connaisse le sort de tous ces dirigeants accablés par les rapports de l’Armp, qu’ils soient de l’opposition ou du nouveau régime, l’adjoint au maire de Thiès est bombardé président du Conseil d’Administration d’un des poumons économiques du Sénégal, le Port autonome de Dakar. Mais comme sur place il trouvera un éminent gestionnaire, en la personne du Dr Cheikh Kanté, qui a longtemps roulé sa bosse dans le privé, il est permis de croire qu’il ne laissera le Port devenir la vache laitière d’aucune formation politique, fut-elle la sienne, l’APR.
Pourtant, devant toute cette suspicion, l’adjoint au maire de Thiès a répliqué pour parler de «cabale» ourdie par ceux qu’il identifie comme «(ses) adversaires politiques tapis dans l’ombre, qui veulent m’atteindre pour ternir mon image et ma notoriété».
BINETA DOOKY DIOP
Lesenegalais
Que reproche-t-on au second magistrat de la Capitale du Rail ? Selon le rapport de l’Armp, au sujet de la gestion de la Mairie, elle-même, le Cabinet Cice Sénégal a relevé une curiosité dans l’attribution des marchés. Dans la plupart des cas, les soumissionnaires ne sont pas qualifiés pour la nature des travaux. C’est le cas avec les travaux de «Grosses réparations chaussées», pour lesquels les services de l’ancien Premier ministre de Wade ont attribué le marché à Kramex pour un montant de 23,9 millions FCfa. Etonnant, puisque le rapport note que «les activités mentionnées, dans les avis d’immatriculation de cette entreprise, sont relatives au commerce». Le rapport précise que l’activité principale de l’attributaire (Kramex) est la fourniture de matériels d’électroménagers, imprimerie et fourniture de bureau. Même si l’attribution desdits marchés a été l’œuvre d’Idrissa Seck, en sa qualité de maire, ce n’est un secret pour personne que celui-ci n’a jamais géré sa commune, laissée depuis 2000 à son premier adjoint, Yankhoba Diattara.
La foire aux marchés douteux
Le rapport d’audit ne s’arrête pas là quant aux «fautes commises par le maire de Thiès» dans la passation des marchés, car il y est encore signalé «des irrégularités» dans la location des engins de terrassement. «En l’absence des pièces relatives à l’exécution physique et financière de ce marché (bons de commandes et facture), il n’a pas été possible d’établir la conformité et la matérialité des prestations», déplorent les auditeurs. Cette conclusion est d’autant plus fondée, d’après le rapport, que «les prestations objet du contrat ne sont adossées à aucun programme de travail. De plus, les modalités de pointage du matériel loué ne sont pas fixées».
Autre marché douteux passé par Yankhoba Diattara avec l’entreprise Esecdic, d’un montant de 47.840.947 Fcfa, passé le 24 novembre 2010. Le marché aurait été approuvé à tort par Diattara, en violation flagrante de l’article 29 du Code des marchés. Enfin, autre marché contesté par les auditeurs, celui des véhicules. La notification d’attribution provisoire à "Espace Automobile", par lettre n° 825 du 10 décembre 2010, et celle de rejet pour la "Sénégalaise de l’Automobile" ont été faites le même jour ; ce qui les rend suspects, aux yeux des fouineurs de l’ARMP.
Avant même que l’on ne connaisse le sort de tous ces dirigeants accablés par les rapports de l’Armp, qu’ils soient de l’opposition ou du nouveau régime, l’adjoint au maire de Thiès est bombardé président du Conseil d’Administration d’un des poumons économiques du Sénégal, le Port autonome de Dakar. Mais comme sur place il trouvera un éminent gestionnaire, en la personne du Dr Cheikh Kanté, qui a longtemps roulé sa bosse dans le privé, il est permis de croire qu’il ne laissera le Port devenir la vache laitière d’aucune formation politique, fut-elle la sienne, l’APR.
Pourtant, devant toute cette suspicion, l’adjoint au maire de Thiès a répliqué pour parler de «cabale» ourdie par ceux qu’il identifie comme «(ses) adversaires politiques tapis dans l’ombre, qui veulent m’atteindre pour ternir mon image et ma notoriété».
BINETA DOOKY DIOP
Lesenegalais