Nous savons tous que la relativité de la morale rend plus difficile son objectivité. La morale en tant que règle de comportement fluctue à travers les temps et les espaces. Même si par ailleurs, elle obéit à une réalité concrète, il n’en demeure pas moins qu’elle est changeante d’un pays à un autre, d’un groupe à un autre et d’une époque à une autre. Toute société qui émerge, secrète en même temps sa propre morale et définit ses propres règles de conduite. Mais comme la constitution de la nation est antérieure à la constitution de l’Etat, les valeurs morales se trouvent du coup, antérieures à l’avènement du citoyen. La citoyenneté est donc consubstantielle à la naissance de l’Etat et de la démocratie. Elle est avant tout un statut juridique qui comprend le droit de vote et le droit d’éligibilité, mais aussi un ensemble de droits et libertés dont les citoyens doivent pouvoir jouir sans d’autres limites que celles fondées sur l’intérêt général. C’est là tout le sens à donner aux luttes sans merci que les démocrates n’ont eu de cesse à livrer à travers le temps. Mais, aujourd’hui, une autre exigence est venue s’ajouter à l’acquisition de droit par le citoyen. Il s’agit de l’indispensable exercice de ces mêmes droits et libertés. C’est dire donc, que c’est dans l’application de ses droits fondamentaux qu’émerge la citoyenneté active.
Sous ce rapport, les valeurs civiques non seulement sont la locomotive inlassable des valeurs morales, mais également constituent le souffle qui assurent la survie de l’idéale morale d’une société. Notre existence concrète nous montre qu’aucun d’entre nous n’a assisté au forum qui définissait pour la première fois les valeurs de « JOM », de « KERSA » et de « NGOR » dans la société sénégalaise. Ce sont là des valeurs que notre espace commun secrète depuis la nuit des temps. Nous les avons assimilées dans notre capital symbolique et elles se manifestent à travers notre habitus, pour parler comme Bourdieu. Pour cette raison seulement, les valeurs morales constituent le ciment, le socle sur lequel doivent s’ériger l’ensemble des valeurs civiques définies à l’intérieur d’une société.
C’est pour cela que récemment au Sénégal, deux illustrations prises au hasard ont attiré notre attention.
La première est un modèle de comportement qui est en train de se poser en s’opposant à certaines anti-valeurs qui essayent de se frayer un passage à l’intérieur de notre société. Le Ngor commande une obligation de solidarité entre parents, amis ou proches, quelques soit le niveau ou l’appartenance sociale que nous revendiquons. C’est à travers cette manifestation de solidarité que le respect et le niveau d’estime d’une relation interindividuelle sont jugés. Comment comprendre dès lors, qu’une personnalité comme la Première Dame de la République du Sénégal ne puisse pas manifester son soutien permanent, indéfectible et inébranlable au Président de la République ? Certains cagoulards ne ratent aucune occasion pour jeter l’opprobre sur Sokhna Marième Faye. Et pourtant, ils jasent, médisent et blasphèment, mais sans rien changer dans le comportement de la Première Dame. Jamais dans l’histoire de notre pays, l’épouse d’un Chef de l’Etat n’a été victime d’autant d’attaques ouvertes injustifiées à travers la presse, dans un espace temps aussi réduit (un an de pouvoir seulement). Mais, aujourd’hui plus que jamais, elle reste discrète, engagée et présente aux côtés du Président. N’est-ce pas là le devoir d’une vraie épouse ?
La seconde illustration est un comportement qui apparaît comme anti-modèle au regard de notre patrimoine culturel traditionnel. Les règles de comportement de Ngor et de Dëggu nous commandent, au-delà de la solidarité nécessaire entre des personnes d’une même équipe, une assumation collective des erreurs et imperfections découlant de l’exercice commun de nos responsabilités. Ce sont ces mêmes règles qui exigent de tout membre d’un même groupe un comportement solidaire dans l’action et les résultats. Pourquoi donc, au nom d’une dualité impossible au sommet de la classe politique, le fils spirituel d’Abdoulaye Wade veut-il tourner le dos à ses compagnons ? Quelles autres valeurs font courir cet homme pourtant si politiquement fin ? De lui, quelqu’un a pu dire «Idrissa Seck a le courage de ses idées ». Peut-on avoir le courage de ses opinions en les assumant parfaitement, tout en se gardant d’assumer les responsabilités induites ? Non. Nous invitons M. Seck, au nom des valeurs auxquelles il ne cesse de faire allusion, à pousser sa logique jusqu’au bout. Il n’appartient pas au Président de la République de descendre dans les caniveaux en excluant du gouvernement ceux-là qui occupent des postes que Monsieur Idrissa Seck a décroché de haute manœuvre. S’il trouve que l’élan et le chemin empruntés par le Président de la République ne lui conviennent pas, il est tenu de renier ses pions, à défaut de pouvoir les rappeler.
Au nom de l’éthique et de la solidarité, les membres de l’attelage gouvernemental doivent être solidaires. Il est inélégant de continuer à siéger au Conseil des Ministres et de développer des stratégies de nature à plomber les activités du gouvernement ou d’écorner son image. Idrissa Seck serait mieux écouter et compris par les Sénégalais, s’il s’exprimait en tant qu’opposant à part entière. Nos compatriotes qui sont nombreux à ne plus le comprendre seraient plus accessibles à son discours s’il n’était pas « opposant le jour et allié la nuit ».
Voilà pourquoi la tâche est ardue pour le régime de Macky : la remise à leur juste place de nos valeurs ancestrales dans les comportements citoyens. Ainsi, la mission du Ministre en charge de la promotion des valeurs civiques sera, non pas de refonder des valeurs, mais de les promouvoir en les replaçant dans les pratiques de tous les jours. Ce n’est que dans cette optique que la crise des valeurs sera surmontée.
Lamine Aïcha Fall Ndiaye
Coordonnateur du C.R.I.E
Cadrerepublicaindesinspecteurs@gamil.com
Sous ce rapport, les valeurs civiques non seulement sont la locomotive inlassable des valeurs morales, mais également constituent le souffle qui assurent la survie de l’idéale morale d’une société. Notre existence concrète nous montre qu’aucun d’entre nous n’a assisté au forum qui définissait pour la première fois les valeurs de « JOM », de « KERSA » et de « NGOR » dans la société sénégalaise. Ce sont là des valeurs que notre espace commun secrète depuis la nuit des temps. Nous les avons assimilées dans notre capital symbolique et elles se manifestent à travers notre habitus, pour parler comme Bourdieu. Pour cette raison seulement, les valeurs morales constituent le ciment, le socle sur lequel doivent s’ériger l’ensemble des valeurs civiques définies à l’intérieur d’une société.
C’est pour cela que récemment au Sénégal, deux illustrations prises au hasard ont attiré notre attention.
La première est un modèle de comportement qui est en train de se poser en s’opposant à certaines anti-valeurs qui essayent de se frayer un passage à l’intérieur de notre société. Le Ngor commande une obligation de solidarité entre parents, amis ou proches, quelques soit le niveau ou l’appartenance sociale que nous revendiquons. C’est à travers cette manifestation de solidarité que le respect et le niveau d’estime d’une relation interindividuelle sont jugés. Comment comprendre dès lors, qu’une personnalité comme la Première Dame de la République du Sénégal ne puisse pas manifester son soutien permanent, indéfectible et inébranlable au Président de la République ? Certains cagoulards ne ratent aucune occasion pour jeter l’opprobre sur Sokhna Marième Faye. Et pourtant, ils jasent, médisent et blasphèment, mais sans rien changer dans le comportement de la Première Dame. Jamais dans l’histoire de notre pays, l’épouse d’un Chef de l’Etat n’a été victime d’autant d’attaques ouvertes injustifiées à travers la presse, dans un espace temps aussi réduit (un an de pouvoir seulement). Mais, aujourd’hui plus que jamais, elle reste discrète, engagée et présente aux côtés du Président. N’est-ce pas là le devoir d’une vraie épouse ?
La seconde illustration est un comportement qui apparaît comme anti-modèle au regard de notre patrimoine culturel traditionnel. Les règles de comportement de Ngor et de Dëggu nous commandent, au-delà de la solidarité nécessaire entre des personnes d’une même équipe, une assumation collective des erreurs et imperfections découlant de l’exercice commun de nos responsabilités. Ce sont ces mêmes règles qui exigent de tout membre d’un même groupe un comportement solidaire dans l’action et les résultats. Pourquoi donc, au nom d’une dualité impossible au sommet de la classe politique, le fils spirituel d’Abdoulaye Wade veut-il tourner le dos à ses compagnons ? Quelles autres valeurs font courir cet homme pourtant si politiquement fin ? De lui, quelqu’un a pu dire «Idrissa Seck a le courage de ses idées ». Peut-on avoir le courage de ses opinions en les assumant parfaitement, tout en se gardant d’assumer les responsabilités induites ? Non. Nous invitons M. Seck, au nom des valeurs auxquelles il ne cesse de faire allusion, à pousser sa logique jusqu’au bout. Il n’appartient pas au Président de la République de descendre dans les caniveaux en excluant du gouvernement ceux-là qui occupent des postes que Monsieur Idrissa Seck a décroché de haute manœuvre. S’il trouve que l’élan et le chemin empruntés par le Président de la République ne lui conviennent pas, il est tenu de renier ses pions, à défaut de pouvoir les rappeler.
Au nom de l’éthique et de la solidarité, les membres de l’attelage gouvernemental doivent être solidaires. Il est inélégant de continuer à siéger au Conseil des Ministres et de développer des stratégies de nature à plomber les activités du gouvernement ou d’écorner son image. Idrissa Seck serait mieux écouter et compris par les Sénégalais, s’il s’exprimait en tant qu’opposant à part entière. Nos compatriotes qui sont nombreux à ne plus le comprendre seraient plus accessibles à son discours s’il n’était pas « opposant le jour et allié la nuit ».
Voilà pourquoi la tâche est ardue pour le régime de Macky : la remise à leur juste place de nos valeurs ancestrales dans les comportements citoyens. Ainsi, la mission du Ministre en charge de la promotion des valeurs civiques sera, non pas de refonder des valeurs, mais de les promouvoir en les replaçant dans les pratiques de tous les jours. Ce n’est que dans cette optique que la crise des valeurs sera surmontée.
Lamine Aïcha Fall Ndiaye
Coordonnateur du C.R.I.E
Cadrerepublicaindesinspecteurs@gamil.com