Nord Mali : le pillage de sites considéré comme un "danger imminent pour le patrimoine mondial''

Le Directeur du patrimoine culturel, Hamady Bocoum, a qualifié lundi de ‘’danger imminent’’ le saccage de sites religieux et culturels à Gao et à Tombouctou, dans le Nord-Mali, par les mouvements islamistes qui contrôlent cette partie du territoire, indiquant que cette région recèle un bien "immobilier exceptionnel".


‘’Tout le monde a vu que deux sites importants, Gao et Tombouctou, du patrimoine mondial ont été pillés et saccagés, et cela devient un danger imminent pour le patrimoine mondial’’, a dit M. Bocoum.

Il s’exprimait lors d’une réunion sous-régionale sur le renforcement des capacités et de la sensibilisation à la lutte contre le trafic illicite de biens culturels pour la région de l'Afrique de l'Ouest.

Selon lui, ces deux sites abritent un patrimoine immobilier ‘’exceptionnel ‘’ et ce trésor ‘’ n’appartient pas uniquement au Mali’’, car, en matière de patrimoine, il faut toujours raisonner en terme de continuité culturelle’’.

‘’Et cette continuité interpelle le Sénégal, qui est tout aussi propriétaire du patrimoine culturel malien’’, a-t-il estimé.

Il a également souligné que les autres pays de la sous-région, présents à la rencontre à Dakar, sont ‘’tout aussi concernés par ce qui se passe au Mali’’.

Dès lors, ‘’il est important de protéger ces sites qui conservent les connaissances scientifiques du monde noir’’, a-t-il affirmé, rappelant que les traditions écrites sont tout aussi importantes que celles orales.

‘’Dans ces sites, a rappelé l’historien, se trouvent les plus importants manuscrits du monde noir dans tous les domaines, notamment la botanique, l’astronomie, la théologie, la littérature…’’
Mais selon lui, même si la grosse boucle du Mali a été le foyer culturel, politique et religieux le plus important de la sous-régions, il existe des cultures moins prestigieuses, mais tout aussi importantes ailleurs dans cette partie du pays.

Interrogé sur l’ampleur des dégâts dans cette zone, il a déclare qu’ils ne pourront pas être évalués tant que ces deux sites ne ‘’seront pas revenus aux mains des Maliens et que les experts n’auront pas fait le travail d’inventaire et de bilan nécessaire’’.

Abdou Khadre Cissé

Lundi 17 Septembre 2012 16:07

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