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Offensive médiatique : le porte parole de Rewmi livre son opinion dissidente

Abdourahmane Diouf (43 ans) est docteur en droit et expert en négociations commerciales internationales. Celui qui vient d'être limogé il y 72h, reprend sa liberté - l'a-t-il réellement perdue ?- ce dimanche 7 avril sur Walf tv face à Pierre Edouard Faye. Qui est ce lieutenant de Idrissa Seck qui dérange et qui monte ? Nous avons ouvert les archives de la gazette de Abdou Latif Coulibaly


Offensive médiatique : le porte parole de Rewmi livre son opinion dissidente
El Hadji Abdourahmane Diouf, ce sérère bon teint parcourt les enceintes internationales pour faire entendre la voix de l’Afrique.
El Hadji Abdourahmane Diouf et son air lisse, son centrisme confortable, son dandysme inaltérable. La raideur est là aussi, dans la démarche, la manière de lever le menton quand il salue, dans les angles du visage, les rictus qu’il refrène, le ton saccadé du discours, la coupe des pantalons, la veste bien pliée sur cet avant bras et qui fait découvrir un intérieur clair. Ou encore derrière les bras bien croisés sur le ventre pendant qu’il parle, assis sur ce siège dans ce restaurant calme où il nous a donné rendez vous. Normal, pour lui, « environnement bien ordonné » rime avec « endroit apaisé ». A 39 ans, ce Docteur en Droit, Expert en négociations commerciales, utilise l’épithéte « apaisé » pour parler de lui. Cette sérénité revendiquée dans les prises de position s’observe aussi dans les phrases lâchées façon coup droit le long de la ligne, sur la place de l’Afrique dans le système commercial international. Il dit : « Je mène une réflexion sur la façon dont les pays africains devraient négocier à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et comment ils devraient faire pour tirer leur épingle du jeu. Cela fait une dizaine d’années que je travaille sur ces questions mais je me rends compte que la place de l’Afrique dans le système commercial international est très marginale », a-t-il déclaré, une assiette de riz au poisson sous la main.
Prendre rendez-vous avec El Hadji Diouf n’est pas une sinécure. Ce spécialiste du commerce international a posé ses baluchons dans la capitale sénégalaise pour uniquement une semaine. Son « précieux » temps se limite à donner des cours à l’université de Dakar sur les politiques commerciales. Coup de chance… Ces jours-ci, l’expert se prête plus aisément à la manœuvre, la promo oblige. Il vient de publier un ouvrage sur les négociations à destination des élus, des acteurs économiques, des néophytes, le tout dans un style enlevé. El Hadji s’y prête mais l’exercice du portrait l’inquiète. Il redoute la posture du « Regardez comme je suis beau ». Il préfère celle du « Ecoutez comme j’ai raison », qui le pousse à sensibiliser dirigeants, classe politique et décideurs économiques sur l’avenir de L’Afrique. Ancien du World Trade Institute de Berne (Suisse), il leur parle en expert, rigoureux, suivant les strictes lois du commerce international. Il dit : « on a des négociateurs compétents qui font briller l’étoile du Sénégal, mais tout cela est plus ou moins noyé dans des difficultés globales auxquelles sont confrontés les pays africains. » La solution ? « L’intégration régionale. Tant que le Sénégal parlera à l’OMC ou ailleurs au nom de ses 12 millions d’habitants, la voix de l’Afrique ne pourra pas être entendue dans ces grandes enceintes. Si on se met ensemble, avec un pays comme le Nigéria et la CEDEAO, on a un marché potentiel de 250 millions d’habitants et on aura une voix forte qui peut porter dans les enceintes internationales. »
Il revient, avec finesse, sur les conflits qui gangrènent le continent. Enfin, il offre son analyse sur des enjeux rebattus des éclairages bienvenus, qu’il s’agisse de la Guinée, de la Mauritanie, le tout en conservant une salutaire distance critique : lucide sur bien des plans. El Hadji se montre fort visionnaire sur l’unité africaine « je suis un éternel optimiste concernant l’intégration africaine, mais les conflits ralentissent le processus. » Il évite les discours lénifiants sur les changements de comportements des dirigeants, les jugeant aussi improbables que l’apparition d’une deuxième lune demain. Il se désole : « à chaque fois qu’un nouveau président arrive au pouvoir que cela soit légitime ou pas la première chose qui le préoccupe c’est d’asseoir sa légitimité. Et malheureusement, la prochaine étape sera de penser à perpétuer son pouvoir. Conséquence, on devient président de la République, chef, roi et on ne pense pas à partager son pouvoir. »
L’homme a du style, une élégance naturelle, une aisance tranquille et c’est d’une voix calme qu’il affirme son ambition : « Rien n’empêche un intellectuel d’être brillant dans son domaine et de s’occuper des affaires de sa cité. Le problème c’est que si l’intellectuel reste en retrait rien n’empêche à d’autres, peut être moins brillants, de le faire à sa place. » Ses ambitions le renvoient dans les cordes de la prudente langue de bois : Ne jamais insulter l’avenir, surtout quand on cherche à l’écrire à la première personne. Car El Hadji n’a pas envie d’appuyer sur le frein et l’accélérateur en même temps. Seulement sur l’accélérateur. Faut-il y voir une conséquence des frottements, ces dernières années, entre lui et la politique ? Il répond « je suis à un moment de ma réflexion où je pense qu’il faut trouver une forme d’engagement. Si tu ne fais pas de la politique, le politique te fait. » Le voilà en tout cas en position de croire en lui. Il lui faut, à présent, dompter quelques éléphants, dévorer les lions qui pourraient avoir la même ambition.
Né à Rufisque en 1970 dans une famille polygame, El Hadji Abdourahmane Diouf n’est pas tombé dans la soupe de « l’intellectualisme » quand il était petit. Son père, maître d’école coranique, lui a donné le goût du cartésianisme, faisant de lui un homme « honnête ». Sa mère est femme au foyer. C’est cette famille qui lui a donné la chance de baigner dans un environnement saint comme deuxième d’une fratrie de huit enfants, dont quatre filles et quatre garçons. Il dit : « ni mon père ni ma mère ne parlent ni n’écrivent le français, mais ils ont eu la présence d’esprit, à côté de l’école coranique de nous inscrire à l’école française. » Trentenaire lucide ou éternel gamin ? Soudain, on ne sait plus. Il parle de sa mère avec beaucoup d’amour : « c’est une femme courageuse et digne qui nous a inculqué des valeurs qui m’ont permis aujourd’hui de m’accomplir. »
De 1976 à 1982, un garçon avec une timidité frappante débute son cycle primaire à l’école Diokoul II (Rufisque) et le boucle à l’école Colobane de Rufisque. En 1986, il obtient le BEFEM au lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque, et en 1990 le baccalauréat le fait entrer à l’université de Saint-Louis d’où il obtient une licence et une maîtrise en droit public option collectivité locale. Il y acquiert une aisance orale inaltérable. Fier d’être de la première promotion de cette nouvelle Université (Sanar 1 pour les initiés), il se rappelle : « j’étais très timide mais quand j’ai commencé à intégrer les associations à l’université de Saint-Louis j’ai pris confiance en moi et je me suis défait de cette timidité. » Il s’envole, par la suite, à Genève où il a eu un Master en droit international public et un autre en sciences de la communication et des Médias. Il a fait une thèse en doctorat en droit international économique a l’institut du commerce mondial de Berne. Il vit depuis 12 ans en suisse avec sa femme et ses deux fils. Coup de foudre avec une ancienne camarade du campus, dont il répète le prénom, « Aida », avec des intonations de satin. Ils sont mariés depuis 2000. Avec une envie de brider ses sentiments, il dit « l’université de St-Louis m’a tout donné, mes diplômes et ma femme. » Et vlan !
Amoureux du Sénégal, il manie les bons mots mais laisse quand même une place à l’argumentation de l’autre. Il lit les biographies et apprécie ceux des grands hommes comme Cheikh Anta Diop, Martin Luther King, Ghandi, Kennedy, Obama, Mandela. Et en bon rhétoricien, il aime renverser les perspectives, répondre aux questions par d’autres questions, et moucher les intellectuels flemmards qui ne sont pas rigoureux avec eux-mêmes. Gros bosseur, très sûr de lui, à 39 ans, il semble satisfait de son parcours. Sans prendre des gants, il se dit gonflé à bloc : « j’ai eu un parcours qui me convient, sans avoir les gros moyens de départ. J’ai voulu réussir dans les études j y suis parvenu. J’ai atterri à Genève sans bourse, moi qui suis issu de famille moyenne.
A force de petits boulots j’ai réussi à faire des études en droit international. Aujourd’hui, j’ai un travail dans lequel je m’épanouis pleinement. Dieu merci. » Parfois, il voudrait se définir au-delà du Sénégal et ne pas se laisser confiner dans une identité sélective. On abandonnerait volontiers cette certitude d’être né quelque part, dans un pays fatigué de ses prétentions passées, fier de son déclin avéré.
Pour lutter contre cette angoisse, El Hadji Abdourahmane Diouf agit. « Les efforts ont une vertu, ils permettent de donner du sens à ce que l’on fait. » Aujourd’hui, ses parents peuvent être sûrs qu’ils ont mis au monde un bienheureux. Pas un imbécile, non, juste un homme lucide, dans le sens le plus neutre du terme. « El Hadji est quelqu’un de très équilibré, c’est aussi un grand homme, confirme sa femme. Les problèmes, il arrive toujours à les positiver. » il est aussi grand par la taille : 1,86. Cela ne court pas les rues.
 
Aïssatou LAYE
La gazette.sn


Bamba Toure

Samedi 6 Avril 2013 - 14:52





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