Les otages français ont été libérés grâce au Niger. Ce n'est pas moi qui le dit mais François Hollande et Laurent Fabius. Le président et le ministre des Affaires étrangères ont tous deux salué l'action nigérienne. D'ailleurs hier soir, aux côtés des otages, amaigris et barbus, se trouvait Mahamadou Issoufou, le président nigérien.
En quoi le rôle des autorités nigériennes a été décisif ?
Parce qu'elles étaient directement en contact avec les ravisseurs, régulièrement. Parce que les discussions n'ont jamais cessé entre les groupes islamistes ou touaregs qui gravitent entre la frontière du NIger et du Mali. On sait désormais avec certitude que les otages étaient détenus sur le sol malien et séparés en deux groupes. Ils ont été rassemblés il y a peu, quand les discussions étaient sur le point d'aboutir. Et l'un des négociateurs nigériens a pris la route du Nord Mali il y a quelques jours avec pour mission de les ramener. Un rôle qu'un Français pouvait difficilement tenir, étant donné l'activité militaire de la France dans cette zone actuellement.
De son côté la France a évidemment suivi et épaulé les négociateurs nigériens mais c'est surtout l'armée qui a joué un rôle important.
Souvenez-vous il y a une semaine on apprenait qu'une opération de grande ampleur était en cours au Mali et au Niger. 1500 soldats français, maliens et la mission de l'ONU étaient chargés, je cite l'état-major "d'éviter les résurgences de mouvements terroristes dans cette zone"
L'opération Hydre a permis de sécuriser leur libération
Aujourd'hui, l'opération Hydre, c'est son nom, prend un autre sens. Elle a été annoncée au moment où les négociateurs ont compris que la libération des quatre otages était proche. Il fallait alors sécuriser leur route, leur retour vers Niamey, éviter qu'ils soient exposés à des attaques. L'armée française a aussi rempli ce rôle.
La question revient à chaque fois que des otages sont enfin relâchés, y a-t-il eu une rançon ?
Des ravisseurs seulement effrayés par l'armée française, ça parait un peu court pour obtenir cette libération. Laurent Fabius l'affirme "la France ne verse pas de rançon" et il ne ment sans doute pas.
Mais le ministre des Affaires étrangères précise dans la foulée que l'intervention du président nigérien a été "très efficace" et même "déterminante". En langage diplomatique cela pourrait vouloir dire que le Niger s'est également impliqué financièrement.
Il a sans doute fallu payer AQMI, la branche sahélienne d'Al Qaeda,
Le Niger s'est démené pour obtenir cette libération. Quel intérêt pour les Nigériens ?
Il est diplomatique bien sûr mais surtout économique. Le pays est actuellement en négociation avec Areva, l'employeur des quatre ex- otages.
La compagnie française exploite les gisements d'uranium du pays et la convention de 10 ans arrive à son terme à la fin de l'année, le contrat est renégocié actuellement.
Il y a deux semaines, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans la ville minière d'Arlit, estimant qu'Areva ne redistribuait pas suffisamment ses bénéfices.
D'ailleurs l'Etat nigérien clame qu'il veut obtenir plus d'argent ainsi que des investissements de la part du géant du nucléaire français, par exemple pour rénover une route, baptisée la route de l'uranium, entre les villes de Tahoua et Arlit.
Le patron d'Areva a rencontré le président du Niger à Niamey, il y a trois semaines.
Mahamadou Issoufou lui a expliqué que l'uranium représente actuellement 5 % du budget de son pays, il veut voir ce chiffre monter à 20%.
Vous l'avez compris, dans ce contexte d'apre renégociation avec une société dont l'Etatfrançais est actionnaire majoritaire, la libération des otages vaut extrêmement cher.
En quoi le rôle des autorités nigériennes a été décisif ?
Parce qu'elles étaient directement en contact avec les ravisseurs, régulièrement. Parce que les discussions n'ont jamais cessé entre les groupes islamistes ou touaregs qui gravitent entre la frontière du NIger et du Mali. On sait désormais avec certitude que les otages étaient détenus sur le sol malien et séparés en deux groupes. Ils ont été rassemblés il y a peu, quand les discussions étaient sur le point d'aboutir. Et l'un des négociateurs nigériens a pris la route du Nord Mali il y a quelques jours avec pour mission de les ramener. Un rôle qu'un Français pouvait difficilement tenir, étant donné l'activité militaire de la France dans cette zone actuellement.
De son côté la France a évidemment suivi et épaulé les négociateurs nigériens mais c'est surtout l'armée qui a joué un rôle important.
Souvenez-vous il y a une semaine on apprenait qu'une opération de grande ampleur était en cours au Mali et au Niger. 1500 soldats français, maliens et la mission de l'ONU étaient chargés, je cite l'état-major "d'éviter les résurgences de mouvements terroristes dans cette zone"
L'opération Hydre a permis de sécuriser leur libération
Aujourd'hui, l'opération Hydre, c'est son nom, prend un autre sens. Elle a été annoncée au moment où les négociateurs ont compris que la libération des quatre otages était proche. Il fallait alors sécuriser leur route, leur retour vers Niamey, éviter qu'ils soient exposés à des attaques. L'armée française a aussi rempli ce rôle.
La question revient à chaque fois que des otages sont enfin relâchés, y a-t-il eu une rançon ?
Des ravisseurs seulement effrayés par l'armée française, ça parait un peu court pour obtenir cette libération. Laurent Fabius l'affirme "la France ne verse pas de rançon" et il ne ment sans doute pas.
Mais le ministre des Affaires étrangères précise dans la foulée que l'intervention du président nigérien a été "très efficace" et même "déterminante". En langage diplomatique cela pourrait vouloir dire que le Niger s'est également impliqué financièrement.
Il a sans doute fallu payer AQMI, la branche sahélienne d'Al Qaeda,
Le Niger s'est démené pour obtenir cette libération. Quel intérêt pour les Nigériens ?
Il est diplomatique bien sûr mais surtout économique. Le pays est actuellement en négociation avec Areva, l'employeur des quatre ex- otages.
La compagnie française exploite les gisements d'uranium du pays et la convention de 10 ans arrive à son terme à la fin de l'année, le contrat est renégocié actuellement.
Il y a deux semaines, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans la ville minière d'Arlit, estimant qu'Areva ne redistribuait pas suffisamment ses bénéfices.
D'ailleurs l'Etat nigérien clame qu'il veut obtenir plus d'argent ainsi que des investissements de la part du géant du nucléaire français, par exemple pour rénover une route, baptisée la route de l'uranium, entre les villes de Tahoua et Arlit.
Le patron d'Areva a rencontré le président du Niger à Niamey, il y a trois semaines.
Mahamadou Issoufou lui a expliqué que l'uranium représente actuellement 5 % du budget de son pays, il veut voir ce chiffre monter à 20%.
Vous l'avez compris, dans ce contexte d'apre renégociation avec une société dont l'Etatfrançais est actionnaire majoritaire, la libération des otages vaut extrêmement cher.