SETAL.NET-Président du Comité de pilotage, notre compatriote Ousmane Paye, ancien ministre, est venu plus de six fois à Dakar pour conduire l’équipe de l’Oif. Il tire ici le bilan du XVème Sommet de Dakar. Selon lui, la qualité de la préparation a été bonne d’où la réussite de l’événement.
En votre qualité de président du Comité de pilotage de la Francophonie, vous avez effectué plus de six voyages au Sénégal, dans la préparation du XVème Sommet de l’Oif. Quel sentiment vous anime après les travaux des 29 et 30 novembre?
« Il faut dire que c’est un sentiment de satisfaction qui m’habite. Les Sommets se suivent et se ressemblent, et nous en étions à la XVème édition. Tous les deux ans, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie se retrouvent pour échanger sur la politique internationale, l’économie mondiale et la coopération multilatérale. A chacune de ces occasions, l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) fait face au pays hôte. C’est cela l’explication des réunions bilatérales que nous avons tenues pendant deux ans, entre le Comité de pilotage que je préside et le Conseil d’orientation du Sénégal en charge de la préparation du XVème Sommet. Vous m’avez entendu souvent au terme de ces réunions exprimer ma satisfaction, assortie de recommandations. C’est ma nature, car je suis un optimiste de la volonté ! Il faut dire que notre pays, le Sénégal, faisait face à trois défis : un défi infrastructurel, un défi technique avec les pré-requis et le cahier de charges et enfin un défi intellectuel et politique. Le défi infrastructurel, c’est la réalisation du nouveau Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) réalisé en 11 mois. Tous les participants au XVème Sommet ont été éblouis par cette belle infrastructure d’une rare beauté.
Ce XVème Sommet a été marqué par de nouvelles adhésions et une participation record, quel commentaire en faites-vous ?
L’Oif est passée, à Dakar, de 77 à 80 Etats et gouvernements membres. Ce XVème Sommet a aussi permis d’adopter un nouveau cadre décennal après celui de Ouagadougou en 2004. Il y a eu aussi une séance inaugurale sans précédent avec un record d’orateurs et un spectacle d’une beauté exceptionnelle.
Il a été constaté des manifestations d’environnement notamment le Village au Grand Théâtre et diverses manifestations dans la capitale. S’agit-il d’innovations ou d’une touche sénégalaise ?
La singularité du Sommet réside dans son agencement protocolaire. Tout commence par l’accueil à l’aéroport où la tradition sénégalaise a été encore respectée avec la présence du président de la République et du Premier ministre pour recevoir les hôtes. Cela s’est poursuivi avec l’accueil au Centre de Diamniadio vécu en direct sur la télévision nationale (Rts). C’était un moment important du XVème Sommet. Il y a eu aussi les manifestations d’environnement dont le dernier est le forum économique les 1er et 2 décembre. Des manifestations précédées par différents colloques, foras et autres conférences techniques à côté du village de la Francophonie, au Grand Théâtre.
Quelles ont été les particularités du dernier Sommet marqué par le départ définitif du Secrétaire général?
Assurément, la qualité de la préparation a été bonne. Le Sommet de la Francophonie est en général classique. Ce XVème Sommet de Dakar était très particulier en raison de l’élection d’un nouveau Secrétaire général. Il était aussi exceptionnel en raison de la fin du mandat du président Abdou Diouf, un fils du Sénégal à qui le président Macky Sall voulait rendre un hommage exceptionnel pour les résultats de son action à la tête de l’Oif. Il faut reconnaître que le chef de l’Etat hôte s’est impliqué pour la réussite du Sommet en installant un Comité d’organisation composé d’un Délégué général, de sept commissions techniques et toutes les entités confondues dirigées par des hommes et des femmes de très grandes qualités. Je tiens à leur rendre un hommage appuyé. C’est le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, second dans l’architecture, le Délégué général à la Francophonie, la représentante personnelle du chef de l’Etat, le président du Comité scientifique, l’orfèvre qu’a été le directeur du protocole d’Etat, le ministre Bruno Diatta. Il ne faut pas oublier les différents présidents des commissions telles que la logistique, la sécurité, la santé, etc. Il faut dire que c’est surtout l’implication du chef de l’Etat qui a fait la différence. Il a lui-même présidé les Conseils présidentiels, assuré les visites de terrain et suivi, de manière permanente, les travaux du bilatéral entre le Comité de pilotage de l’Oif et le Comité d’organisation.
Certaines personnes contestent les sommes investies par l’Etat du Sénégal pour réaliser le Centre de conférences, est-ce utile au moment où nous sommes ?
Ce n’est rien de nouveau dans les pays de libre expression dont le nôtre. Cela se passe ainsi sous d’autres latitudes, en Suisse, aux Etats-Unis ou en France. Pour le cas de la France, la réalisation de la Tour Eiffel était contestée et aujourd’hui, des millions de touristes y affluent quotidiennement. Au début, c’était l’opportunité de la tenue de la Conférence des chefs d’Etat à Dakar en référence à la prise en charge par l’Etat pendant deux jours de quelques 200 délégués. Quelques 2000 autres étaient présents pour remplir nos hôtels, louer nos voitures, envahir nos restaurants et dépenser leur argent dans le commerce. C’était ensuite le centre international de conférences. Constatez la qualité de l’outil de dernière génération que nous avons, sans doute la meilleure infrastructure sur toute la côte atlantique de l’Afrique, de Casablanca au Cap, pour un coût modeste et une aide énorme d’un partenaire, la Turquie qui a soutenu les 2/3 du financement.
En tant que Sénégalais, quel sentiment vous anime après la réussite du XVème Sommet de Dakar ?
C’est un sentiment de fierté que le Sénégal ait réalisé le meilleur de tous les Sommets. La présentation d’un meilleur logo et d’un thème général plébiscité en décembre 2013, auguraient d’une telle issue.
Propos recueillis par El hadji Abdoulaye THIAM
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