Lors de la célébration des 40 ans du Centre de Formation Professionnelle et Technique Sénégal-Japon (CFPT-SJ) à Ouest-Foire, Dakar ce , le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a représenté le Président de la République. Dans un discours marqué par la transparence et un appel à la responsabilité nationale, Sonko s’est exprimé sur la récente dégradation de la note souveraine du Sénégal par l’agence Moody’s, un sujet au cœur des préoccupations actuelles. Le 4 octobre 2024, Moody’s a en effet abaissé la note du Sénégal de « Ba3 » à « B1 ». Cette décision reflète une situation budgétaire plus délicate que celle initialement présentée, avec un déficit budgétaire dépassant les 10 % en 2023, contre les 5 % estimés par l’ancienne administration. Les résultats d’audits menés par le nouveau gouvernement ont mis en lumière ces écarts budgétaires et la nécessité de revoir la gestion des finances publiques. Dans son discours, Ousmane Sonko a choisi de minimiser l’impact de cette dégradation, insistant sur la nécessité pour le Sénégal de compter d’abord sur ses propres forces. Il a appelé la population à ne pas se laisser décourager par la note de Moody’s, en affirmant que le développement du pays ne saurait dépendre uniquement des financements internationaux. Sonko a affirmé avec force que : « Nous devons croire en nous-mêmes. Aucun pays ne peut se développer s’il compte uniquement sur les financements extérieurs. » Le Premier ministre a également tenu à répondre aux critiques qui suggéraient que le gouvernement aurait dû dissimuler la gravité de la situation financière pour préserver l’image du Sénégal à l’international. Selon lui, la transparence doit primer, peu importe les conséquences immédiates. « Certains ont crié au loup en disant que nous aurions dû mentir au peuple sénégalais pour éviter de nuire à l’image du Sénégal. Nous ne sommes pas dans cette relation avec le peuple sénégalais : la vérité sera dite, quelles qu’en soient les conséquences. » Cette posture d’honnêteté, selon Sonko, a été bien accueillie par les partenaires internationaux, ce qui explique pourquoi la dégradation de la note aurait pu être bien plus sévère. Il a ajouté que cette reconnaissance de la réalité sénégalaise n’est qu’un pas vers une indépendance économique plus forte. « Notre note a été très légèrement dégradée. Nous attendions beaucoup plus. Pourquoi ? Parce que même sur le plan international, les partenaires ont salué l’exercice de vérité. » Le Premier ministre a tenu à marteler que le développement du Sénégal repose avant tout sur ses propres capacités internes, et non sur une dépendance aux financements extérieurs. « Notre développement ne dépend pas du financement international, il dépend de nous, de nos capacités, à nous fixer des objectifs, à mobiliser toutes les ressources endogènes. Dieu sait que nous n’en avons pas encore mobilisé le cinquième », a-t-il souligné, avant de rappeler que les aides internationales, souvent sous forme de dettes, ne doivent être considérées que comme un complément. À travers ce discours, Sonko a donc lancé un message fort : la vérité, aussi difficile soit-elle à accepter, est le seul chemin vers une autonomie durable. Il a appelé à un changement de paradigme dans la gestion économique du pays, en misant sur les ressources internes avant de solliciter l’aide extérieure.