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Ousmane Tanor Dieng et BBY : «Ni la même histoire, ni la même trajectoire, ni la même identité

Le quotidien "Walfadjri" publie depuis hier, mercredi 13 février, un long entretien avec Ousmane Tanor Dieng, le secrétaire général du Parti socialiste (Ps) que lesenegalais.net a parcouru. Dans le second et dernier jet, publié ce jeudi 14 février, le ministre d’Etat, conseiller du président Macky Sall apporte ses éclairages sur une éventuelle liste commune de la coalition "Bennoo Bokk Yakaar" (BBY) pour les élections locales de 2014. OTD parle également des différentes composantes de BBY, les préparatifs du congrès du Ps, son éventuelle candidature et sur tant d’autres sujets comme sur la gestion du régime de Macky Sall. Morceaux choisis


Ousmane Tanor Dieng et BBY : «Ni la même histoire, ni la même trajectoire, ni la même identité

Congrès de votre parti

Nous sommes un vieux parti qui a ses règles et ses procédures. Nous avons fixé des dates pour continuer justement la vente complémentaire des cartes. Cette commission est présidée et dirigée par Khalifa Sall (maire socialiste de Dakar, ndlr) et Mame Bounama Sall. Ils sont en train d’y travailler. Nous avons fait la circulaire qui détermine les règles qui doivent nous mener au congrès. Les règles sont claires : chaque chose en son temps. Il y aura une réunion du Comité central qui va approuver la circulaire qui a été préparée pour la réunion du Bureau politique. Une fois approuvée, la circulaire va être mise en œuvre, la vente des cartes va être achevée. Si la vente des cartes est achevée, les renouvellements vont commencer. Il y aura une période pendant laquelle tous ceux qui veulent avoir des postes de responsabilités dans le parti pourront le décliner, le proclamer, le faire connaître. Et puis, la base du parti décidera.

Seuls ou avec Bennoo Bokk Yakaar

Ce que nous avons déclaré lors du Bureau politique, c’est que nous voulons aller dans le cadre de Bennoo Bokk Yakaar. Comme on l’a fait au deuxième tour (de l’élection présidentielle de 2012, ndlr), nous avons discuté et nous nous sommes mis d’accord sur un certain nombre de règles. C’était la même chose pour les Législatives et nous avons pu nous mettre d’accord globalement. Pour ce qui concerne les locales aussi, nous allons avoir des rencontres avec les composantes de BBY et voir dans quelles conditions nous irons ensemble aux élections locales de 2014. Nous privilégions cette voie-là et nous verrons si, partout, nous pourrons nous mettre d’accord sur une liste commune. Si nous ne pouvons pas nous mettre d’accord sur une liste commune partout, nous pourrons nous mettre d’accord sur une liste commune dans un certain nombre de localités. Et les localités dans lesquelles nous ne pourrions pas être sur une liste commune, en ce moment-là, chacun dirigera sa liste. Ça me paraît plus démocratique parce qu’il ne s’agit pas, pour nous, d’être dans un unanimisme exclusif où nous devons tout faire ensemble, gommer les différences et donner l’impression que nous sommes les mêmes partis, alors que nous n’avons pas la même histoire, ni la même trajectoire, ni la même identité.

DIVERSITE. Je pense que, cette diversité que nous avons dans BBY, il faut la faire jouer et cela, à mon avis, ne peut avoir aucune influence sur le fait que nous soyons ensemble à l’Assemblée nationale, que nous soyons ensemble dans le gouvernement, et que pour certaines localités que nous ayons des listes communes et pour d’autres des listes différentes. Il ne faut pas oublier que, même dans le cadre d’un parti, il est presque impossible d’avoir partout des listes sur lesquelles tout le monde est d’accord. Même dans le cadre d’un parti, vous pouvez faire des investitures et que des camarades fassent des listes parallèles et gagnent les élections et continuent à être dans le parti. Donc, les élections locales sont très particulières. Il faut que nous en discutions ouvertement, en toute responsabilité pour que nous trouvions les formules appropriées...

Implosion de Benno Bokk Yakaar...

Les mêmes ont toujours prédit l’implosion de BBY. Ils avaient dit que ne nous pourrions pas aller autour d’un seul candidat. On l’a fait au deuxième tour. Deuxièmement, ils avaient : «lorsque le gouvernement va être constitué, ils ne seront pas d’accord.» Aux législatives, ils disaient que ça n’allait pas marcher. Ils disent la même chose pour les locales. Je pense qu’ils se trompent. Nous pourrons trouver les formules appropriées parce qu’il n’y a pas de relations mécaniques entre avoir une liste commune globale au niveau national pour les élections locales et l’existence de BBY. On est dans Benno Book Yakaar, mais on n’est pas d’accord sur tout. Ce n’est pas possible.

Pour ma part, j’ai une responsabilité personnelle pour que Benno Bokk Yakaar reste, se consolide au bénéfice du pays. C’est ça qui me préoccupe le plus. Maintenant les ambitions des uns, les projections de carrière des autres, c’est légitime. On ne peut pas empêcher à quelqu’un d’avoir des ambitions et de les faire valoir. Ce n’est pas grave. Je suis optimiste. Pour ma part, là où on peut être ensemble, on sera ensemble, là on ne pourra pas être ensemble, on prend nos responsabilités, chacun va de son côté, n’empêche que la coalition Benno Bokk Yakaar continuera à vivre. Moi, je ne suis pas pour la politique du tout ou rien. Entre le tout et le rien, il y a une ligne médiane.

Biens supposés mal acquis...

C’est une affaire qui est entre les mains de la Justice. Je veux simplement qu’on aille jusqu’à bout, qu’on laisse la procédure aller à son terme. Dans le type de régime que nous avons, qui est un régime présidentialiste, tout est rapporté au président de la République. Or, après que la volonté politique a été affirmée, le président de la République en a fini. Nous sommes dans un Etat de droit. En ce moment-là, c’est la Justice qui s’en occupe. C’est comme ça que cela doit fonctionner. Il faut laisser la Justice continuer son travail en respectant la présomption d’innocence et les droits de la défense... Les chiffres qui sont avancés, c’est en plusieurs centaines de milliards. Il faut les retrouver, s’il est prouvé que les biens ont été mal acquis et les investir dans le développement du pays.

Notation du régime de Macky Sall

Le régime de Macky Sall, c’est notre régime. Nous nous débrouillons très bien, surtout par rapport à la situation que nous avons trouvée. Nous avons hérité d’un pays exsangue, totalement abîmé et que nous sommes en train de reconstruire, de remettre sur les rails. Des choses importantes ont été faites sur le plan intérieur: les prix des denrées de première nécessité, même si ce n’est pas suffisant, la commercialisation de l’arachide. C’est la première année, depuis douze ans, que le paysan, le producteur est payé au comptant avec un prix largement supérieur à celui qui avait été retenu par l’organisme compétent. Dans tous les autres secteurs où nous avons hérité des difficultés énormes, nous sommes en train de faire un pas significatif dans la bonne direction.

Cherté du coût de la vie, des prix du loyer…

Je pense qu’il y a progressivement une certaine visibilité. On sait ce qu’on veut, on sait où l’on va et il y a la volonté politique pour y arriver. Je crois que, d’ici un an, deux ans, on verra beaucoup plus clair dans un certain nombre de secteurs, dans un certain nombre de directions. Cette volonté qui est affichée dans la traque des biens mal acquis, qui est affichée dans l’importance donnée à la lutte contre la corruption, la fraude, les attributions qui sont données aujourd’hui à la Cour des comptes, montre que nous sommes à la promotion de la bonne gouvernance, à la restauration d’un certain nombre de valeurs.

Tanor à la tête d’une institution

Peut-être que les conditions n’étaient pas réunies pour que ceux qui le souhaitaient le fassent. Mais ça, ce n’est pas grave. Je n’en suis pas dans des positionnements. J’ai acquis une certaine expérience au niveau du fonctionnement de l’appareil étatique, au niveau national et international. Cette expérience, je la mets au service de mon pays, sans avoir besoin d’avoir une station, comme on dit, ou un positionnement. Ça ne me semble pas essentiel. Et moi, ça me convient et je n’ai pas de problème de ce point de vue-là.

Jugement d’Hissène Habré...

C’est une bonne chose. Et le Sénégal n’a fait que respecter ses engagements. C’est une décision de l’Union européenne de juger Hissène Habré au Sénégal. Sur le plan international, vous savez que c’était soit au Sénégal soit en Belgique qu’il devrait être jugé. Donc, je crois que c’est bien que ça soit les Africains qui jugent Hissène Habré. C’est à l’honneur pour notre pays de montrer que c’est un pays de droit. Nous avons une longue tradition juridique avec des juristes éminents qui ont brillé de par le monde : Doudou Thiam, Kéba Mbaye… Notre pays est honoré pour ce qui est en train d’être fait. La société civile y a aussi joué un rôle de premier plan. Notre ministre, Garde des sceaux, avec une fermeté exemplaire, un équilibre et une intelligence à saluer, est en train d’y jouer un rôle de premier plan, avec une volonté politique affichée et mise en œuvre par le président Macky Sall et son gouvernement.

Avec Walf quotidien


Bamba Toure

Vendredi 15 Février 2013 - 07:33





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