PORTRAIT - QUEEN … la reine du show-BIZ



Au Sénégal, il y’a depuis un certain temps, une ascension de jeunes artistes, les uns plus talentueux que les autres. Parmi eux, il y’a Queen Biz. Coumba Diallo à l’état civil, cette jeune femme très talentueuse fait son petit bonhomme de chemin. Elle s’est vite fait remarquée par ses singles qui ont cartonné et qui continuent de cartonner mais surtout par la teneur de ses textes. Mais c’est sans savoir qu’elle a l’art dans le sang.
Portait d’une graine de star …



Elle est jeune, elle est frêle, elle est timide.

Mais pourtant si grande … par l’esprit, si forte … dans sa tête, si rebelle … dans sa musique. Elle, c’est « sa majesté » Coumba Diallo plus connu sous le nom de Queen Biz.

Thiès est sa ville natale. On y avait affecté son père dans le cadre de son travail. Elle y fera son cursus primaire dans une école privée catholique jusqu’à  l’obtention de son certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) qui a coïncidé avec la retraite de son papa. « Nous avons quitté Thiès par la suite pour venir à Dakar, particulièrement aux parcelles assainies. J’ai continué mes études en m’inscrivant au collège et en même temps j’étais dans le mouvement hip hop qui était très en vogue », se souvient-elle.

Queen Biz a l’art dans le sang même si elle est issue d’une famille noble où personne n’a jamais taquiné un micro. Mais elle, déjà toute petite, avait formé un groupe à l’école avec deux copines de classe. Bribe d’histoire avec sa dose de nostalgie : « on était les starlettes de l’école et on en profitait pour se la jouer, on avait la grosse tête. On animait toutes les activités de l’école, on était les guest star. En classe de troisième, l’une de mes copines du groupe avait échoué au Bfem et ça me frustrait un peu car du côté de sa famille, on l’accusait d’être avec moi au point d’échouer à son examen alors que moi j’étais brillante et je réussissais a chaque fois mes examens ». A l’époque, Queen Biz n’était pas son nom de « starlette » mais plutôt Coumbis. Mais à cause de leur jeunesse, de leur manque d’expérience et de l’influence des parents, le groupe a éclaté par la suite. Elle s’est retrouvée seule, néanmoins,  elle écrivait ses textes et les gardait. L’esprit hip hop l’a toujours habitée. En revanche, la pression familiale, elle l’a subi, surtout du côté de son papa très exigent pour que sa fille réussisse à l’école. Mais pour s’entendre avec lui, la petite Coumba Diallo arrivait à faire de bons résultats scolaires et même universitaires. Son bac, elle l’a décroché avec mention et cerise sur le gâteau, elle a été deuxième de son centre. A l’université, elle a eu sa licence et sa maitrise avec mention en étant même major de sa promotion pour la maitrise. Ce qui fait que son papa ne pouvait rien lui reprocher. Elle pouvait donc poursuivre son petit bonhomme de chemin dans la musique, la conscience tranquille. A la fac, elle rencontra un ami qui était au département de sociologie, puis un autre. Ils formèrent tous les trois, leur groupe dénommé « the angels » (les anges). Ce fut le déclic pour la future star du hip hop.  Bribe d’histoire : « on avait cartonné. Nous avions même eu à faire pas mal de tournée dans la sous région ». Mais l’aventure fera long feu car les jeunes avaient du mal à gérer leur succès. Le groupe éclata. Les autres partirent faire autre chose mais elle, non. Elle ne lâcha pas prise et prit ainsi son destin en main. Elle se battait depuis tant d’années pour le hip hop alors, il était hors de question pour elle d’abandonner, que nenni ! Puis naitra par la suite le sobriquet Queen Biz. Nous sommes en 2006. Le mouvement hip hop regorgeait de jeunes chanteuses surnommées Coumbis. Alors Coumba Diallo voulut sortir du lot pour faire la différence en apportant son originalité. Elle raconte : « il est vrai que c’était téméraire de ma part de me faire appeler Queen qui signifie reine mais c’était un défi pour moi ». Queen signifie reine et Biz, c’est tout un concept de mots. Dans Biz, il y’a business, showbiz, bisous qu’elle dit faire à tous ses amis et fans. Mais Biz fait penser aussi à l’abeille qui signifie Bee en anglais. C’est relatif à ses chansons révolutionnaires qui piquent grave comme une abeille. Et enfin Biz, c’est également le suffixe de Coumbis.

« J’ai inspiré Beyoncé ! »

Cela peut paraître osé voire fou de dire que l’on a inspiré la star interplanétaire, la reine du Rnb Beyoncé mais c’est la réalité. C’est depuis un passé récent que la star américaine se fait appeler Queen B … très proche de Queen Biz. « J’ai appris pas plus tard qu’hier que le nouveau nom de star de Beyoncé, c’est Queen B ! C’est sûr que c’est moi qui l’ai inspiré, elle m’a surement vu quelque part sur internet ou ailleurs. Parce que moi, ça fait longtemps qu’on m’appelle Queen Biz. J’en ai même parlé à mon frère et manager. Cela m’étonnerait si c’est une coïncidence! », lâche-t-elle avec un fou rire.

Queen Biz croit en elle et en ce qu’elle fait. Comme tout début, elle a galéré mais en travaillant nuit et jour, à côtés de ses études, elle s’en est sortie même si elle est consciente qu’elle doit encore prouver. « Mon combat, c’était de rester moi-même côté études. Et j’ai toujours été une fille rangée. Je n’aimais pas les boites de nuit, je ne sortais pas danser, rien du tout. Ma seule passion, c’était la chanson, aller en studio. Je suis une personne qui veut réussir tout ce qu’elle entreprend. Je me suis donnée à fond pour en être là aujourd’hui et il me reste encore beaucoup de choses à faire et à prouver », dixit Queen Biz.

Elle est devenue célèbre en un temps record grâce à ses singles « Wallou », « Trahison » et les deux derniers « Bakoulène » et « Kédougou ». Mais elle garde la tête sur les épaules. Malgré les fans club Queen Biz qui poussent comme des champignons, malgré les admirateurs et admiratrices qui pullulent de jour en jour, malgré la réussite de son album qui a été accueilli en grande pompe, elle reste sur terre. Elle dit : « ce succès n’entachera en rien mon comportement, je resterai toujours la Queen Biz roots ! J’aime l’élégance bien entendu, une reine doit être élégante mais côté mentalité, je suis une roots ! ». Seulement côté mentalité ? Pourtant, elle avait fait après le Bac, des dreadlocks pendant six ans. Mais a été contrainte de les couper par amour, la veille de son mariage parce que sa belle-famille n’en voulait pas. « Aujourd’hui je regrette amèrement de les avoir coupés parce que Lauryn Hill est mon idole ! », a-t-elle fait savoir.

 

Son mariage

L’histoire de son mariage est devenue un secret de polichinelle. Queen Biz a été mariée à un jeune sénégalais qu’elle a rencontré juste après sa maitrise en poche, comme elle l’a toujours souhaité. Mais les épousailles n’auront duré que le temps d’une rose. Trois ans, pour être plus précis. « J’ai été trahie », souffle-t-elle. Mais aujourd’hui, elle s’en est remise. Elle se concentre uniquement sur sa carrière. Bien vrai qu’il y’a des prétendants, la jeune chanteuse préfère rester seule pour le moment. « Il y’a beaucoup de rumeurs mais moi je n’ai pas la tête à ça ni le temps. Moi je ne compte pas sur une relation pour m’en sortir ou arriver à un certain niveau. Tout cela n’a rien à voir avec la trahison que j’ai subi parce que c’est du passé », confie-t-elle. Malgré tout, elle pense se remarier un jour…

Mais en attendant, tout tourne autour de la promotion de son premier « bébé » qui a vu le jour il y’a à peine deux semaines. Ce « bébé », c’est son album « Maux croisés » qui contient 10 titres. Puis s’en suivra la sortie de son album international, dans un avenir proche. Ainsi que ses tournées nationales et internationales. Hormis la musique, elle s’active dans son rôle d’ambassadrice pour l’Usaid Pepam et de marraine du club de football Bignona Académie

 

Têtue dans l’âme, têtue dans l’esprit …

S’il y’a bien un défaut qui habite Queen Biz jusqu’à la moelle des os, c’est son entêtement. Son grand frère Samba Diallo qui est également son manager l’a dit : « elle est très très têtue ! Et si on se chamaille elle et moi, c’est bien à cause de son entêtement ». A part cela, Queen Biz ne manque pas de qualités. D’après les témoignages de son frère, elle est respectueuse, gentille et généreuse. Elle adore sa famille et partage tout avec elle. Ce sont d’ailleurs ces qualités qui ont poussé Samba Diallo à tout abandonner pour se consacrer entièrement à elle. « C’est ma petite sœur, donc mon devoir est de l’épauler. Je suis son manager. Je me donne corps et âme pour qu’elle cartonne car sa réussite est la mienne et celle de toute notre famille. Je crois en elle, elle est très talentueuse », confie-t-il. A l’en croire, le talent de Queen Biz est inné en elle. Elle chante depuis toute petite. « Je l’avais remarqué en elle et je la suivais en toute discrétion car je savais qu’elle cartonnera un jour ou l’autre. Son single Wallou est sorti depuis 2009 mais jusqu’à aujourd’hui, le clip passe à la télévision ».

Conseil du grand frère : « je lui demande de rester humble, de continuer à respecter ses parents et sa famille et elle ira loin car elle a un bel avenir devant elle, aussi bien sur le plan national qu’international ». Il poursuit : « en tant que son frère, manager et connaisseur en musique, je peux dire sans me tromper que l’album de Queen Biz est l’album de l’année. Musicalement parlant, c’est l’album de l’année et  je le dis haut et fort. C’est elle-même qui écrit ses textes et c’est pour cela que je dis que l’art est inné en elle ». Petit cours de musique avec Samba Diallo : « il y’a trois catégories d’artistes : il y’a les artistes qui savent chanter et écrire, il y’a les artistes qui savent chanter mais ne savent pas écrire et enfin, il y’a les artistes qui ne savent ni chanter ni écrire. Queen Biz a la chance de faire partie de la première catégorie et c’est un don de DIEU ».

« Mais ceci n’est que le début, les gens n’ont encore rien vu » … Parole de son frère de manager !

Astou Winnie BEYE
LE PAYS AU QUOTIDIEN


AB

Dimanche 24 Juin 2012 00:35

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