Passage de l’analogique au numérique : les télévisions privées dénoncent leur mise à l’écart

SETAL.NET - La manière dont les autorités conduisent le processus du passage de l’analogique au numérique n’agrée pas les responsables des télévisions concernés par ce chamboulement qui doit intervenir au plus tard 17 juin 2015.


C’est le directeur général de la 2STV, El Hadji Ndiaye qui a été le premier à taper du poing sur la table pour déplorer la tonalité du gouvernement qui a mis sur pied un comité de pilotage sans les y associer. Il est rejoint par le directeur de la TFM, Ndiaga Ndour qui dans les colonnes de l’Obs soupçonne une opération louche. « Je trouve injuste que quelqu’un investit tout son argent pour créer une télévision et une radio, qu’on lui dise qu’il appartient à l’Etat de gérer le signal », décrie-t-il. Il sera soutenu par Massamba Mbaye de D-Médias selon qui, les télévisions ne sont pas impliquées dans la réflexion et la duplicabilité des bonnes pratiques. Aussi a-t-il l’impression que les autorités déroulent un agenda déjà planifié.

 A l’unanimité, ils ne comprennent pas pourquoi l’Etat a préféré l’expertise coréenne au détriment de l’expertise locale qui s’est déjà fait remarquer dans le domaine. Ils prennent l’exemple de Excaf télécom qui à les en croire, est déjà dans le numérique il y a bien des lustres. « Pourquoi l’Etat ne sollicite-t-il pas leur savoir faire », se demande Ndiaga Ndour qui milite pour la revalorisation de l’expertise locale.

Pour sa part, le directeur exécutif du Contan, le comité monté par le chef de l’Etat pour conduire le passage de l’analogique au numérique dément avoir reçu des coréens. « Les coréens, c’est de l’affabulation complète (rires). C’est vraiment une fable qui nous tombe dessus », disait-il dans un entretien avec Sud FM tout en admettant que des chinois, des danois et des sénégalais sont intéressés par le projet.

Abdou Khadre Cissé

Samedi 1 Février 2014 10:52

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