Après l’émotion et la consternation, la réflexion !
Il nous faut de l’indignation et de la consternation face à l’horreur, de la commisération et de la solidarité devant la misère de celui qui nous ressemble ; mon semblable, l’humain. Sans doute, il nous faut aussi de la raison et de la prudence face à la violence de la provocation. L’affaire des attentats commis contre Charlie Hebdo touche et interpelle notre cœur autant que notre raison. On est en droit, puisque c’est de droit qu’il s’agit, de lire l’évènement selon notre personnalité, notre sensibilité ou notre histoire : militant de la liberté démesurée de presse, promoteur de la liberté responsable, croyant choqué par les provocations du canard ou croyant désireux de se venger, non-croyants libertaires et “athées fidèles“ pour parler comme Comte-Sponville, sympathisants ou non de la religion agréant ou désavouant l’impertinence de Charlie. Mais quel que soit l’angle de réflexion, le meilleur sera celui qui fait éclore l’intérêt humain, tout humain, tout l’humain. C’est cela l’essentiel ! Justement, ces faits remettent devant notre intelligence, si intelligence il y en a, l’essentiel, le fondamental. D’ailleurs, les vraies questions ! La liberté nous est-elle profitable ? A quoi sert-elle ? Qu’est-ce que la liberté même ? D’où commence-t-elle ? Où s’arrête-t-elle ? Peut-on arrêter la liberté ? La liberté d’expression est-elle au-dessus de la liberté de conscience ? Certitude : la liberté est magnifique. Avec elle, on peut tout faire, tout défaire. Faire un monde, en effet ! Défaire l’humanité, tout-à-fait ! C’est par la liberté et en son nom qu’est revendiqué le droit de caricaturer, de critiquer, de délirer et d’aimer. Voilà que dame liberté concède aussi le droit de contester la caricature, rejeter la critique et exprimer le désamour, la haine, la haine de la haine. Qui a raison ? Celui qui, au nom de la liberté, se moque de tout, caricature tout, rit de tout ? Celui qui s’indigne d’être offensé au plus profond de lui-même ? C’est au nom de la liberté que le Prophète de l’Islam a fait l’objet de représentations, somme toute, provocatrices, pour reprendre le terme d’un des auteurs. C’est aussi au nom de la liberté d’appartenance et de conscience que des croyants en appellent au respect de leurs convictions. Charlie est libre de caricaturer. Charlie a tort de provoquer, de blasphémer. Dans l’esprit de Charlie, il n’y a pas de blasphème. Dans la conscience et l’esprit de la communauté musulmane, le blasphème est un fait et un fait condamnable. Alors se pointe fatalement une autre question de fond : Peut-on tous avoir raison ? Non ! Non au consensus hypocrite, doux, mou, fou ! La vérité se trouve du côté de l’humain, intégralement. Si la liberté s’arrête là où commence celle de l’autre, alors, jurons que forcer les traits au nom du rire peut entrainer un délire à mourir. Ignorant ce qu’est la liberté, disons hasardeusement: la liberté de caricaturer s’arrête à la porte de la liberté de conviction. Sauf que ni l’une, ni l’autre ne doit oublier l’essentiel : l’humain. L’humain.
P. CORREA.
Il nous faut de l’indignation et de la consternation face à l’horreur, de la commisération et de la solidarité devant la misère de celui qui nous ressemble ; mon semblable, l’humain. Sans doute, il nous faut aussi de la raison et de la prudence face à la violence de la provocation. L’affaire des attentats commis contre Charlie Hebdo touche et interpelle notre cœur autant que notre raison. On est en droit, puisque c’est de droit qu’il s’agit, de lire l’évènement selon notre personnalité, notre sensibilité ou notre histoire : militant de la liberté démesurée de presse, promoteur de la liberté responsable, croyant choqué par les provocations du canard ou croyant désireux de se venger, non-croyants libertaires et “athées fidèles“ pour parler comme Comte-Sponville, sympathisants ou non de la religion agréant ou désavouant l’impertinence de Charlie. Mais quel que soit l’angle de réflexion, le meilleur sera celui qui fait éclore l’intérêt humain, tout humain, tout l’humain. C’est cela l’essentiel ! Justement, ces faits remettent devant notre intelligence, si intelligence il y en a, l’essentiel, le fondamental. D’ailleurs, les vraies questions ! La liberté nous est-elle profitable ? A quoi sert-elle ? Qu’est-ce que la liberté même ? D’où commence-t-elle ? Où s’arrête-t-elle ? Peut-on arrêter la liberté ? La liberté d’expression est-elle au-dessus de la liberté de conscience ? Certitude : la liberté est magnifique. Avec elle, on peut tout faire, tout défaire. Faire un monde, en effet ! Défaire l’humanité, tout-à-fait ! C’est par la liberté et en son nom qu’est revendiqué le droit de caricaturer, de critiquer, de délirer et d’aimer. Voilà que dame liberté concède aussi le droit de contester la caricature, rejeter la critique et exprimer le désamour, la haine, la haine de la haine. Qui a raison ? Celui qui, au nom de la liberté, se moque de tout, caricature tout, rit de tout ? Celui qui s’indigne d’être offensé au plus profond de lui-même ? C’est au nom de la liberté que le Prophète de l’Islam a fait l’objet de représentations, somme toute, provocatrices, pour reprendre le terme d’un des auteurs. C’est aussi au nom de la liberté d’appartenance et de conscience que des croyants en appellent au respect de leurs convictions. Charlie est libre de caricaturer. Charlie a tort de provoquer, de blasphémer. Dans l’esprit de Charlie, il n’y a pas de blasphème. Dans la conscience et l’esprit de la communauté musulmane, le blasphème est un fait et un fait condamnable. Alors se pointe fatalement une autre question de fond : Peut-on tous avoir raison ? Non ! Non au consensus hypocrite, doux, mou, fou ! La vérité se trouve du côté de l’humain, intégralement. Si la liberté s’arrête là où commence celle de l’autre, alors, jurons que forcer les traits au nom du rire peut entrainer un délire à mourir. Ignorant ce qu’est la liberté, disons hasardeusement: la liberté de caricaturer s’arrête à la porte de la liberté de conviction. Sauf que ni l’une, ni l’autre ne doit oublier l’essentiel : l’humain. L’humain.
P. CORREA.