Atepa laisse entendre que les détracteurs de son "ami" ont la mémoire courte, qu'ils manquent de reconnaissance. Il assène : "Lorsqu'il a investi, personne ne voulait s'arrêter au Sénégal car rien n'indiquait la présence de pétrole."
Pierre Goudiaby est l'architecte de la relation entre Aliou Sall et Frank Timis. Dans un entretien accordé à L'AS, au mois d'octobre 2016, ce dernier confiait : "J'ai rencontré Aliou Sall au début de l'année 2010 en Chine où il était chef du bureau économique de l'ambassade du Sénégal. C'est Pierre Goudiaby Atépa, qui est un excellent ami, qui me l'a présenté."
Ce lien avec le frère du Président Macky Sall lui vaut tous ses ennuis au Sénégal. En effet Frank Timis n'a pas bonne presse auprès d'une bonne partie de l'opinion sénégalaise. L'opposition et des figures de la société civile le peignent sous les traits d'un homme d'affaires sans foi ni loi. Qui s'est enrichi grâce uniquement à sa proximité avec Aliou Sall.
"Avec l'affaire de pétrole et du gaz, on a donné ce qui peut aider à garantir un avenir meilleur au Sénégal à un voyou, Frank Timis, récemment cité dans une affaire de drogue, seulement parce qu'il est l'ami de Aliou Sall. Il est triste que le Sénégal vive de telles situations par la faute de ses dirigeants", s'étranglait l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, président de l'Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act).
"Ce monsieur débarque au Sénégal, fricote avec nos autorités, on lui signe des contrats, je ne sais pas dans quelles conditions, et il se permet d'insulter tout le monde", dénonçait l'inspecteur des Impôts et des Domaines Ousmane Sonko.
Birahim Seck du Forum civil dit presque la même chose. L'ironie en plus : "Que c'est facile de gagner de l'argent au Sénégal si on est ami du frère du président de la République ! Sans effort ! Il suffit juste d'avoir un décret, même illégal, avalisé par les autorités et le tour est joué. On devient riche."
Frank Timis a toujours réfuté les soupçons de favoritisme. Au mois d'octobre dernier, il a porté plainte contre certains de ses détracteurs. Plainte maintenue, malgré l'annonce de son retrait (officiel) du secteur des hydrocarbures.
En 2014, à travers sa société Timis Corp, le Romano-Australien avait acquis Petro-Tim Limited, qui détenait 90% des contrats de recherche et de partage de production de Saint-Louis profond et Cayar profond. Il cédera 60% à Kosmos Energy. Au mois d'avril dernier, il s'est débarrassé des 30% restants au profit de Bp. Les conditions de règlement de ses opérations restent un mystère. D'où les critiques dont parle Pierre Goudiaby.