Pillage de l'économie et dissimulation d'avoir mal acquis dans les paradis fiscaux : Aminata Touré promet une lutte «ferme» contre l'impunité


Que toutes les personnes épinglées dans les différents rapports de la cellule de traitement de l'information financière se mettent à bien préparer leur défense, parce que ces dossiers ne vont pas mourir dans les tiroirs. Ils vont connaître un traitement judiciaire, comme il l'est sans cesse exigé par différents acteurs, dont des membres même de la Centif. «Il y a lieu de souligner la volonté ferme du gouvernement du Sénégal de lutter contre l'impunité plus particulièrement celle des cols blancs qui pillent nos économies et dissimulent leurs avoirs mal acquis par le truchement du blanchiment et de la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux», a annoncé de manière ferme, le ministre de la Justice, Aminata Touré, devant les ambassadeurs des pays membres de la Cedeao au Sénégal et les partenaires au développement. C'était hier, en marge de la 3e session d'information que le groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent (Giaba) a organisé, depuis hier à Dakar, à l'intention des ambassadeurs des pays membres de la Cedeao et aux partenaires au développement. Rapports Centif: «Les procureurs feront leur travail» Donnant tort à ceux qui estiment que les différents rapports de la Centif ne connaîtront aucune suite, elle a martèlé en marge de la rencontre : «les procureurs feront leur travail».

«Notre pays accorde un grand intérêt à la problématique du blanchiment de capitaux et à toutes les formes de criminalité moderne qu'elle cristallise comme les infractions sous-jacentes de corruption, de trafic de drogue, de trafic d'armes, de traite de personnes ou de trafic de migrants», avait-elle martelé précédemment, à l'intérieur de la salle, face aux ambassadeurs des pays membres de la Cedeao accrédités au Sénégal et les partenaires au développement, dont la chef de la délégation de l'Union européenne au Sénégal, Dominique Dellicour.

Profitant justement de la présence des diplomates, Mme Touré les a interpellés sur leur responsabilité dans ce combat. «Cette lutte, pour être efficace, a besoin d'une collaboration franche et multiforme que votre apport pourrait aider à densifier et à fluidifier», leur dit-il, avant de préciser, «votre statut et vos missions de représentation stratégiques vous placent au centre du dispositif tant régional qu'international ».

Qualifiant les blanchisseurs de capitaux, d'«acteurs de la répartition illégale des ressources sociales aussi bien dans les pays où l'activité illicite est menée, que dans le pays de destinations des fonds ou biens mal acquis», Mme Touré d'insister : «dans ce contexte, les ambassadeurs peuvent jouer un rôle important d'avant-garde surtout dans le domaine de la coopération judiciaire».

D'autant que
relève-t-elle, «les statistiques ont démontré qu'une bonne partie des commissions rogatoires internationales, des demandes d'entraide ou d'extradition transitent, en amont comme en aval, par le canal diplomatique, en raison parfois de l'absence de tout cadre formel de coopération entre les Etats requérants et les Etats requis».
[Le Populaire]

Bamba Toure

Samedi 28 Avril 2012 17:43

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