Mais il y a de forts risques que la procession du M23 n’arrive pas à la place de l’Indépendance. En effet, le mercredi dernier, la police avait stoppé net la progression des manifestants qui voulaient se rendre au ministère de l’Intérieur. ‘Même si nous sommes en période de campagne électorale, il n’est pas dit qu’on peut faire n’importe quoi et n’importe où. Quand la police constate qu’il y a des menaces de troubles à l’ordre public, il est évident que la manifestation sera stoppée’, explique une source policière. Non sans préciser que ‘ce n’est pas facile d’organiser une manifestation en plein centre-ville, à la place de l’Indépendance surtout. Mais il faut noter que ce n’est pas le ministère de l’Intérieur qui autorise les manifestations. C’est plutôt le préfet de Dakar’.
Non, rétorque le coordonnateur du M23 interpellé sur la question par Walf Quotidien : ‘On ne peut, sous aucun prétexte, interdire la manifestation. Nous sommes en période électorale et il suffit juste d’informer l’autorité sur ce que l’on veut faire. La preuve, il y a des caravanes de candidats qui paradent dans la ville. Donc je ne vois pas pourquoi on va nous interdire d’aller parader à la place de l’Indépendance’, s’insurge Alioune Tine qui fait remarquer que ‘dans tous les pays du monde, en période de campagne électorale, les gens peuvent parader là où ils veulent. Même jusque devant les grilles du palais ; et je signale qu’un arrêté ministériel ne peut pas être au-dessus de la Constitution qui autorise la marche’. De toutes manières, les manifestants font remarquer que la jurisprudence est là pour attester qu’on peut bien manifester à la place de l’Indépendance sans danger. Le président directeur général du groupe Wal fadjri l’a fait le 19 mars dernier.
La tension ne sera pas dans la manifestation du M23. La police va également surveiller le ‘fanane’ du mouvement ‘Y en a marre’ qui va passer cette nuit à la belle étoile à la place de l’Obélisque. ‘Certaines manifestations ne sont autorisées que pour les candidats à la présidentielle’, précisent les sources proches du ministère de l’Intérieur.