L’incendie du quartier de la médina qui a occasionné la morts de plusieurs talibés à fait réagir le Sénégal entier. Politiques, journalistes, simples citoyens n’ont manqué de mettre l’accent sur la gravité de cet accident. Dans un réseau social, je m’exprimais en ces mots : C’est fou de le dire mais neuf talibés sont décédés hier à la Médina et puis quoi encore ? Qu'Allah les protège comme, Il fait tous les jours avec eux dans ce pays! Personnellement, je pense que le mal ou les maux sont autres. L'État devrait prendre ses responsabilités face à la promiscuité à Dakar. Hier c'était neuf talibés ou plus, mais cela pouvait être aussi des mères de familles, des bébés, des ouvriers venus des zones rurales, de pays frontaliers, bref des gens touchés par la pauvreté et le désespoir. Certains quartiers de Dakar doivent être désengorgés, des politiques publiques pour faire reculer la pauvreté, doivent être mises dans l'agenda. Il y a trop de dépenses inutiles, des avantages à en plus finir pour les DG, les ministres, les députés et j’en passe. Nous ne sommes pas la France pour agir comme telle en termes d’avantages. Notre pays est pauvre économiquement. Et en plus de tout cela, le Sénégalais est hypocrite, on parle des mendiants à Dakar, alors qu'on les crée. L’aumône est une obligation chez les chrétiens comme chez les musulmans mais souvent on fait tout sauf de l’aumône. Il y a quelques jours vers 7h20 du matin sur la rue Félix Faure, une belle voiture était garée, le chauffeur faisait faire la queue aux femmes et talibés de la rue pour leur donner de manière baroque : des coqs, des draps blancs, des pièces, des draps rouges... Si c'est cela faire de l'aumône, mon Dieu préservez-nous! Cette même personne doit avoir au sein de sa famille, de son voisinage, des gens qui peinent à trouver du riz pour leurs enfants mais, parce que notre "mauvais" animisme, nos contre valeurs nous poussent à aller voir des marabouts ou précisément des féticheurs et voilà qu’ils nous font sortir toute sorte de choses, pour avoir les bienfaits de ce monde, ou plutôt le bien-être. Surtout qu'on ne nous parle pas après, de grâce de Dieu ou de foi… »
Il y a eu différents retours par rapport à cette pensée partagée. La majorité d’entre eux mettaient l’accent sur l’absence du rôle régalien de l’Etat. Mais c’était avant d’avoir entendu les interventions des ministres et hommes politiques de ce pays. Ils ont quasiment tous proposé l’interdiction de la mendicité. Quand ? Comment ? Nous n’en savons rien. Toutefois, soulignons juste que les Daaras sont nées avec l’Islam. Dans un texte titré, les Daaras au Sénégal : rétrospectives historiques, le Professeur Iba Der Thiam revenait sur les Daaras et les Talibés : « Dès l’entame, des Daaras ont vu le jour. Elles étaient bâties sur un modèle fondé sur le principe d’une éducation globale. Celle-ci prend en compte la personne humaine dans toutes ses dimensions. Elle assure sa formation, de manière à en faire non seulement un bon croyant, connaissant parfaitement les principes du Saint Coran et de la Sunna, mais aussi un citoyen formé et informé, vertueux et modéré, possédant toutes les vertus de la sociabilité, de la droiture, de l’intégrité, pénétré d’un esprit de justice, respectueux de l’autorité, aussi bien familiale, parentale, sociale, qu’étatique, attaché où une société d’ordre, de paix, de stabilité, de justice, de solidarité et de fraternité. Les Daaras étaient, aussi, l’école du courage héroïque et de l’engagement patriotique, dans laquelle l’apprenant était préparé aux durs labeurs de la vie, à la faim, à la soif, à la sobriété dans l’existence.
Il devait apprendre à vivre avec peu, à partager avec d’autres, à faire don de sa personne à sa communauté, à oublier les privilèges qu’il pouvait tenir de son origine sociale.
Il se coulait dans le moule d’un modèle social humble, discret, poli, effacé, résistant et stoïque. Le talibé était préparé à devenir un régulateur social, un ouvrier du développement, un juge et un arbitre, un guide et un leader, prêt à s’impliquer dans toutes les nécessités sociales et dans tous les combats au service de sa communauté. » En effet la Daara n’a jamais été un lieu de perdition, un abattoir. Toutefois, depuis quelques années, son vrai sens d’école, de lieu d’apprentissage, de formation de la personnalité se fait de plus en plus rare. Mais à qui la faute ? Notons que les responsabilités sont partagées.
D’abord, depuis la sécheresse de 1970, le monde rural n’est plus ce qu’il était et l’exode rural a pris le pas sur le quotidien agricole des populations qui préfèrent aller s’assurer financièrement dans les régions ou encore dans la capitale sénégalaise: Dakar. Cette mobilité a eu plusieurs conséquences parmi lesquelles la formation de « fausses daaras » avec des pseudos « Thierno » quelques fois inconscients et motivés par le gain de l’argent par le biais des enfants qu’on leur confie depuis le village. Ces jeunes garçons en fait, n’apprennent rien ou pas grand-chose de l’Islam et sont constamment dans les artères des capitales régionales en collecte de pièces de monnaies et de nourritures. Qu’en est-il de leur avenir ? Quelque peu incertain, sans risque de se tromper. En effet, ces enfants grandissent dans la rue, souvent sans beaucoup de nouvelles de leurs parents. Beaucoup d’entre eux deviennent par la suite des enfants de la rue et élisent domicile dehors. Conséquence, ils grandissent et sont à la longue des « fakamaan », agresseurs, drogués avec du diluant et du chanvre à bas prix. Ils atteignent rarement un âge poussé et meurent tous les jours sans que la société ne rende compte et les parents au village se résignent à ne plus les voir ou encore attendent désespérément leur retour en « grand ». Il est aujourd’hui impossible de donner des chiffres quant à leur devenir, leur mortalité, mais il est possible de souligner qu’il est plus qu’urgent de mener des études sérieuses sur les Daaras et les Talibés de ce pays.
D’autres oublient aussi le rôle et l’utilité des « vraies » daaras précités plus haut en référence au Professeur Iba Der Thiam, qui ont accueilli des personnalités dans ce pays et forgé des parents responsables et ayant réussi leur vie. Ces écoles non déformées par nos mauvaises habitudes ou encore par les crises économiques n’ont rien à envier aux écoles dites « formelles ». Maintenant à l’Etat de répertorier les vraies daaras afin de les subventionner à l’image des écoles privées chrétiennes ou laïques du pays. Et par la même occasion, fermer définitivement les « fausses » daaras dans tout le territoire. Généraliser la fermeture des daaras nuirait à l’Islam de ce pays et n’est même pas possible seulement, faire le nettoyage est une nécessité. Il est impérieux de discuter avec toutes les confréries de ce pays afin de voir comment remédier aux problèmes que posent les « fausses » Daaras aux enfants, à notre avenir.
Enfin, que certaines Ongs internationales arrêtent de nous pervertir avec l’interdiction totale de la mendicité sous toutes ses formes, la défense des droits de l’enfant car chaque communauté a sa culture, ses us et coutumes ainsi, avant de faire passer les daaras pour la représentation du « mal » qu’elles fassent d’abord des études sur leur utilité, leur historique et leurs effets sur les enfants. Prenez le temps d’aller dans les vraies daaras et voyez ce qu’elles produisent en termes de ressources humaines. Que l’Etat ne se trompe pas de cible. Le problème n’est ni l’Islam, ni les daaras en tant que tel. C’est plutôt des citoyens irresponsables, heureux de se faire de l’argent et d’avoir plusieurs épouses sur le dos des enfants et au nom de l’Islam.
Gouvernants, sociétés civiles, acteurs utiles revoyons nous-mêmes nos maux et soignons-les.
Il y a eu différents retours par rapport à cette pensée partagée. La majorité d’entre eux mettaient l’accent sur l’absence du rôle régalien de l’Etat. Mais c’était avant d’avoir entendu les interventions des ministres et hommes politiques de ce pays. Ils ont quasiment tous proposé l’interdiction de la mendicité. Quand ? Comment ? Nous n’en savons rien. Toutefois, soulignons juste que les Daaras sont nées avec l’Islam. Dans un texte titré, les Daaras au Sénégal : rétrospectives historiques, le Professeur Iba Der Thiam revenait sur les Daaras et les Talibés : « Dès l’entame, des Daaras ont vu le jour. Elles étaient bâties sur un modèle fondé sur le principe d’une éducation globale. Celle-ci prend en compte la personne humaine dans toutes ses dimensions. Elle assure sa formation, de manière à en faire non seulement un bon croyant, connaissant parfaitement les principes du Saint Coran et de la Sunna, mais aussi un citoyen formé et informé, vertueux et modéré, possédant toutes les vertus de la sociabilité, de la droiture, de l’intégrité, pénétré d’un esprit de justice, respectueux de l’autorité, aussi bien familiale, parentale, sociale, qu’étatique, attaché où une société d’ordre, de paix, de stabilité, de justice, de solidarité et de fraternité. Les Daaras étaient, aussi, l’école du courage héroïque et de l’engagement patriotique, dans laquelle l’apprenant était préparé aux durs labeurs de la vie, à la faim, à la soif, à la sobriété dans l’existence.
Il devait apprendre à vivre avec peu, à partager avec d’autres, à faire don de sa personne à sa communauté, à oublier les privilèges qu’il pouvait tenir de son origine sociale.
Il se coulait dans le moule d’un modèle social humble, discret, poli, effacé, résistant et stoïque. Le talibé était préparé à devenir un régulateur social, un ouvrier du développement, un juge et un arbitre, un guide et un leader, prêt à s’impliquer dans toutes les nécessités sociales et dans tous les combats au service de sa communauté. » En effet la Daara n’a jamais été un lieu de perdition, un abattoir. Toutefois, depuis quelques années, son vrai sens d’école, de lieu d’apprentissage, de formation de la personnalité se fait de plus en plus rare. Mais à qui la faute ? Notons que les responsabilités sont partagées.
D’abord, depuis la sécheresse de 1970, le monde rural n’est plus ce qu’il était et l’exode rural a pris le pas sur le quotidien agricole des populations qui préfèrent aller s’assurer financièrement dans les régions ou encore dans la capitale sénégalaise: Dakar. Cette mobilité a eu plusieurs conséquences parmi lesquelles la formation de « fausses daaras » avec des pseudos « Thierno » quelques fois inconscients et motivés par le gain de l’argent par le biais des enfants qu’on leur confie depuis le village. Ces jeunes garçons en fait, n’apprennent rien ou pas grand-chose de l’Islam et sont constamment dans les artères des capitales régionales en collecte de pièces de monnaies et de nourritures. Qu’en est-il de leur avenir ? Quelque peu incertain, sans risque de se tromper. En effet, ces enfants grandissent dans la rue, souvent sans beaucoup de nouvelles de leurs parents. Beaucoup d’entre eux deviennent par la suite des enfants de la rue et élisent domicile dehors. Conséquence, ils grandissent et sont à la longue des « fakamaan », agresseurs, drogués avec du diluant et du chanvre à bas prix. Ils atteignent rarement un âge poussé et meurent tous les jours sans que la société ne rende compte et les parents au village se résignent à ne plus les voir ou encore attendent désespérément leur retour en « grand ». Il est aujourd’hui impossible de donner des chiffres quant à leur devenir, leur mortalité, mais il est possible de souligner qu’il est plus qu’urgent de mener des études sérieuses sur les Daaras et les Talibés de ce pays.
D’autres oublient aussi le rôle et l’utilité des « vraies » daaras précités plus haut en référence au Professeur Iba Der Thiam, qui ont accueilli des personnalités dans ce pays et forgé des parents responsables et ayant réussi leur vie. Ces écoles non déformées par nos mauvaises habitudes ou encore par les crises économiques n’ont rien à envier aux écoles dites « formelles ». Maintenant à l’Etat de répertorier les vraies daaras afin de les subventionner à l’image des écoles privées chrétiennes ou laïques du pays. Et par la même occasion, fermer définitivement les « fausses » daaras dans tout le territoire. Généraliser la fermeture des daaras nuirait à l’Islam de ce pays et n’est même pas possible seulement, faire le nettoyage est une nécessité. Il est impérieux de discuter avec toutes les confréries de ce pays afin de voir comment remédier aux problèmes que posent les « fausses » Daaras aux enfants, à notre avenir.
Enfin, que certaines Ongs internationales arrêtent de nous pervertir avec l’interdiction totale de la mendicité sous toutes ses formes, la défense des droits de l’enfant car chaque communauté a sa culture, ses us et coutumes ainsi, avant de faire passer les daaras pour la représentation du « mal » qu’elles fassent d’abord des études sur leur utilité, leur historique et leurs effets sur les enfants. Prenez le temps d’aller dans les vraies daaras et voyez ce qu’elles produisent en termes de ressources humaines. Que l’Etat ne se trompe pas de cible. Le problème n’est ni l’Islam, ni les daaras en tant que tel. C’est plutôt des citoyens irresponsables, heureux de se faire de l’argent et d’avoir plusieurs épouses sur le dos des enfants et au nom de l’Islam.
Gouvernants, sociétés civiles, acteurs utiles revoyons nous-mêmes nos maux et soignons-les.