Polémique à l'Assemblée nationale : Entre piques et répliques, la loi d'interprétation de l'amnistie sous le feu des critiques

La proposition de loi interprétative de la loi d'amnistie du 13 mars 2024, présentée hier à l'Assemblée nationale, a déclenché une vive polémique au sein de la classe politique. Ce texte, censé clarifier la portée de l'amnistie, divise profondément les acteurs politiques et relance les débats sur la justice et l'impartialité du pouvoir.


Polémique à l'Assemblée nationale : Entre piques et répliques, la loi d'interprétation de l'amnistie sous le feu des critiques
Me El Hadji Omar Youm, figure de l'opposition et ancien ministre sous le régime de Macky Sall, n'a pas caché son indignation face à cette proposition de loi. Dans une déclaration tranchante, il a fustigé ce qu'il qualifie d'« indigeste loi interprétative », qu'il perçoit comme une manière d'avaliser les actes de violence attribués à certains membres du parti PASTEF. « On nous avait promis l'abrogation de la loi d'amnistie... En lieu et place, on nous sert un texte qui n'est ni plus ni moins que l'aveu des crimes et délits commis par certains membres de PASTEF, durant les périodes incriminées », a-t-il déclaré

Me Youm va plus loin, en accusant directement le parti au pouvoir de vouloir protéger ses partisans au détriment des défenseurs de la République. Il parle de « justice des vainqueurs », dénonçant un traitement inégalitaire entre les acteurs politiques.

La riposte du pouvoir en place

Face à ces accusations, le Pôle Communication CRDP-50 a réagi avec fermeté, réaffirmant la légitimité de PASTEF et de ses leaders. « PASTEF est investi d’une confiance indéfectible par une majorité de Sénégalais », souligne le communiqué, insistant sur la volonté de rétablir une justice véritable et de réparer les injustices causées sous le précédent régime.

Selon la majorité parlementaire, cette loi interprétative vise à clarifier les contours de l’amnistie et à assurer une application équitable, loin des manipulations politiques. « Le Président Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko se tiennent résolument au rendez-vous de la libération contre vos dérives », poursuit la réponse du CRDP-50, réaffirmant l'engagement du gouvernement à garantir une justice pour tous.

Un débat qui révèle des clivages profonds

Cette controverse révèle une fracture persistante entre les partisans de l'ancien régime et ceux de l'actuelle majorité. Pour l'opposition, cette loi interprétative est une manœuvre pour blanchir des militants impliqués dans des violences. Pour le gouvernement, elle est un outil nécessaire pour assurer la cohérence juridique et tourner la page des tensions politiques passées.

Dans ce climat tendu, la proposition de loi devra affronter d'autres étapes législatives et une confrontation politique intense, avant d'être adoptée ou rejetée. Une chose est sûre : ce débat ne fait que commencer.


Jeudi 13 Mars 2025 21:30

Dans la même rubrique :