L’homme a fini de marquer de sa voix le paysage de la musique traditionnelle en Casamance. Lui, c’est Yaama Neene, de son nom d’artiste.
De son vrai nom, Sanan Sangnan, dont les rides aux visages témoignent d’un âge avancé. L’homme habite avec sa famille tout près de la RTS. Ce veuf, père d’un enfant, n’entend pas de sitôt aller à la retraite. Mais il n’assiste qu’aux événements auxquels il est convié nous précise t-il. Il se prépare déjà pour le Festi-kolda. «L’artiste ne part jamais à la retraite» explique t-il. Ses messages, enveloppés par une qualité vocale sans commune mesure, lui ont assuré un réel succès dans la sous-région.
‘’La qualité d’une voix prend sens par rapport à ce qui est véhiculé, exprimé par cette voix’’, explique un grand reporter de radio. Lui, qui a fait le festival de Turquie en 1989 avec d’autres artistes, a accompagné les hommes politiques de Kolda. Depuis Demba Koita en passant par Moctar Kébé, Bécaye Diop et aujourd’hui Bibi Baldé. Yamanéné continue de garder de bons rapports avec les élus et surtout avec les différents gouverneurs qui sont passés à Kolda.
Originaire de la Guinée-Bissau, venu avec une troupe de danse à 16 ans à Kolda, il finira par s’y installer après avoir fait Ziguinchor et Sédhiou. Sa voix a marqué toute une génération au Fouladou. Il vit tranquillement avec les droits d’auteurs qui lui sont versés, à côté de ses amis qui ne l’ont jamais oublié.
Abdou Diao