SETAL.NET-En Europe, quand les racistes veulent exprimer leur mépris des noirs, ils brandissent des bananes. On l'a vu lors du passage de Christiane Taubira à Angers, où elle a été insultée par une enfant tenant une peau de banane, mais aussi en Italie, où des bananes ont été jetées sur la ministre Cécile Kyenge et sur le joueur de foot Mario Balotelli. A la fin des années 1940, Jackie Robinson, le premier joueur noir en Ligue majeure de baseball a souvent reçu des bouts de pastèque lancés par des spectateurs racistes. Quand Barack Obama a été élu en 2008, le maire d'une petite ville de Californie a envoyé à toute sa mailing list une photo de la Maison Blanche entourée d'un champ de pastèques, et il y a quelques jours dans une petite ville du Missouri proche de Ferguson, des manifestants qui protestaient contre la brutalité policière ont été accueillis par des résidents hostiles qui avaient exposé un drapeau sudiste et une pastèque dans les rues. Ces deux derniers mois, un dessinateur de presse et un auteur de livres pour enfants ont dû s'excuser publiquement pour avoir fait des blagues associant Afro-Américains et pastèques. En ce qui concerne la banane, le sens du symbole est assez évident en Europe: les racistes associent les personnes noires aux singes. Mais aux Etats-Unis, pourquoi la pastèque est-elle associée au racisme? Un article de The Atlantic revient sur l'histoire de l'iconographie raciste de la pastèque. Après la Guerre de Sécession, des cartes postales montrant des noirs américains se gorgeant de pastèques sont devenues extrêmement populaires. Une fois qu'ils sont devenus libres, de nombreux noirs ont en effet gagné leur vie en cultivant et en vendant des pastèques. Le fruit était donc un symbole de liberté.