Libreville vient dire à Youssou Ndour qu'il n'est pas le bienvenu, mais que la Fondation Amissa Bongo, du nom de la défunte fille du deuxième président gabonais, pourrait travailler avec lui sur un concert au mois d'août prochain.
Dans la perspective de l’élection présidentielle de février 2012, pour laquelle le chanteur s’est déclaré candidat, "le roi du Mbalax" veut initier une vaste campagne de collecte de fonds en Afrique de l'Ouest et centrale, auprès des syndicats de chefs d'Etat. Mais la partie est loin d’être gagnée pour cet homme en passe de venir "le roi du Majjal" (quête d’aumône). Principale cause des difficultés de "l’enfant de la Médina", ces chefs d’Etat sollicités ne veulent pas qu'il inspire leurs chanteurs, artistes et footballeurs. Aussi, cinq d’entre eux l’auraient «poliment et gentiment éconduit».
Au cours de son meeting inaugural du siège de son mouvement "Fekkee ma ci boole", Youssou Ndour avait solennellement annoncé : «Je respecterai mes engagements culturels jusqu’au 1er janvier 2012. Mais, à partir du 02, il ne faudra plus compter avec moi, car je serai en plein dans le combat». Celui de la Présidentielle s’entend, d’autant plus d’ailleurs qu’il a promis de gagner dès le premier tour. Quand la Fondation Amissa Bongo lui propose d’animer un concert, en août 2012, c’est vraiment manquer de respect au «futur Président du Sénégal».
Pour rester dans la galaxie «ndourienne», revenons sur les déclarations du candidat-président lors dudit meeting organisé dans sa Médina natale, en présence de nombre de ses courtisans. «Au cours de mes nombreux déplacements à l’étranger, j’ai rencontré des amis, comme les présidents Clinton et Bush… avec lesquels nous avons discuté de développement», avait-il lancé. Pourquoi n’irait-il donc pas voir ceux-là qui, même s’ils ne sont plus aux affaires, ont bien les moyens de financer sa campagne et même son magistère, s’il venait à doubler Wade, Idy, Macky, Niasse et Tanor, pour ne citer que ceux-là. Sacré You… A quand le réveil ?