Cette logique de destruction tient fondamentalement à une idée bien ancrée chez tous les méchants mécontents, et selon laquelle la femme d’un chef d’Etat doit consentir à d’innombrables sacrifices liés l’accession à la magistrature suprême, sans avoir aucune sorte d’ambition.
« BEAUCOUP DE SACRIFICES ET PAS D’AMBITION», pourrait bien être le slogan de toutes ces personnes tapies dans l’ombre et qui font feu de tous bois sur Madame Faye Sall. En effet, cette campagne de dénigrement a démarré dés les premières heures de la fondation créée par Marième Faye, épouse du Président de la République. La première phrase d’un article paru dans la presse en ligne un certain lundi 30 avril 2012, retentit encore dans mon esprit : « La Première dame n’aura pas son cabinet mais, elle va se consoler avec une fondation ». Et depuis, on ne cesse de lui chercher des poux. Certains esprits bienveillants me diront en wolof : « ku boot bukki, xac baw la !* » (En wolof : La gestion d’une responsabilité, si minime soit-elle, attire la critique). Ma conviction reste que c’est plus profond que cela. C’est plus parce qu’elle est la femme du Président, que toute autre raison. Son malheur viendrait, peut-être, du caractère chargé du titre qu’elle porte : Première dame. Et pourtant, Marième Faye n’a peut-être jamais demandé à porter ce pseudonyme, et ne l’a jamais convoité en tant que tel. Elle a par contre toujours été « bien présente » aux côtés de son mari. Elle ne s’est jamais cachée de donner son avis sur le fond et la forme de l’environnement familial et professionnel de Macky Sall. Comme pour dire, elle a su être là. Dés lors, pourquoi vouloir lui nier le droit d’entrer en scène avec son mari dont elle est l’unique épouse. Si nous n’avons créé ni le statut de « Première dame », ni même le vocable, nous pouvons cependant en définir le modus operandi. Et sous ce rapport, les modèles qui se sont successivement relevés au Palais de la République ne font pas l’exception. Toutes se sont distinguées bruyamment – à part Colette Senghor dont nous ne maîtrisons pas bien l’histoire - auprès de leur mari de Président. La fondation «Elisabeth Diouf, Solidarité partage» de l’épouse de l’ancien Président Abdou Diouf, celle de «Education santé» de Mme Viviane Wade, toutes ont eu leur fondation comme instrument d’implication socio-politique et de soutien permanent à l’action du chef de famille, mais aucune d’entre elles n’a eu l’élégance de s’affranchir de l’activité gouvernementale en mettant en place un plan de déploiement social et politique autonome et libéré. La fondation de Madame Sall, 3ème Première dame du Sénégal est une structure privée autonome dont la démarche n’est aucunement liée à celle du Ministère de la Santé ou de la Famille, encore moins de la Femme. Elle est faite pour « SERVIR LE SENEGAL ».
L’épouse du Président Macky Sall a donc prouvé qu’elle avait vraiment la beauté de son intelligence. Elle déborde de talent et a choisi de vivre normalement son ménage. C’est-à-dire, être constamment aux côtés de son mari de président, pour le meilleur et pour le pire. Quoi de plus normal ? Quelle est la bonne femme qui laisserait tout seul son mari dans une marre de crocodiles ? Doit-on devenir sourde et muette en devenant la femme du Président de la République ? Il me semble qu’il y a un vrai problème si l’on tient compte des projecteurs braqués sur elle et des coups gratuits fusant de tous les sens, et atteignant quelque fois la personne de la première dame du Sénégal.
Mais, qu’est-ce donc une première dame ? Dans la tradition occidentale, on appelle « première dame », la femme qui partage la vie du président de la République. Ils peuvent être mariés ou non, car en France par exemple, le couple présidentiel n’est pas marié, et on ne parle pas pour autant de « Première copine ». Et non loin de là, on ne parle pas non plus de « Premier homme d’Allemagne ». C’est donc pour le moment, une qualité qui permet à la femme d’un Président de la République de jouir presque du même statut, et dans certaines situations, d’exercer la même autorité que son mari, par extension. Sous ce rapport, son existence de facto est liée au statut de ce dernier.
Ramené à l’échelle du Sénégal, Marième Faye Sall ne semble pas vivre selon la norme occidentale. Son existence est certes liée à celle de son mari, mais aucunement au statut du Président de la République. C’est pour cette raison qu’elle a tenu à inscrire ses actions en dehors des sphères officielles de l’Etat. Elle gère une structure privée, qui s’est affranchie de tout lien ministériel. Cette démarche nouvelle qu’elle a inscrite dans l’activité des femmes de Président lui garantira sa longévité et sa survie au-delà des mandatures de son mari.
Ses détracteurs doivent savoir raison garder, et laisser cette femme dont le seul désir est de saisir l’occasion de servir le Sénégal, poursuivre son œuvre dans la sérénité. Notre pays a longtemps attendu qu’une femme du terroir, bien de chez nous, puisse prendre ses quartiers au Palais de la République qui retrouve ainsi ses couleurs et odeurs profondément sénégalaises.