C’est autour de ce thème que le professeur de droit constitutionnel, Ismaïla Madior Fall, était invité à se prononcer lundi lors d’un panel organisé par la majorité parlementaire «Benno Bokk Yaakaar». Pour lui, le retour au quinquennat est une réhabilitation de l’orthodoxie. Promouvoir de la culture du résultat dans l’administration Dans sa communication, Ismaïla Madior Fall s’est félicité de la décision du chef de l’Etat de ramener la durée de son mandat de 7 à 5 ans. «Macky Sall a été élu pour un mandat de 7 ans mais il a décidé de le ramener à 5 ans. Le septennat était une anomalie dans l’histoire politique du Sénégal», a déclaré Pr. Fall.
«Lorsque Abdou Diouf introduisait le septennat en 1991, c’était une anomalie, de même que lorsque Abdoulaye Wade l’a réintroduit en 2008», a indiqué le constitutionnaliste. Il estime que le retour au quinquennat permet une synchronisation des mandats présidentiel et parlementaire. «Lorsque le président élu au suffrage universel assure une direction des affaires politiques nationales, dit-il, le mandat doit être un mandat raisonnable».
L'intérêt du retour au quinquennat, explique-t-il, c’est la limitation du mandat du président de la République. «Ce qui signifie qu’il ne sera plus possible, à l’avenir et au Sénégal, de débattre sur ce sujet qui sera une clause d’éternité irréversible qui engagera les générations futures», note M. Fall.
Présentant une communication sur les perspectives de Réforme de l’Administration de l’Etat, Abdoul Aziz Tall, délégué général à la Réforme de l’Etat et à l’Assistance technique, a indiqué que l’innovation majeure, dans la vision de Macky Sall, c’est la promotion de la culture du résultat dans l’administration. «Jusqu’ici, l’administration a fonctionné sans avoir à rendre compte par rapport aux moyens mis à sa disposition. Macky Sall veut la culture de la planification axée sur les résultats. Désormais, toute structure de l’Etat bénéficiaire de l’argent public, sera obligée de rendre compte de son utilisation», a annoncé M. Tall. Il a, dans le même sens, annoncé la mise en œuvre imminente d’un audit organisationnel de tous les départements ministériels en commençant par le secrétariat général de la présidence de la République.
M. Tall a invité, par ailleurs, les députés à travailler de manière étroite avec ses services pour disposer d’outils leur permettant de faire l’évaluation des politiques publiques pour lesquels ils votent des budgets.Mouhamadou Mbodj, coordonnateur du Forum civil, a lui aussi présenté une communication portant sur «rôle et place de la société civile dans les réformes pour la transparence et la "redevabilité": quelle approche novatrice pour plus d’efficacité?».
«Au Forum civil, nous avons espoir en ce qui concerne la bonne gouvernance. Nous sommes dans la bonne voie. La mise en place de l’Ofnac est une bonne initiative. Il faut seulement mener le plaidoyer et la sensibilisation des citoyens», recommande M. Mbodj. Sur un autre point, il a demandé l’évaluation de la réforme sur le code des marchés publics qui a «subi une série de retouches qui l’ont dégradé». Il souhaite également que l’Ena introduise des modules sur la corruption et la bonne gouvernance. Se prononçant sur la création du Conseil économique, social et environnemental, Mouhamadou Mbodj soutient que c’est une institution idéale pour la bonne gouvernance dans notre pays. Mais il souhaite, à l’avenir, qu’on enlève le secteur politique de cette institution.
Source : Le Soleil