Production de Zircon : Avec 44.000 tonnes, le Sénégal veut occuper la première place mondiale


Le Sénégal est sur la liste des pays producteurs de zircon depuis un an. Dans le cadre de la mise en œuvre du Pse, le Sénégal ambitionne de porter sa production à 300 000 tonnes par an dans un futur proche contre 44 000 tonnes présentement.  

Une barge asperge avec une forte injection de l’eau sur une dune. Des conduites relient la barge avec deux usines flottante sur un lac de sept mètres de profondeur. Dans une mare artificielle, la barge la plus grande au monde vogue dans un lac artificiel. Les pipe-lines surnagent. Ils relient la drague avec les deux autres usines qui flottent comme des navires à l’embouchure d’un fleuve. La barge progresse lentement. Le minerai brut est acheminé vers le deuxième bloc d’une usine. C’est ici que se poursuit le traitement et le raffinement. La chaîne est longue. L’usine emploie 800 personnes. Sans compter les journaliers. La plateforme tourne. La production actuelle est de 44 000 tonnes. L’ambition, c’est de passer à un niveau supérieur de production afin d’améliorer la position du Sénégal dans le classement mondial. « Notre production est de 40 000 tonnes de zircon et 300 000 tonnes d’élménite. Nous allons passer à 55 000 tonnes de zircon et 500.000 tonnes d’élménite », a révélé le directeur général de Grande Côte Operation (Gco), Daniel Marini. Le périmètre concédé s’étend sur plusieurs hectares. Sa teneur en minerai est très intéressante. Sinon les entrepreneurs n’auraient pas investi plus de 300 milliards de FCfa. C’est une expérience qui avait fait courir les plus grands ingénieurs du monde. Le Sénégal compte tirer profit de tous ces avantages pour améliorer son rang. « Dans le cadre du Pse, le Sénégal a l’objectif de devenir le 3e producteur mondial de zircon à travers le monde. Mais l’enjeu, c’est qu’avec le Pse, le Sénégal peut penser à se projeter vers d’autres objectifs. Nous sommes en train de discuter avec les opérateurs pour positionner le Sénégal comme le premier producteur mondial de zircon », a souhaité Ibrahima Wade, Dg du Bureau opérationnel du suivi du Pse (Bos).

 

Ibrahima Wade, directeur general du Bureau operationnel du suivi du Pse : « Les entreprises s’acheminent vers une solution consensuelle sur la voie de passage de la drague »  
La série des réunions sur la voie de passage de la drague de la société d’exploitation du zircon laisse présager une levée des contraintes. C’est ce que soutient le directeur général du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Bos), Ibrahima Wade, en marge d’une visite de terrain effectuée avant-hier. 

Le Bos a effectué une visite sur le site d’implantation de la centrale à charbon à Sao Mékhé et sur le corridor où devrait passer le convoyeur. L’emprise de l’usine devrait être empiétée par la voie de passage de la drague de la société d’exploitation du zircon. Est-ce que les deux entreprises s’acheminent vers une solution technique consensuelle ? 
« L’une des grosses difficultés, c’était une cohabitation entre Africa Energie et la Grande Côte Operation (Gco). Nous avons dans la même zone deux projets phares du Pse. Africa Energie va construire une centrale de 300 mégawatts. La société Gco bénéficie déjà d’une concession sur la même zone sur le tracé du corridor où passera le charbon qui alimentera l’usine. Il était important de sécuriser les deux projets.  Plusieurs réunions ont été tenues sous l’égide du Bos et du ministère de l’Industrie et des Mines. La Senelec et les deux chefs de projet ont pris part à ces réunions. Nous avons constaté qu’il était possible pour Africa Energie de décaler légèrement, de laisser un passage qui mesure entre 500 et 700 mètres afin de donner la possibilité à Gco d’exploiter le sable titanifère dans les années à venir. L’autre option, c’est d’interrompre le fonctionnement de la chambre durant 4 mois, le temps que la drague explore ce passage du corridor. C’est une solution coûteuse. Les deux entreprises sont engagées à trouver une solution consensuelle. »  

Comment inciter toutes ces entreprises à recruter davantage de jeunes diplômés sénégalais ? 
« Ce que nous avons vu est réconfortant. Gco est l’un des projets structurants du Pse. La société dispose de 800 emplois permanents. Elle a fait confiance à l’expertise sénégalaise. Nous avons trouvé des cadres supérieurs sénégalais, des sortants de l’Ecole supérieure polytechnique (Esp). La société utilise aussi la main d’œuvre locale et soutient les opérateurs économiques qui s’activent dans l’élevage, l’horticulture. »

Quelle est la place que le Sénégal compte occuper dans la production du zircon ? 
« L’ambition, c’est d’atteindre 55 000 tonnes par an. Nous sommes en discussion avec le ministère de l’Industrie et des Mines et les opérateurs pour essayer de positionner le Sénégal comme le premier producteur mondial de zircon. C’est un enjeu. Je pense qu’avec le Pse, notre pays peut penser à se projeter vers de nouveaux objectifs. Cela montre que le Pse est dans sa phase active. »
I. SANE

 


Lundi 9 Novembre 2015 20:09

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