Une terrible confusion a failli lui coller un chiffre. Aminata Guèye numéro 1 ou Aminata Guèye numéro 2. Comme Oumar Sarr numéro 1 et Oumar Sarr numéro 2. Née le 2 janvier 1981, la jeune militante de l’Alliance pour République à Saint-Louis ne pouvait subir le sort d’une homonymie accidentelle. Jusqu’au 1er juillet 2012, elle était encore dans l’ombre. Une semaine avant le scrutin des Législatives, elle rêvait de ce qu’elle fera dans la douzième Législature. Dans la Rubrique électorale du journal Le Quotidien, «Moi député», Aminata Guèye promettait de s’«inscrire dans la même logique que le Président Macky Sall».
Son rêve commence à se concrétiser depuis ce soir où le Tout Sénégal était au rythme des premières tendances d’une soirée électorale partie pour être… assez courte. Les dés étaient presque pipés pour la «petite» Aminata. Elle devient la «grande» Aminata en l’espace de deux heures de décompte des voix dans le département de Saint-Louis où rien n’était encore joué jusqu’au 1er juillet. Et plus grande encore lorsque, par la force de son engagement, elle réussit à relever le défi de déraciner les baobabs politiques de la vieille ville. Le tandem Aminata Guèye-Amadou Dia ne pensait pas envoyer à la retraite, même provisoire, Ousmane Ngom et Ameth Fall Braya du Pds ainsi que Ousmane Masseck Ndiaye de Bokk gis gis, fraîchement «dévêtus» de leur costume de ministres ou de députés, avec le poids financier qui les accompagnait.
L’étoile de Aminata Guèye brille encore de mille lumières puisqu’il lui revient, l’insigne honneur d’être dans le Bureau d’âge, avec l’autre benjamine, Fatou Thiam du Pds et le doyen Doudou Issa Niasse, d’organiser et d’encadrer l’élection de Moustapha Niasse au Perchoir avec une victoire claire comme son teint hérité de ses parents d’origine peule (126 voix sur 150). Elle s’esclaffe de rire et justifie : «Quoi de plus normal pour quelqu’un dont le père est clair. C’est même l’identité de presque toute la famille.»
ELLE s’évanouie
L’exploit du 1er juillet ne pouvait être sans dégâts pour celle qui est orpheline de père et de mère. Convaincue que les premières tendances dans les bureaux-test avaient apposé sur sa robe le titre de «Honorable député», l’enfant de Gandon et Ndiabène Toubé, terre de ses parents ne pouvait retenir ses larmes. La joie de la victoire et l’émotion de la solitude. Même l’affection de ses grands parents avec qui elle vit ne pouvait la consoler. «A l’annonce de sa victoire, elle tombe dans les vapes et dans mes bras», confie Babacar Baldé. L’étudiante en sociologie n’a pas choisi son master en ingénierie du Développement local pour rien. Elle est «député du Peuple», mais aspire sûrement à s’occuper de «son» peuple saint- louisien. Pourquoi ne pas se frotter aux élus locaux comme Cheikh Bamba Dièye aux prochaines Locales de 2014 ? Elle aura l’avantage de comprendre, pour une sociologue, les besoins des populations de cette ville, surtout que, selon ses proches, «elle est facile à vivre», mais aussi «ouverte et réceptive».
En ce moment-là, elle pourra concrétiser ce qu’elle appelle «les priorités pour la région». L’assainissement, un problème récurrent à Saint-Louis en période d’hivernage, la pêche, le moteur de l’économie locale et le tourisme. Le patrimoine historique de Saint-Louis étant la principale attraction des visiteurs.
Aminata Guèye adore apprendre des autres. C’est ce goût pour le savoir qui pousse déjà cette ancienne pensionnaire du lycée des jeunes filles Ameth Fall et de l’université Gaston Berger de Saint-Louis à penser s’inscrire à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Aminata Guèye déborde d’ambition et vise les Relations internationales et la Diplomatie. Elle applique déjà ces deux matières dans l’approche et l’échange.
La responsable des jeunes de l’Apr de Saint-Louis veut s’appuyer sur «les réalités du moment et en toute cohérence» avec celles déjà déclinées par le Président Macky Sall. Le rôle d’un député, indique-t-elle, c’est de porter les revendications et préoccupations des populations à l’Assemblée nationale pour qu’elles soient correctement prises en charge par les autorités compétentes. Elle disait dans «Moi député» : «Parmi mes préoccupations, il y a celle qui me tient le plus à cœur et que je compte, dès les premiers jours porter à l’attention des autorités une fois à l’Hémicycle : le chômage chez les jeunes.» Normal pour l’une des plus jeunes de la douzième Législature. Mais, cette préoccupation est dictée plus par un vécu. Elle raconte : «Quand j’ai eu mon diplôme, beaucoup d’étudiants de ma promotion avaient des problèmes pour obtenir un stage, nécessaire à la rédaction de leur mémoire. C’est un parcours du combattant que de trouver un poste de stagiaire à Saint-Louis. C’est donc un sujet que je vais défendre à l’Assemblée.» Et pour Aminata, la question de l’émancipation de la Femme est aussi essentielle. «Le matin, on ne voit que des femmes dans la rue, et cela montre qu’elles sont les plus pauvres de la société. Elles sont dans les couches les plus vulnérables», déplore-t-elle. Parole de sociologue ! Toute cette envie, tout ce déploiement, si Aminata Guèye était la fausse ou la 151 député…
Par Cheikh NDIONGUE & Hamath KANE
Source: Le Quotidien
Son rêve commence à se concrétiser depuis ce soir où le Tout Sénégal était au rythme des premières tendances d’une soirée électorale partie pour être… assez courte. Les dés étaient presque pipés pour la «petite» Aminata. Elle devient la «grande» Aminata en l’espace de deux heures de décompte des voix dans le département de Saint-Louis où rien n’était encore joué jusqu’au 1er juillet. Et plus grande encore lorsque, par la force de son engagement, elle réussit à relever le défi de déraciner les baobabs politiques de la vieille ville. Le tandem Aminata Guèye-Amadou Dia ne pensait pas envoyer à la retraite, même provisoire, Ousmane Ngom et Ameth Fall Braya du Pds ainsi que Ousmane Masseck Ndiaye de Bokk gis gis, fraîchement «dévêtus» de leur costume de ministres ou de députés, avec le poids financier qui les accompagnait.
L’étoile de Aminata Guèye brille encore de mille lumières puisqu’il lui revient, l’insigne honneur d’être dans le Bureau d’âge, avec l’autre benjamine, Fatou Thiam du Pds et le doyen Doudou Issa Niasse, d’organiser et d’encadrer l’élection de Moustapha Niasse au Perchoir avec une victoire claire comme son teint hérité de ses parents d’origine peule (126 voix sur 150). Elle s’esclaffe de rire et justifie : «Quoi de plus normal pour quelqu’un dont le père est clair. C’est même l’identité de presque toute la famille.»
ELLE s’évanouie
L’exploit du 1er juillet ne pouvait être sans dégâts pour celle qui est orpheline de père et de mère. Convaincue que les premières tendances dans les bureaux-test avaient apposé sur sa robe le titre de «Honorable député», l’enfant de Gandon et Ndiabène Toubé, terre de ses parents ne pouvait retenir ses larmes. La joie de la victoire et l’émotion de la solitude. Même l’affection de ses grands parents avec qui elle vit ne pouvait la consoler. «A l’annonce de sa victoire, elle tombe dans les vapes et dans mes bras», confie Babacar Baldé. L’étudiante en sociologie n’a pas choisi son master en ingénierie du Développement local pour rien. Elle est «député du Peuple», mais aspire sûrement à s’occuper de «son» peuple saint- louisien. Pourquoi ne pas se frotter aux élus locaux comme Cheikh Bamba Dièye aux prochaines Locales de 2014 ? Elle aura l’avantage de comprendre, pour une sociologue, les besoins des populations de cette ville, surtout que, selon ses proches, «elle est facile à vivre», mais aussi «ouverte et réceptive».
En ce moment-là, elle pourra concrétiser ce qu’elle appelle «les priorités pour la région». L’assainissement, un problème récurrent à Saint-Louis en période d’hivernage, la pêche, le moteur de l’économie locale et le tourisme. Le patrimoine historique de Saint-Louis étant la principale attraction des visiteurs.
Aminata Guèye adore apprendre des autres. C’est ce goût pour le savoir qui pousse déjà cette ancienne pensionnaire du lycée des jeunes filles Ameth Fall et de l’université Gaston Berger de Saint-Louis à penser s’inscrire à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Aminata Guèye déborde d’ambition et vise les Relations internationales et la Diplomatie. Elle applique déjà ces deux matières dans l’approche et l’échange.
La responsable des jeunes de l’Apr de Saint-Louis veut s’appuyer sur «les réalités du moment et en toute cohérence» avec celles déjà déclinées par le Président Macky Sall. Le rôle d’un député, indique-t-elle, c’est de porter les revendications et préoccupations des populations à l’Assemblée nationale pour qu’elles soient correctement prises en charge par les autorités compétentes. Elle disait dans «Moi député» : «Parmi mes préoccupations, il y a celle qui me tient le plus à cœur et que je compte, dès les premiers jours porter à l’attention des autorités une fois à l’Hémicycle : le chômage chez les jeunes.» Normal pour l’une des plus jeunes de la douzième Législature. Mais, cette préoccupation est dictée plus par un vécu. Elle raconte : «Quand j’ai eu mon diplôme, beaucoup d’étudiants de ma promotion avaient des problèmes pour obtenir un stage, nécessaire à la rédaction de leur mémoire. C’est un parcours du combattant que de trouver un poste de stagiaire à Saint-Louis. C’est donc un sujet que je vais défendre à l’Assemblée.» Et pour Aminata, la question de l’émancipation de la Femme est aussi essentielle. «Le matin, on ne voit que des femmes dans la rue, et cela montre qu’elles sont les plus pauvres de la société. Elles sont dans les couches les plus vulnérables», déplore-t-elle. Parole de sociologue ! Toute cette envie, tout ce déploiement, si Aminata Guèye était la fausse ou la 151 député…
Par Cheikh NDIONGUE & Hamath KANE
Source: Le Quotidien