Elle est devenue tristement célèbre. Son nom, longtemps caché dans le néant, se succède aujourd’hui sur toutes les lèvres. Dans les fora des sites d’informations et réseaux sociaux, Ndèye Aïssata Tall, au centre des débats les plus salaces, suscite la curiosité d’un bon nombre d’internautes. Sa vie, au peigne fin, est incessamment fouillée par la presse sénégalaise. Encore et encore, on se demande qui est cette fille qui a fait tomber le grand journaliste Cheikh Yérim Seck ? D’où est-ce qu’elle a puisé ce courage, cette force, cette hargne, avec lesquels elle a affronté le prestige, la célébrité, le pouvoir… du Directeur de la publication du site «Dakaractu ? Surtout, l’on se demande quels sont les atouts physiques de cette donzelle de 20 ans sur qui Cheikh Yérim a jeté son dévolu. Est-ce une de ces beautés rares qui électrifient au premier regard ? Certains s’attendent à une vraie bombe. Loin de là, souffle-t-on avec une petite moue : «Elle ne dégage aucun charme, je ne risquerai pas ma liberté pour elle.» Entre le lundi 10 septembre, jour du placement sous mandat de dépôt de Cheikh Yérim Seck pour viol et le mercredi 12 septembre, date de sa première comparution à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar, le tableau de Ndèye Aïssata, brossé dans chaque coin de la rue, a reflété plusieurs images, différentes les unes des autres. Et la seule photo qui a fait le tour de presque tous les canards sénégalais a bien caché l’image de cette fille au visage d’enfant qui, au bras de son avocat Me Moustapha Diop, le regard enfoui sous ses mocassins s’est, d’un pas feutré assise entre son père le magistrat Boubou Diouf Tall et sa mère Fatoumata Aïdara Soxna.
Un visage d’enfant, loin de la femme fatale
Comme une apparition, longtemps scrutée et fouillée dans l’horizon, elle se dévoile. Toute légère et simple, mais délicieuse derrière son teint métissé à l’éclat de caramel, elle coupe court à tout commentaire. Son regard sévère caché derrière sa petite frimousse de chatte apeurée, postée sur la défensive, la demoiselle, même si elle n’est pas dotée de ces belles rondeurs capables de secouer la timidité d’un homme chaste, même si elle n’a pas ce regard séducteur aux éclairs électriques, elle a un petit quelque chose qui lui donne son charme et sa sensualité. Petite fille coquette, aux manières raffinées, Ndèye Aïssata dégage une innocence qui fait penser à une petite oie blanche. «Une proie pour les prédateurs», avoue un homme, féru de la bonne chair. Prédateur ou pas, Cheikh Yérim a flashé sur l’étudiante de Gaston Berger. Devant ses traits bien crayonnés sur un visage un peu émincé où de petites lèvres invitent à l’embrassade. Le grand journaliste s’est laissé attirer. Et le samedi 08 septembre 2012, dans l’intimité de la chambre 09 de l’auberge «Madamel» des Almadies, esclave de ses pulsions sexuelles, sa passion a pris le dessus sur sa raison. «J’ai commencé à me frotter à elle et tout le monde sait que dans ce domaine on ne peut rien contrôler», dixit Cheikh Yérim Seck, devant les enquêteurs.
Double face ?
L’autre atout de Aïssata Tall, c’est d’être une tête d’œuf. Pleine à craquer. Elle est la brillante fille de son papa. Celle qui, depuis toute petite, est première de sa classe. Au Cm2, elle a remporté le prix de la dictée Paul Gérin La Joie et a représenté le Sénégal au Canada pour le concours international à l’âge de 12 ans. Celle qui est décrite pas ses camarades de «Sanar» de l’Ugb comme une fille studieuse, sérieuse, promue à la réussite, après ses études élémentaires à l’école Sainte Bernadette de Baobabs et à l’école des enfants du Village d’enfants de Kaolack, a débuté son cycle secondaire au Cem Bassirou Mbacké de Kaolack. La classe de 5e dépassée, elle rejoint la maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée où elle a obtenu son Baccalauréat avec la mention Bien. A deux reprises, Aïssata remporte le Concours général. Sélectionnée pour poursuivre ses études à l’université Monction, le coût exorbitant de ses études pousse son pater à lui demander d’intégrer l’Université de St-Louis. Lors de sa première année à la Faculté de droit, elle a été remarquée par Thione Niang (président des jeunes démocrates des Etats-Unis) et devient la coordonnatrice de son projet «Give one project». Elle s’est envolée depuis mercredi dernier pour Montpellier afin de poursuivre ses études de droit. Avec ce parcours sans faute, certaines langues fourchues ont commencé à entacher son image de blanche neige. Dans une discussion, une fille voisine de Aïssata à Yoff a dévoilé «la face cachée» de l’accusatrice de Cheikh Yérim. «Elle se fait passer pour une fille sage, mais elle fait ses coups en douce», a-t-elle lâché. Pour elle, Aïssata est otage d’un «père sévère» et c’est pourquoi elle fait certaines choses en cachette. Une Aïssata en cache-t-elle une autre ? Mystère et boule gomme !
L'Observateur