Quand Standard and Poor’s salue les performances de l’économie sénégalaise

La perte du triple A (la note AAA qui est la meilleure) a été vécue comme un drame par la France. Or, c’était la troisième fois que Marianne perdait cette note. En effet, avant Fitch, les agences Standard and Poor’s et Moody’s avaient déjà dégradé la note française. En même temps, les USA eux-mêmes,


pourtant seule superpuissance mondiale se sont émus lorsque leur note a été dépréciée. C’est dire que, pour un petit pays comme le nôtre, cette appréciation des agences de notation est importante. Vitale. Elle l’est parce que, notamment, leurs avis sont toujours consultés par les prêteurs avant de faire des crédits à des Etats comme le Sénégal. Ensuite, elle atteste des bonnes ou mauvaises performances d’une économie. En plus, c’est un avis indépendant donné par des agences qui tiennent à leur réputation comme à la prunelle de leurs yeux et qui ne vont donc pas s’amuser à donner des notes complaisantes. Surtout que ces agences ont été échaudées par les critiques négatives qui se sont abattues sur elles à la suite de la crise financière de 2008 qu’elles n’avaient pas vu venir. Depuis lors, elles ont redoublé de vigilance et sont devenues plus rigoureuses encore que par le passé. C’est dire que leurs notes valent leur pesant d’or. Le Sénégal ne peut pas prétendre à un triple A, ne rêvons pas, mais sa note est bonne.

Notre pays a fait l’objet de trois revues par Standard and Poor’s. Lors de l’avant-dernière revue, intervenue en 2012, l’agence avait attribué à notre pays la note B+, la même que lors de la première notation, mais avec une perspective négative. Et ce contrairement à la première où le Sénégal avait obtenu un B+ mais avec une perspective stable. Pourquoi ce changement de perspective ? Parce que notre pays avait accumulé les déséquilibres budgétaires et extérieurs, lesquels s’étaient poursuivis en 2012, du moins au début de cette année-là, au moment de la revue. Standard and Poor’s  avait toutefois laissé entendre qu’un redressement de la perspective de « négative » à « stable » pouvait s’opérer si les investissements en infrastructures et les réformes structurelles arrivaient à réduire la vulnérabilité de notre économie aux chocs externes. De plus, le déficit budgétaire devait être réduit et la croissance économique améliorée. Eh bien, à n’en pas douter, tous ces objectifs ont été atteints puisque Standard and Poor’s vient de nouveau d’attribuer la note B+ mais avec une perspective positive à notre pays ! Et de fait, les perspectives économiques du Sénégal sur un an sont tout simplement remarquables (voir ci-contre).

Surtout, ce qui n’est pas mince, notre pays a obtenu la meilleure notation dans l’espace Uemoa. Mieux, au niveau africain, il fait jeu égal avec le Nigeria et la Zambie en ce sens qu’il a obtenu la même note que ces deux pays sont infiniment  mieux gâtés par la nature que lui. De quoi faire rugir le lion sénégalais !

                                                                                               Mamadou Oumar Ndiaye


Bamba Toure

Lundi 29 Juillet 2013 06:48

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