Quatre règles pour bien nourrir bébé

L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estime que les boissons autres que le lait maternel et les substituts du lait maternel ne permettent pas de couvrir les besoins nutritionnels très spécifiques des nourrissons de la naissance à un an.


Les bébés peuvent-ils tout boire et tout manger? L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) vient de rappeler ce qui peut paraître une évidence, mais c’est non! Les bébés de moins de 1 an ne doivent pas être nourris avec des boissons végétales « à titre exclusif ou même partiel », alerte l’agence, après plusieurs cas graves survenus à cause de ces produits non adaptés aux nourrissons.

Ayez donc les bons réflexes pour l’alimentation de votre bébé. « C’est une période critique, la nourriture à cet âge-là influe sur le développement pour toute notre vie », insiste le pédiatre David Tarac.

1 Quel lait donner à mon bébé?
Tous les spécialistes l’assurent : le lait maternel est le meilleur. « Il a énormément de propriétés que les substituts n’ont pas, ceux-ci tentent seulement de s’en approcher », confirme le docteur Tarac. Toutefois, des femmes ne le peuvent ou ne le souhaitent pas. Dans ce cas, elles doivent impérativement recourir à ces substituts qui sont, le plus souvent, constitués à partir de lait de vache enrichi en protéines, en lipides et d’autres nutriments. « En dehors de l’allaitement, seules les préparations pour nourrissons et préparations de suite peuvent couvrir les besoins de l’enfant de moins de 1 an », insiste l’Anses. A noter qu’à chaque âge correspond un lait approprié : de 0 à 4-6 mois le lait premier âge, de 4-6 mois à 1 an le lait deuxième âge (ou « préparation de suite »), après 1 an mieux vaut privilégier le lait de croissance.

2 Et si mon nourrisson est allergique par exemple?
Comme le souligne l’Anses, les boissons végétales, comme le « lait de soja » ou le « lait d’amande », présentées comme des laits, ainsi que les laits d’origine non bovines (chèvre, brebis…) peuvent être dangereux, quelle que soit leur appellation (voir encadré). Ces boissons sont « nutritivement déséquilibrées, note le docteur David Tarac, cela peut entraîner des problèmes de croissance, et même de développement cognitif ». « De telles pratiques peuvent entraîner en quelques semaines un état de malnutrition ou des désordres métaboliques sévères pouvant conduire à des complications infectieuses et aller jusqu’au décès de l’enfant », insiste l’agence. En cas d’intolérance aux protéines du lait de vache, des laits de soja ou de riz peuvent être prescrits par des médecins, mais il s’agit toujours de préparations pour nourrissons trouvables uniquement en pharmacie.

3 Quand puis-je diversifier sa nourriture?
La diversification doit intervenir entre 4 et 6 mois : c’est la « fenêtre » au cours de laquelle le bébé sera le plus tolérant. Plus tôt ou plus tard, les risques d’allergies et d’obésité sont beaucoup plus importants. Vous pouvez commencer progressivement à introduire les légumes dans ses repas durant quinze jours, puis les fruits, les céréales et plus tard les viandes, le poisson, les féculents et les matières grasses, importantes pour le développement du cerveau. « Le mieux est de leur faire découvrir un aliment différent chaque jour, tout en respectant la progression, pour élargir leur goût et les rendre plus tolérants », conseille Alain Bocquet, médecin pédiatre et responsable du groupe nutrition de l’Afpa (Association française de pédiatrie ambulatoire).

4 Y a-t-il des aliments à éviter?
Attention, « un enfant n’est pas un adulte en miniature », rappelle la pédiatre Isabelle Maury. Donc attention à ne pas leur donner trop de viande, de graisses cuites, ni trop de sucre dont ils sont très friands. Certains spécialistes préfèrent éviter les fruits exotiques, les arachides ou les épices durant les premiers mois, mais Alain Bocquet atteste qu’il n’y a « pas d’aliments interdits », à condition qu’ils restent sains. « Il faut simplement faire attention au début aux légumes très forts, mais après un an l’enfant peut goûter à tout, même au roquefort ou aux abats. »

En cas de doute, demandez toujours conseil à votre médecin, ou consultez le site www.mpedia.fr, dont les contributeurs sont tous des pédiatres bénévoles, sans aucun financement privé.

 


Le Parisien

Mardi 19 Mars 2013 10:16

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