Le 30 Octobre 2014, le peuple du Burkina, à l’appel des forces vives de la Nation, s’est opposé dans la rue, à la tentative du Président Compaoré, de perpétuer un « coup d’Etat constitutionnel », en usant de sa majorité parlementaire pour modifier la Constitution, en vue de se donner les moyens légaux de se maintenir au pouvoir.
Ce 30 Octobre donc, le peuple de « Ouaga » a prit d’assaut sa « Bastille », l’Assemblée nationale, pour empêcher cette forfaiture.
Ce faisant, il s’est opposé de façon révolutionnaire, à l’image du peuple Sénégalais le 23 Juin 2010, pour exprimer son refus de reconnaître, à leurs Chefs d’Etat élus, le «Droit à l’imposture ».
Ainsi, cette volonté de faire respecter leur souveraineté clairement exprimée par nos deux peuples, a eu comme précédents récents, le « printemps arabe » en Tunisie et en Egypte, à la suite du peuple de la République de Guinée, le 28 Septembre 2009, contre la confiscation du pouvoir par les militaires, suite au décès du Président Lansana Konté.
Cependant, ces actes révolutionnaires qui devaient déboucher sur l’instauration d’une République Démocratique et Citoyenne, n’ont abouti jusque là qu’en Tunisie, après 4 ans d’une âpre lutte contre les « Islamistes », avec la large victoire des forces progressistes aux Législatives du 26 Octobre 2014, qui les font accéder au pouvoir.
Les forces progressistes de Tunisie n’ont pu réaliser cet exploit historique que grâce à leur conquête d’un système électoral indépendant du pouvoir exécutif, démocratique, libre , et transparent, d’une Constitution qui dote ce pays d’un régime parlementaire, laïc, et d’une représentation paritaire entre les hommes et les femmes dans le Parlement, qui restitue au peuple toute sa souveraineté sur ses institutions publiques, et le propulse au premier rang des Républiques démocratiques du XXI éme siècle.
Au Burkina aujourd’hui, ce qui se joue, n’est rien d’autre que le devenir de la République démocratique et citoyenne, à l’instar de ce qui s’est passé en Tunisie, et au regard de ce que les actes révolutionnaires posés par les peuples de Guinée, d’Egypte et du Sénégal, ont accouché dans ces pays.
Il est donc vérifié, qu’en Afrique aussi, la Révolution, qui n’est rien d’autre, que la transformation d’un « ordre ancien » pour édifier un « nouveau plus progressiste », ne débute réellement, que quand les forces révolutionnaires, c’est-à-dire ceux attachés à « l’ordre nouveau », accèdent au pouvoir.
Ce trajectoire, de la Révolution républicaine et démocratique, est historiquement illustré, à bien des égards, par celui de la Révolution Française de 1789, après la prise de la Bastille, contre la Monarchie. Il a fallu aux Républicains, de continuer sans relâche la lutte jusqu’en 1795, donc six (6) ans, avec l’accès au pouvoir des « Montagnards » et Robespierre à leur tête,pour venir à bout de la Monarchie, et construire les fondements de la République.
En Tunisie, il a fallu, quatre (4) ans de lutte sans merci, aux forces progressistes pour y arriver ,après la chute du Président Ben Ali, tandis qu’en Egypte, l’acte révolutionnaire posé par le peuple en chassant le Président Moubarack, a été d’abord confisqué, comme cela fut d’abord le cas en Tunisie, par les « Islamistes », avant de baliser la voie au retour à une « Dictature militaire », sous couvert de la défense de la laïcité de l’Etat, en s’asseyant sur les libertés démocratiques aux quelles aspire ce peuple, et pour les quelles il a aussi chassé, par la rue, le Président islamiste, Morsi.
Dans la République de Guinée, l’on a assisté à l’édification d’un « pouvoir autocratique », qui s’assied sur les libertés démocratiques au nom de la défense desquelles, le peuple a accordé son suffrage au Président Condé.
Au Sénégal, la seconde alternance, née des Assises nationales de Mai 2008 et de l’acte révolutionnaire du peuple le 23 Juin 2010, tarde à accoucher cette République démocratique et citoyenne au nom de laquelle le peuple Sénégalais l’a réalisée le 25 Mars 2012, en chassant du pouvoir, par son suffrage, le régime de «Despotisme éclairé » du Président Wade, pour porter le Président Macky Sall au pouvoir.
Ce qui se passe donc aujourd’hui au Burkina, c’est donc du déjà vu. Il s’y joue, sous la menace d’une « Dictature militaire », une lutte entre les forces progressistes acquises à « l’ordre nouveau », et celles attachées à «l’ordre ancien », pour le contrôle du pouvoir laissé vacant par le Président Compaoré, chassé par le peuple.
Et ce sont les mêmes enjeux politiques qui se jouent encore au Sénégal, avec sa « grossesse » d’une République démocratique et citoyenne qu’il a du mal à faire naître.
La question est donc de savoir, si le Burkina va suivre l’exemple de la Tunisie, ou s’il va emprunter le chemin tortueux de l’Egypte, du Sénégal, voir de la République de Guinée ?
Surtout, les forces progressistes du Burkina devraient éviter le piège de « l’électoralisme », qui pousse, partout où le peuple a renversé, par la rue, un pouvoir démocratiquement élu, à une « courte phase de transition » pour aller à de nouvelles élections, sous prétexte de la nécessité d’un retour à « l’ordre constitutionnel ».
Elles devraient, au contraire, se battre pour imposer une période de transition qui permet de changer le système électoral hérité du régime de Compaoré, pour créer, comme en Tunisie, les conditions d’expression libre, démocratique et non censitaire du suffrage du peuple.
Le système électoral en vigueur, que ces forces progressistes ont longtemps dénoncé, ne devrait pas être le creuset à de nouvelles élections, au risque de faire capter la révolution par des forces réactionnaires, comme cela fut le cas en Tunisie et en Egypte, avec l’accès au pouvoir des islamistes démocratiquement élus.
Leur juste revendication d’une transition menée par un civil ne devrait donc pas leur faire oublier l’existence de ce piège infernal.
Des indices de réponse à ces inquiétudes peuvent être trouvés dans la nature sociale des forces vives qui ont fait appel au peuple pour chasser, par les urnes ou par la rue, le dépositaire de « l’ordre ancien », qui a rimé avec misère et désolation des peuples, l’arbitraire des gouvernants, la dilapidation des ressources de la Nation, un sur endettement de l’Etat qui hypothèque l’avenir des jeunes, la subordination de nos Etats aux puissances étrangères, et la main mise sur les secteurs clef de nos Economies et sur nos ressources naturelles, par de grandes entreprises étrangères, le plus souvent, venant des anciennes puissances coloniales.
Cet « ordre ancien », ne laisse de perspectives d’ascension sociale aux couches moyennes intellectuelles, que le contrôle du pouvoir d’Etat légué par le système colonial.
D’où l’âpreté de la bataille entre couches moyennes intellectuelles, pour le contrôle du pouvoir, pour, soit, conserver sa nature autocratique de pouvoir personnel, léguée par le colonialisme, d’où le mythe de la nécessité d’un « homme fort », ou, soit, le restituer à la souveraineté du peuple, à travers sa transformation en une République démocratique citoyenne, à l’exemple de la Tunisie d’aujourd’hui.
Dans cette bataille, les partisans d’une courte transition sont le plus souvent intéressés, avec l’appui des puissances étrangères, à perpétuer « l’ordre ancien » que le peuple vient de rejeter.
D’où, toutes les compromissions possibles entre des couches moyennes intellectuelles, les militaires et les intérêts des grandes puissances et de leurs entreprises dans nos pays.
Ce sont les rapports de force entre ces deux catégories de couches moyennes intellectuelles qui déterminent l’issu de ce bras de fer pour le contrôle du pouvoir d’Etat.
C’est donc une véritable lutte de classe qui s’est déroulée en Tunisie, et qui se déroule aujourd’hui au Burkina, au Sénégal, en Egypte, et en République de Guinée, suite à l’acte révolutionnaire posé par nos peuples, pour s’ouvrir de perspectives nouvelles à leur désir d’émancipation politique économique, sociale et culturelle.
Donc, le Burkina ne devrait pas perdre de vue, que comme en Tunisie, cet acte révolutionnaire de nos peuples ne peut accoucher d’une République démocratique et citoyenne, que lorsque les forces qui vont accéder au pouvoir ont la volonté et la détermination d’en finir avec «l’ordre ancien ».
C’est cet agenda qui interpelle toutes les forces progressistes parmi les forces vives de la Nation qui se sont appuyées sur le peuple pour chasser le dépositaire de « l’ordre ancien ».
Comme en Tunisie, ces forces progressistes au Burkina et au Sénégal, ne devraient pas lâcher prise, même au prix de leur bien être, ou de leur sécurité, pour empêcher la restauration de « l‘ordre ancien », comme cela s’est produit en Egypte et en République de Guinée.
L’on ne saurait trahir le courage et le sacrifice dont nos peuples ont fait preuve à l’appel des forces vives de la Nation, sans tomber en déchéance dans les bas fonds des poubelles de l’Histoire.
De telles trahisons n’ont jamais pu empêcher la roue de l’histoire de tourner vers le progrès des peuples.
Forces progressistes de tous les pays d’Afrique, Unissez vous !
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 2 Novembre 2014
Camarade, je crois qu’il faudrait mettre en exerce ce que les évènements du 23 Juin 2010 à Dakar et ceux du Octobre à Ouaga ont eu en commun.
Il s’agit d’abord du motif qui est à la base de ces évènements, et ensuite de leurs significations pour l’avenir.
Pour le motif, les peuples du Sénégal et du Burkina ont fait savoir au monde entier, qu’autant ils ont élu par leur suffrage leurs Présidents de la République, autant ils ne leur reconnaissent pas un « Droit à l’imposture », qui leur autoriserait à revenir publiquement sur leurs engagements, selon leur bon vouloir.
Wade avait juré sur serment, de respecter la Constitution, mais il s’est autorisé, par la suite, à vouloir la changer selon ses objectifs personnels. Le peuple s’y est opposé dans la rue, et Wade a dû retirer son projet de changement de la Constitution.
Compaore en a fait de même, et le peuple Burkinabe a réagi exactement comme le fit le peuple Sénégalais en pareille situation.
En outre, les significations des deux évènements sont traduites par le fait, qu’il est devenu clair, que nos peuples n’hésiteront pas un seul instant à s’opposer à l’imposture dans la rue, pour faire respecter les engagements aux quels les Chefs d’Etat ont souscrit au près d’eux, en briguant leur suffrage.
L’épilogue différent de ces deux évènements historiques résulte dans le fait, qu’avec Wade il n’y avait pas eu de mort d’homme le jour de la manifestation, alors qu’avec Compaoré, il y en a eu ; ce qui a radicalisé le mouvement au point d’exiger son départ.
Ce 30 Octobre donc, le peuple de « Ouaga » a prit d’assaut sa « Bastille », l’Assemblée nationale, pour empêcher cette forfaiture.
Ce faisant, il s’est opposé de façon révolutionnaire, à l’image du peuple Sénégalais le 23 Juin 2010, pour exprimer son refus de reconnaître, à leurs Chefs d’Etat élus, le «Droit à l’imposture ».
Ainsi, cette volonté de faire respecter leur souveraineté clairement exprimée par nos deux peuples, a eu comme précédents récents, le « printemps arabe » en Tunisie et en Egypte, à la suite du peuple de la République de Guinée, le 28 Septembre 2009, contre la confiscation du pouvoir par les militaires, suite au décès du Président Lansana Konté.
Cependant, ces actes révolutionnaires qui devaient déboucher sur l’instauration d’une République Démocratique et Citoyenne, n’ont abouti jusque là qu’en Tunisie, après 4 ans d’une âpre lutte contre les « Islamistes », avec la large victoire des forces progressistes aux Législatives du 26 Octobre 2014, qui les font accéder au pouvoir.
Les forces progressistes de Tunisie n’ont pu réaliser cet exploit historique que grâce à leur conquête d’un système électoral indépendant du pouvoir exécutif, démocratique, libre , et transparent, d’une Constitution qui dote ce pays d’un régime parlementaire, laïc, et d’une représentation paritaire entre les hommes et les femmes dans le Parlement, qui restitue au peuple toute sa souveraineté sur ses institutions publiques, et le propulse au premier rang des Républiques démocratiques du XXI éme siècle.
Au Burkina aujourd’hui, ce qui se joue, n’est rien d’autre que le devenir de la République démocratique et citoyenne, à l’instar de ce qui s’est passé en Tunisie, et au regard de ce que les actes révolutionnaires posés par les peuples de Guinée, d’Egypte et du Sénégal, ont accouché dans ces pays.
Il est donc vérifié, qu’en Afrique aussi, la Révolution, qui n’est rien d’autre, que la transformation d’un « ordre ancien » pour édifier un « nouveau plus progressiste », ne débute réellement, que quand les forces révolutionnaires, c’est-à-dire ceux attachés à « l’ordre nouveau », accèdent au pouvoir.
Ce trajectoire, de la Révolution républicaine et démocratique, est historiquement illustré, à bien des égards, par celui de la Révolution Française de 1789, après la prise de la Bastille, contre la Monarchie. Il a fallu aux Républicains, de continuer sans relâche la lutte jusqu’en 1795, donc six (6) ans, avec l’accès au pouvoir des « Montagnards » et Robespierre à leur tête,pour venir à bout de la Monarchie, et construire les fondements de la République.
En Tunisie, il a fallu, quatre (4) ans de lutte sans merci, aux forces progressistes pour y arriver ,après la chute du Président Ben Ali, tandis qu’en Egypte, l’acte révolutionnaire posé par le peuple en chassant le Président Moubarack, a été d’abord confisqué, comme cela fut d’abord le cas en Tunisie, par les « Islamistes », avant de baliser la voie au retour à une « Dictature militaire », sous couvert de la défense de la laïcité de l’Etat, en s’asseyant sur les libertés démocratiques aux quelles aspire ce peuple, et pour les quelles il a aussi chassé, par la rue, le Président islamiste, Morsi.
Dans la République de Guinée, l’on a assisté à l’édification d’un « pouvoir autocratique », qui s’assied sur les libertés démocratiques au nom de la défense desquelles, le peuple a accordé son suffrage au Président Condé.
Au Sénégal, la seconde alternance, née des Assises nationales de Mai 2008 et de l’acte révolutionnaire du peuple le 23 Juin 2010, tarde à accoucher cette République démocratique et citoyenne au nom de laquelle le peuple Sénégalais l’a réalisée le 25 Mars 2012, en chassant du pouvoir, par son suffrage, le régime de «Despotisme éclairé » du Président Wade, pour porter le Président Macky Sall au pouvoir.
Ce qui se passe donc aujourd’hui au Burkina, c’est donc du déjà vu. Il s’y joue, sous la menace d’une « Dictature militaire », une lutte entre les forces progressistes acquises à « l’ordre nouveau », et celles attachées à «l’ordre ancien », pour le contrôle du pouvoir laissé vacant par le Président Compaoré, chassé par le peuple.
Et ce sont les mêmes enjeux politiques qui se jouent encore au Sénégal, avec sa « grossesse » d’une République démocratique et citoyenne qu’il a du mal à faire naître.
La question est donc de savoir, si le Burkina va suivre l’exemple de la Tunisie, ou s’il va emprunter le chemin tortueux de l’Egypte, du Sénégal, voir de la République de Guinée ?
Surtout, les forces progressistes du Burkina devraient éviter le piège de « l’électoralisme », qui pousse, partout où le peuple a renversé, par la rue, un pouvoir démocratiquement élu, à une « courte phase de transition » pour aller à de nouvelles élections, sous prétexte de la nécessité d’un retour à « l’ordre constitutionnel ».
Elles devraient, au contraire, se battre pour imposer une période de transition qui permet de changer le système électoral hérité du régime de Compaoré, pour créer, comme en Tunisie, les conditions d’expression libre, démocratique et non censitaire du suffrage du peuple.
Le système électoral en vigueur, que ces forces progressistes ont longtemps dénoncé, ne devrait pas être le creuset à de nouvelles élections, au risque de faire capter la révolution par des forces réactionnaires, comme cela fut le cas en Tunisie et en Egypte, avec l’accès au pouvoir des islamistes démocratiquement élus.
Leur juste revendication d’une transition menée par un civil ne devrait donc pas leur faire oublier l’existence de ce piège infernal.
Des indices de réponse à ces inquiétudes peuvent être trouvés dans la nature sociale des forces vives qui ont fait appel au peuple pour chasser, par les urnes ou par la rue, le dépositaire de « l’ordre ancien », qui a rimé avec misère et désolation des peuples, l’arbitraire des gouvernants, la dilapidation des ressources de la Nation, un sur endettement de l’Etat qui hypothèque l’avenir des jeunes, la subordination de nos Etats aux puissances étrangères, et la main mise sur les secteurs clef de nos Economies et sur nos ressources naturelles, par de grandes entreprises étrangères, le plus souvent, venant des anciennes puissances coloniales.
Cet « ordre ancien », ne laisse de perspectives d’ascension sociale aux couches moyennes intellectuelles, que le contrôle du pouvoir d’Etat légué par le système colonial.
D’où l’âpreté de la bataille entre couches moyennes intellectuelles, pour le contrôle du pouvoir, pour, soit, conserver sa nature autocratique de pouvoir personnel, léguée par le colonialisme, d’où le mythe de la nécessité d’un « homme fort », ou, soit, le restituer à la souveraineté du peuple, à travers sa transformation en une République démocratique citoyenne, à l’exemple de la Tunisie d’aujourd’hui.
Dans cette bataille, les partisans d’une courte transition sont le plus souvent intéressés, avec l’appui des puissances étrangères, à perpétuer « l’ordre ancien » que le peuple vient de rejeter.
D’où, toutes les compromissions possibles entre des couches moyennes intellectuelles, les militaires et les intérêts des grandes puissances et de leurs entreprises dans nos pays.
Ce sont les rapports de force entre ces deux catégories de couches moyennes intellectuelles qui déterminent l’issu de ce bras de fer pour le contrôle du pouvoir d’Etat.
C’est donc une véritable lutte de classe qui s’est déroulée en Tunisie, et qui se déroule aujourd’hui au Burkina, au Sénégal, en Egypte, et en République de Guinée, suite à l’acte révolutionnaire posé par nos peuples, pour s’ouvrir de perspectives nouvelles à leur désir d’émancipation politique économique, sociale et culturelle.
Donc, le Burkina ne devrait pas perdre de vue, que comme en Tunisie, cet acte révolutionnaire de nos peuples ne peut accoucher d’une République démocratique et citoyenne, que lorsque les forces qui vont accéder au pouvoir ont la volonté et la détermination d’en finir avec «l’ordre ancien ».
C’est cet agenda qui interpelle toutes les forces progressistes parmi les forces vives de la Nation qui se sont appuyées sur le peuple pour chasser le dépositaire de « l’ordre ancien ».
Comme en Tunisie, ces forces progressistes au Burkina et au Sénégal, ne devraient pas lâcher prise, même au prix de leur bien être, ou de leur sécurité, pour empêcher la restauration de « l‘ordre ancien », comme cela s’est produit en Egypte et en République de Guinée.
L’on ne saurait trahir le courage et le sacrifice dont nos peuples ont fait preuve à l’appel des forces vives de la Nation, sans tomber en déchéance dans les bas fonds des poubelles de l’Histoire.
De telles trahisons n’ont jamais pu empêcher la roue de l’histoire de tourner vers le progrès des peuples.
Forces progressistes de tous les pays d’Afrique, Unissez vous !
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 2 Novembre 2014
Camarade, je crois qu’il faudrait mettre en exerce ce que les évènements du 23 Juin 2010 à Dakar et ceux du Octobre à Ouaga ont eu en commun.
Il s’agit d’abord du motif qui est à la base de ces évènements, et ensuite de leurs significations pour l’avenir.
Pour le motif, les peuples du Sénégal et du Burkina ont fait savoir au monde entier, qu’autant ils ont élu par leur suffrage leurs Présidents de la République, autant ils ne leur reconnaissent pas un « Droit à l’imposture », qui leur autoriserait à revenir publiquement sur leurs engagements, selon leur bon vouloir.
Wade avait juré sur serment, de respecter la Constitution, mais il s’est autorisé, par la suite, à vouloir la changer selon ses objectifs personnels. Le peuple s’y est opposé dans la rue, et Wade a dû retirer son projet de changement de la Constitution.
Compaore en a fait de même, et le peuple Burkinabe a réagi exactement comme le fit le peuple Sénégalais en pareille situation.
En outre, les significations des deux évènements sont traduites par le fait, qu’il est devenu clair, que nos peuples n’hésiteront pas un seul instant à s’opposer à l’imposture dans la rue, pour faire respecter les engagements aux quels les Chefs d’Etat ont souscrit au près d’eux, en briguant leur suffrage.
L’épilogue différent de ces deux évènements historiques résulte dans le fait, qu’avec Wade il n’y avait pas eu de mort d’homme le jour de la manifestation, alors qu’avec Compaoré, il y en a eu ; ce qui a radicalisé le mouvement au point d’exiger son départ.