RAMA YADE SUR LA CRISE A L’UMP : «Il y a de quoi comparé Copé à Gbagbo»

La crise à l’UMP continue de susciter réactions et étonnements, aussi bien en France qu’en Afrique. L’ex-secrétaire d’Etat et ancienne membre du parti en crise, Rama Yade, loin de s’en réjouir, s’en désole. Elle comprend que l’on compare Copé à Gbagbo.


Face au chaos que traverse l’UMP, «on peut ressentir de la gêne, de la surprise, un malaise » a estimé Rama Yade, vice-présidente du parti radicale de Jean Louis Borloo et membre de l’Union des démocrates et des indépendants (UDI). Rama Yade s’exprimait sur les ondes de radio France internationale (RFI) au cours de l’émission «Le Débat africain»dimanche.La Franco-sénégalaise est particulièrement surprise «par la violence du choc entre les deuxprotagonistes », notamment«par le fait que Jean François Copé s’enferme dans l’UMP, ne voulant pas en sortir pour organiser les élections». Par ailleurs, l’ex-secrétaire d’Etat soutient qu’«il y a de quoi comparé Copé à Gbagbo». Sur un autre plan, Rama Yade s’enmarre qu’un de ses camardes de l’UDI compare le même Copé à Bokassa dans une caricature. La vice-présidente du Parti radical va tout de même tempérer en faisant remarquer que «c’est la première fois que l’UMP organisait une élection démocratique de cette nature ». «L’exercice était tout nouveau», constate-t-elle.Avec cette crise, des observateurs de la vie politique française voient déjà une migration des militants de l’UMP vers des partis comme celui de Rama Yade ou de Marine Le Pen, en perspective. Mais l’ancienne secrétaire d’Etat au Droit de l’Homme dit ne pas de s’en satisfaire particulièrement. Ce, parce que l’image de la France en prend un coup terrible.«On entend dire évidemmentque ce qui se passe à l’UMP profite à des partis comme l’UDI, notre parti (le Parti radical) ou même le Front national (FN). Mais, on ne peut pas se réjouir de cette situation qui encourage les Français à penser qu’ils sont tous pourris», récuse Rama Yade,l’invitée du « Débat africain» sur RFI.L’ancienne militante de l’UMP poursuit sa justification, elle affirme que contrairement à la Gauche qui est habituée à des élections internes avec des congrès, la Droite en est à la phase d’initiation. «L’UMP a une culture du chef désigné d’habitude pas par des militants, mais désigné parmi d’autres chefs », puis les militants ne font qu’entériner généralement«par un score à 90% comme on l’a vu avec Nicolas Sarkozy en 2004 ». Mais cette fois-ci, il fallaitdésigner le chef par « un processus démocratique » en bonne et due forme. Or, Rama Yade assure que le processus est absolument «mal fait».D’ailleurs dès le départ, il y a avait selon elle, « un manque de confiance» manifeste «dans les deux camps», qui ont dû chacun déléguer «deux accesseurs» dans le processus. Toujours est-il que ce chaos a permis à Rama Yade de découvrir la force de frappe de l’ancien Premier ministre, François Fillon, qu’on croit souvent «discret, «velléitaire», certains mettent notamment en cause « son courage». Ce dernier, tout d’un coup s’est levé en position de« combat extraordinaire (et) porte des coups » à son adversaire, s’étonne Rama.Pour rappel Rama Yade, ancienne secrétaire d’Etat sous Nicolas Sarkozy,a claqué la porte de l’UMP en avril 2011. On lui reconnait son indépendance dans le langage.

FREDERIC ATAYODI


Bamba Toure

Mardi 4 Décembre 2012 07:15

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