situation économique marquée par une baisse de plus de 2 points de croissance entre 2010 et 2011 (4,3% en 2010 contre 2,1% en 2011 dont une croissance négative de -2% du secteur primaire), sur fond d’un déficit public de 6.7% du PIB. C’est le chemin jonché de clous que le président Abdoulaye Wade avait balisé à son successeur Macky Sall et, il fallait s’y frotter pour s’y piquer. Entre le 25 mars et le 31 décembre 2012, le président Macky Sall s’y est frotté… sans trop s’y piquer. «Dans deux mois les salaires ne seront plus payés» avait prophétisé le Pape du «Sopi» devenu «sooffi» pour 65% des électeurs sénégalais. Avouons que pour son successeur à la tête de l’Etat, ce n’était pas un bon présage pour prendre les rênes d’un pays qui avait fini de marcher sur la tête. Quelques mois plus tard en juin 2012, ce même successeur rappelait d’ailleurs cette «prophétie» et commentait ainsi : «Ils savaient ce qu’ils avaient laissé derrière eux.»
Des dépenses publiques mirobolantes ; des dérogations fiscales affolantes ; des structures publiques monumentales ; une situation économique marquée par une croissance en berne à 2.6% en 2011 sur fond d’un déficit public de 6.7% du PIB, dans une spirale dangereuse de la dette publique qui, entre 2006 et 2012, a plutôt triplé, passant de 1 200 à plus de 3 100 milliards. Et un budget 2012 largement entamé en termes de dépenses électoralistes douteuses, sans aucun lien avec les priorités nationales. Au jeu de massacre on ne peut pas faire mieux.
Cadeau empoisonné ? Sûrement pas ! De cadeau il n’y en a point eu pour Macky, pas même du peuple qui l’a plébiscité au soir du 25 mars, sans pour autant lui accorder contrairement à son prédécesseur en 2000, de délai de grâce. C’est à prendre où a laisser. Il a pris, mais à sa manière. La seule d’ailleurs possible : faire le ménage dans un Etat que les cancrelats avaient envahi jusqu’en haut des murs et qui vivait bien au dessus de ses moyens. La tache n’est pas facile et il question de se retrousser les manches pour affronter ce qui s’apparente aux douze travaux de Sisyphe.
Dieu reconnaitra les siens… Macky aussi
L’austérité ou plutôt la rationalisation portée en bandoulière, le président Macky Sall s’est fait un point d’honneur à restaurer les équilibres. Equilibre budgétaire d’abord en rognant sur les excroissances qui avaient fini par enlaidir la tête d’un Etat qui ressemblait de plus en plus à un monstre sans dimension. La taille du gouvernement a ainsi été réduite d’une quarantaine de portefeuilles à des proportions plus raisonnables de quelque vingt-cinq ministres. Le vent de la rationalisation qui a prévalu a ainsi emporté quelque 60 agences nationales à l’existence plutôt farfelue pour la plupart. Même le Senat dont la seule évocation résume la gabegie qui était érigée en règle. Bref, le ménage à grandes eaux entrepris par Macky sall à ainsi pu permettre de dégager d’importantes ressources qui ont servi à enrayer une famine qui s’était déclarée en milieu rural.
Ce ménage est bel et bien une urgence tout comme le coût de la vie, renchéri alors par un embonpoint étatique qui, par ses dépenses folles, n’a fait que tirer l’essentiel des ressources vers le haut, contribuant ainsi à déstructurer le marché où ceux d’en bas ont tout le mal à accéder avec un pouvoir d’achat sans cesse en érosion. Aussi, la suppression des voyages en première classe pour toutes les autorités publiques, la restitution des véhicules de l’État détenus de manière irrégulière, la résiliation de toutes les lignes téléphoniques utilisées par des non ayants-droits, la rationalisation de la gestion des lignes téléphoniques dans l’Administration, l’identification urgente des transactions, marchés, actes et décisions administratifs, participent-ils de la dynamique du nouveau locataire du palais, de redistribuer les cartes.
Prendre de l’Etat pour redonner au peuple, c’est le sens de la mesure de baisse des prix des denrées de première nécessité. Peu ou prou, cette mesure somme toute salutaire, pêche lourdement par son caractère incomplet, sans mesures d’accompagnement tel que l’affichage et un contrôle efficient des prix homologués sur le marché.
En toile de fond, le ménage entamé par Macky a laissé derrière, un amoncellement de poussière, succombant au pêché mignon des chefs d’Etat nouvellement élus, à travers des nominations d’une pléthore de ministres-conseillers, mais aussi de directeurs généraux au niveau de certaines entreprises publiques, sans égard pour les conflits d’intérêt, consacrant ainsi ce qu’il est convenu d’appeler un «dividendisme» de récompense politique. Qu’à cela ne tienne, l’effort de transparence est bien réel, un nouvel ordre de priorité est né, le style sobre et humble de l’action se veut la volonté d’une gouvernance «efficiente et efficace» ,tel que cela est apparu dans le Discours de politique générale (DPG) du Premier ministre.
Sudonline
Des dépenses publiques mirobolantes ; des dérogations fiscales affolantes ; des structures publiques monumentales ; une situation économique marquée par une croissance en berne à 2.6% en 2011 sur fond d’un déficit public de 6.7% du PIB, dans une spirale dangereuse de la dette publique qui, entre 2006 et 2012, a plutôt triplé, passant de 1 200 à plus de 3 100 milliards. Et un budget 2012 largement entamé en termes de dépenses électoralistes douteuses, sans aucun lien avec les priorités nationales. Au jeu de massacre on ne peut pas faire mieux.
Cadeau empoisonné ? Sûrement pas ! De cadeau il n’y en a point eu pour Macky, pas même du peuple qui l’a plébiscité au soir du 25 mars, sans pour autant lui accorder contrairement à son prédécesseur en 2000, de délai de grâce. C’est à prendre où a laisser. Il a pris, mais à sa manière. La seule d’ailleurs possible : faire le ménage dans un Etat que les cancrelats avaient envahi jusqu’en haut des murs et qui vivait bien au dessus de ses moyens. La tache n’est pas facile et il question de se retrousser les manches pour affronter ce qui s’apparente aux douze travaux de Sisyphe.
Dieu reconnaitra les siens… Macky aussi
L’austérité ou plutôt la rationalisation portée en bandoulière, le président Macky Sall s’est fait un point d’honneur à restaurer les équilibres. Equilibre budgétaire d’abord en rognant sur les excroissances qui avaient fini par enlaidir la tête d’un Etat qui ressemblait de plus en plus à un monstre sans dimension. La taille du gouvernement a ainsi été réduite d’une quarantaine de portefeuilles à des proportions plus raisonnables de quelque vingt-cinq ministres. Le vent de la rationalisation qui a prévalu a ainsi emporté quelque 60 agences nationales à l’existence plutôt farfelue pour la plupart. Même le Senat dont la seule évocation résume la gabegie qui était érigée en règle. Bref, le ménage à grandes eaux entrepris par Macky sall à ainsi pu permettre de dégager d’importantes ressources qui ont servi à enrayer une famine qui s’était déclarée en milieu rural.
Ce ménage est bel et bien une urgence tout comme le coût de la vie, renchéri alors par un embonpoint étatique qui, par ses dépenses folles, n’a fait que tirer l’essentiel des ressources vers le haut, contribuant ainsi à déstructurer le marché où ceux d’en bas ont tout le mal à accéder avec un pouvoir d’achat sans cesse en érosion. Aussi, la suppression des voyages en première classe pour toutes les autorités publiques, la restitution des véhicules de l’État détenus de manière irrégulière, la résiliation de toutes les lignes téléphoniques utilisées par des non ayants-droits, la rationalisation de la gestion des lignes téléphoniques dans l’Administration, l’identification urgente des transactions, marchés, actes et décisions administratifs, participent-ils de la dynamique du nouveau locataire du palais, de redistribuer les cartes.
Prendre de l’Etat pour redonner au peuple, c’est le sens de la mesure de baisse des prix des denrées de première nécessité. Peu ou prou, cette mesure somme toute salutaire, pêche lourdement par son caractère incomplet, sans mesures d’accompagnement tel que l’affichage et un contrôle efficient des prix homologués sur le marché.
En toile de fond, le ménage entamé par Macky a laissé derrière, un amoncellement de poussière, succombant au pêché mignon des chefs d’Etat nouvellement élus, à travers des nominations d’une pléthore de ministres-conseillers, mais aussi de directeurs généraux au niveau de certaines entreprises publiques, sans égard pour les conflits d’intérêt, consacrant ainsi ce qu’il est convenu d’appeler un «dividendisme» de récompense politique. Qu’à cela ne tienne, l’effort de transparence est bien réel, un nouvel ordre de priorité est né, le style sobre et humble de l’action se veut la volonté d’une gouvernance «efficiente et efficace» ,tel que cela est apparu dans le Discours de politique générale (DPG) du Premier ministre.
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