La polémique politico-politicienne soulevée par le Président Abdoulaye Wade afférente à la dette du Sénégal défraie la chronique. Monsieur Amadou Ba, ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a servi à l’opinion un communiqué qui n’a fait que confirmer ce qui se murmurait depuis longtemps, en messe basse, et que le gouvernement refusait d’admettre : à savoir que cette dette, dont la gravité a alarmé le Fmi et la Banque mondiale, a dépassé la barre des 60 % et qu’on est très proche du plafond de l’UEMOA fixé à 70%. Il est vrai qu’une grande économie comme la France est à un taux autour de 100 % du Pib. Mais le problème avec nos pays, c’est que l’argent emprunté n’est pas réinvesti dans les créneaux productifs, comme, par exemple, le secteur primaire. Au contraire, on se paie un Train Express Régional (TER) en libérant des centaines de milliards de F Cfa, une autoroute à plus de 400 milliards sans qu’aucune urgence ne justifie sa réalisation. Conséquence : l’économie sénégalaise, ainsi extravertie, est portée par une croissance illusoire tirée par le secteur tertiaire, qui est le domaine réservé des multinationales étrangères au détriment des entreprises nationales. Pour preuve : en termes d’indice de développement humain (Idh): le Sénégal fait partie des 25 pays les plus pauvres au monde.
Toutefois, Me Abdoulaye Wade lui-même a une part de responsabilité. Lui qui avait bénéficié au début des années 2000 de l’Initiative multilatérale d’allègement de la dette, avec l’effacement d’une bonne partie de l’argent que le Sénégal doit. Le régime du pape du Sopi, à l’image de celui de Macky Sall, a alloué beaucoup d’argent à la création d’institutions budgétivores comme le Sénat et Conseil économique, social et environnemental. Pis, c’est sous son magistère que les financements dédiés à la modernisation des cités religieuses de Tivaouane et Touba ont été déviés de leur trajectoire naturelle pour être affectés au Fesman et au Plan Takaal. Sous ce rapport, l’impôt payé par les Sénégalais, s’il était bien utilisé entre 2000 et 2012, la situation de la dette ne se serait pas aggravée entre 2006 et 2012.
Idem pour Abdou Diouf, qui nous a plongés dans un cycle d’endettement exacerbé par l’application des politiques d’ajustement structurel et la dévaluation du F Cfa intervenue en janvier 1994.
Pour conclure, la question est moins de débattre sur le niveau de la dette que de réfléchir sur la bonne politique économique qui permet au Sénégal de se libérer de la pauvreté. A cet égard, on ne peut pas reconstruire un pays avec les mains qui l’ont détruit. Il faut changer de système en élisant un leader intègre à la tête du Sénégal. C’est cette dette-là que les électeurs à la présidentielle de 2019 devront aux générations futures.
Déthié Ndiaye, Economiste et Président du Parti Ump / Sénégal
Toutefois, Me Abdoulaye Wade lui-même a une part de responsabilité. Lui qui avait bénéficié au début des années 2000 de l’Initiative multilatérale d’allègement de la dette, avec l’effacement d’une bonne partie de l’argent que le Sénégal doit. Le régime du pape du Sopi, à l’image de celui de Macky Sall, a alloué beaucoup d’argent à la création d’institutions budgétivores comme le Sénat et Conseil économique, social et environnemental. Pis, c’est sous son magistère que les financements dédiés à la modernisation des cités religieuses de Tivaouane et Touba ont été déviés de leur trajectoire naturelle pour être affectés au Fesman et au Plan Takaal. Sous ce rapport, l’impôt payé par les Sénégalais, s’il était bien utilisé entre 2000 et 2012, la situation de la dette ne se serait pas aggravée entre 2006 et 2012.
Idem pour Abdou Diouf, qui nous a plongés dans un cycle d’endettement exacerbé par l’application des politiques d’ajustement structurel et la dévaluation du F Cfa intervenue en janvier 1994.
Pour conclure, la question est moins de débattre sur le niveau de la dette que de réfléchir sur la bonne politique économique qui permet au Sénégal de se libérer de la pauvreté. A cet égard, on ne peut pas reconstruire un pays avec les mains qui l’ont détruit. Il faut changer de système en élisant un leader intègre à la tête du Sénégal. C’est cette dette-là que les électeurs à la présidentielle de 2019 devront aux générations futures.
Déthié Ndiaye, Economiste et Président du Parti Ump / Sénégal