Etre dans un gouvernement a ses contraintes dont celle de l’interdiction d’exercer une autre fonction rémunérée. Toutefois, le ministre Youssou peine à dompter sa passion pour la musique. Débarrassé du département de la culture, le roi du mbalax annonce des concerts et affirme partout où il passe qu’il n’avait «jamais décidé de laisser le micro». Sa fonction n’est pourtant pas compatible avec ses activités d’artiste.
La musique n’est pas une seconde mais, une première nature chez Youssou Ndour. Elle est sa «passion». Il a beau trainé au palais de la République en sa qualité de ministre de la Culture et du Tourisme puis du Tourisme et des Loisirs, le roi du mbalax a la tête remplie de rythmes, de projets musicaux, d’esquisses de chorégraphie, de ses mémorables scènes de Bercy et d’ailleurs. Il n’a pas été surprenant de l’entendre profiter du moindre prétexte pour annoncer son retour officiel sur scène. Les ciseaux de Macky qui ont découpé son ministère, lui enlevant en passant l’épine que constitue la culture, est une aubaine pour lui. Celle-ci lui permet dit-il de renouer avec sa passion. Pour la première fois, la République aura un calendrier de spectacles aussi bien au pays qu’à l’étranger. Le Sénégal risque de se distinguer par un ministre qui assure des répétitions en direction du concert de Bercy qu’il prévoit d’animer au mois de mai. Un ministre qui chante et qui danse tous les week-ends. Pas plus tard que samedi dernier, Youssou Ndour a partagé la scène avec Angélique Kidjo lors de la cérémonie de remise de prix à l’archevêque sud africain Desmond Tutu, par la fondation Mo Ibrahim. Et d’avouer dans les colonnes du Soleil : «Je n’arrête jamais de chanter.»
L’avant-veille de ce passage sur la scène du Grand Théâtre, au musée Théodore Monod de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) le roi du mbalax avait tenté de justifier son retour sur scène par le simple fait qu’il n’est plus à la tête du département de la Culture. En d’autres termes, Youssou Ndour a choisi d’être ministre de la République sans vouloir renoncer à conjuguer sa voix avec les notes de guitares et le rythme endiablé du tambour de Mbaye Dièye Faye. Pourtant, l’article 54 de la Constitution parle de ministre tout court : «la qualité de membre du Gouvernement est incompatible avec un mandat parlementaire et toute activité professionnelle publique ou privée rémunérée». Certes, la rémunération est évitable. Mais, où iront les recettes des spectacles au-delà de la promotion du tourisme ?
Un retour avec quel Super Etoile ?
Le texte fondamental indique que cette disposition de l’article 54 doit être précisée par une loi organique. Mais, le ministre-chanteur sait lire entre les mots pour renouer avec sa passion. «J’ai décidé, après en avoir informé le Président Macky Sall et le Premier ministre Abdoul Mbaye, d’organiser ce concert dans la région de Ziguinchor pour la relance des activités touristiques en Casamance. J’userai de mes talents d’artiste pour mieux vendre la destination Sénégal. Cette activité est ma passion», avait-il déclaré en marge du lancement de la saison touristique à Ziguinchor, le samedi 3 novembre passé. D’ores et déjà, pour l’organisation de ce concert, un comité devrait voir le jour depuis la semaine dernière. Par la force de sa passion, Youssou Ndour veut sûrement retrouver son orchestre, le Super Etoile déjà en lambeaux. Puisque, oubliés par leur mentor depuis son intégration dans le gouvernement de Abdoul Mbaye 1, les musiciens du Super Etoile restent sans activité. Leur patron n’a pas su gérer ses vieux compagnons de scène parmi lesquels les piliers du groupe. Interrogé par téléphone, l’ancien bassiste de l’orchestre, Habib Faye, préfère ne pas se prononcer sur la question. «Je ne suis au courant de rien par rapport à son retour», avoue-t-il.
Ce qui est évident, certains des anciens musiciens du roi du mbalax n’ont cessé de prédire avec insistance son retour. Ils avaient même avancé que Youssou Ndour va user de tous les subterfuges imaginables pour reprendre le micro. L’actualité semble bien leur donner raison. Mais, le ministre-chanteur est-il le seul à pouvoir promouvoir le tourisme sénégalais ? Pourquoi n’avait-il pas eu l’idée d’organiser ces concerts gratuits quand le secteur avait commencé à agoniser ? A coup sûr, la promotion du tourisme va recevoir sa part du budget de 2013. Le cas échéant, l’exécutant en l’occurrence Youssou Ndour doit se sentir moins indispensable en lançant une demande de manifestation d’intérêts à l’endroit des artistes sénégalais ou étrangers. Les talents capables de vendre la destination Sénégal ne manquent pas. A défaut, le conflit d’intérêt a de beaux jours au département du tourisme. Mieux, une stratégie de promotion touristique peut recourir à des stars internationales car, seule l’atteinte des objectifs importe. En dépit des spectacles hilarants, Youssou Ndour à Bercy attire plus les Sénégalais de la diaspora et de France en particulier. De quoi relativiser la portée touristique d’un tel concert. De plus, si chaque ministre relevait son activité professionnelle au rang d’utilité nationale, le gouvernement de Macky Sall ne ressemblerait-il pas plus à un souk ?
La musique n’est pas une seconde mais, une première nature chez Youssou Ndour. Elle est sa «passion». Il a beau trainé au palais de la République en sa qualité de ministre de la Culture et du Tourisme puis du Tourisme et des Loisirs, le roi du mbalax a la tête remplie de rythmes, de projets musicaux, d’esquisses de chorégraphie, de ses mémorables scènes de Bercy et d’ailleurs. Il n’a pas été surprenant de l’entendre profiter du moindre prétexte pour annoncer son retour officiel sur scène. Les ciseaux de Macky qui ont découpé son ministère, lui enlevant en passant l’épine que constitue la culture, est une aubaine pour lui. Celle-ci lui permet dit-il de renouer avec sa passion. Pour la première fois, la République aura un calendrier de spectacles aussi bien au pays qu’à l’étranger. Le Sénégal risque de se distinguer par un ministre qui assure des répétitions en direction du concert de Bercy qu’il prévoit d’animer au mois de mai. Un ministre qui chante et qui danse tous les week-ends. Pas plus tard que samedi dernier, Youssou Ndour a partagé la scène avec Angélique Kidjo lors de la cérémonie de remise de prix à l’archevêque sud africain Desmond Tutu, par la fondation Mo Ibrahim. Et d’avouer dans les colonnes du Soleil : «Je n’arrête jamais de chanter.»
L’avant-veille de ce passage sur la scène du Grand Théâtre, au musée Théodore Monod de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) le roi du mbalax avait tenté de justifier son retour sur scène par le simple fait qu’il n’est plus à la tête du département de la Culture. En d’autres termes, Youssou Ndour a choisi d’être ministre de la République sans vouloir renoncer à conjuguer sa voix avec les notes de guitares et le rythme endiablé du tambour de Mbaye Dièye Faye. Pourtant, l’article 54 de la Constitution parle de ministre tout court : «la qualité de membre du Gouvernement est incompatible avec un mandat parlementaire et toute activité professionnelle publique ou privée rémunérée». Certes, la rémunération est évitable. Mais, où iront les recettes des spectacles au-delà de la promotion du tourisme ?
Un retour avec quel Super Etoile ?
Le texte fondamental indique que cette disposition de l’article 54 doit être précisée par une loi organique. Mais, le ministre-chanteur sait lire entre les mots pour renouer avec sa passion. «J’ai décidé, après en avoir informé le Président Macky Sall et le Premier ministre Abdoul Mbaye, d’organiser ce concert dans la région de Ziguinchor pour la relance des activités touristiques en Casamance. J’userai de mes talents d’artiste pour mieux vendre la destination Sénégal. Cette activité est ma passion», avait-il déclaré en marge du lancement de la saison touristique à Ziguinchor, le samedi 3 novembre passé. D’ores et déjà, pour l’organisation de ce concert, un comité devrait voir le jour depuis la semaine dernière. Par la force de sa passion, Youssou Ndour veut sûrement retrouver son orchestre, le Super Etoile déjà en lambeaux. Puisque, oubliés par leur mentor depuis son intégration dans le gouvernement de Abdoul Mbaye 1, les musiciens du Super Etoile restent sans activité. Leur patron n’a pas su gérer ses vieux compagnons de scène parmi lesquels les piliers du groupe. Interrogé par téléphone, l’ancien bassiste de l’orchestre, Habib Faye, préfère ne pas se prononcer sur la question. «Je ne suis au courant de rien par rapport à son retour», avoue-t-il.
Ce qui est évident, certains des anciens musiciens du roi du mbalax n’ont cessé de prédire avec insistance son retour. Ils avaient même avancé que Youssou Ndour va user de tous les subterfuges imaginables pour reprendre le micro. L’actualité semble bien leur donner raison. Mais, le ministre-chanteur est-il le seul à pouvoir promouvoir le tourisme sénégalais ? Pourquoi n’avait-il pas eu l’idée d’organiser ces concerts gratuits quand le secteur avait commencé à agoniser ? A coup sûr, la promotion du tourisme va recevoir sa part du budget de 2013. Le cas échéant, l’exécutant en l’occurrence Youssou Ndour doit se sentir moins indispensable en lançant une demande de manifestation d’intérêts à l’endroit des artistes sénégalais ou étrangers. Les talents capables de vendre la destination Sénégal ne manquent pas. A défaut, le conflit d’intérêt a de beaux jours au département du tourisme. Mieux, une stratégie de promotion touristique peut recourir à des stars internationales car, seule l’atteinte des objectifs importe. En dépit des spectacles hilarants, Youssou Ndour à Bercy attire plus les Sénégalais de la diaspora et de France en particulier. De quoi relativiser la portée touristique d’un tel concert. De plus, si chaque ministre relevait son activité professionnelle au rang d’utilité nationale, le gouvernement de Macky Sall ne ressemblerait-il pas plus à un souk ?