Révélations sur le vécu de quelques sénégalais entrés au Maroc clandestinement

SETAL.NET - Une convention d’établissement signée le 27 mai entre l’Etat du Sénégal et le royaume chérifien risque de partir en lambeaux si on n’y prend garde. En tout cas, tous les signaux sont rouges d’autant que ces derniers temps, les sénégalais sont victimes de brutalités policières et d’une traque sans cesse. Mais, avec un peu de recul, il s’avère qu’il s’est organisé un trafic d’êtres humains entre le Sénégal et le Maroc qui permet à des tiers d’entrer au Maroc sans bourse délier. Ou presque.


Le Maroc et le Sénégal sont deux pays amis. Liés par une convention qui a été signée succinctement par Doudou Thiam et Ahmed Réda Guédira à Dakar un certain 27 mai 1964, le Maroc et le Sénégal ont frôlé l’incident diplomatique avec la bagarre qui a opposé récemment un commerçant marocain à un marchand sénégalais au marché Médine de Casablanca. Une rixe qui s’est soldée par la fracture de la jambe du marocain. Ce qu’il ne fallait pas faire puisque les marocains ont mené la riposte en tapant sur tout ce qui bouge. Pis les policiers marocains qui cherchaient à calmer la situation, s’y sont mis en mâtant les sénégalais qui touchés dans leur chair, ne pouvaient que riposter face à la brutalité policière. Mais au-delà de cette bataille rangée entre sénégalais et marocains, se cache un mal vivre dont ces derniers se plaignent. Ils se sentent comme menacés par l’afflux des ressortissants de l’Afrique Sub-saharienne en terre marocaine. Et les sénégalais battent tous les records.

Réseau d’émigration clandestine

Setal.net a mené son enquête sur le trafic que font des sénégalais pour faire entrer leurs compatriotes en terre marocaine dans des conditions plus douteuses que dangereuses. Il n’est plus nécessaire de se casser les dents pour entrer au Maroc. Il suffit juste d’avoir 150 000 francs CFA pour gouter aux délices du royaume chérifien. Selon une source bien au faite de ce trafic, les points de départ les plus convoités sont Bountou Pikine et les Hlm.

Ceux qui désirent se rendre au Maroc sont convoyés à bord de voiture banalisées. « C’est soit des 4X4, soit des fourgonnettes », confie notre source. Qui révèle que le trafic a pris son envol vers 2009 pour s’accentuer en 2011. Ainsi, chaque jour, dix personnes foulent le sol marocain dans l’espoir de se faire une place au soleil. Mais une fois à la capitale marocaine, ils sont laissés à eux même. « Facilement, les femmes qui sont souvent des divorcées et des jeunes filles sont laissées à la merci de cette ville », souffle notre source. N’ayant rien à se mettre sous la dent, bonjour la débauche. Soit elles se font recruter par les marocains qui les séquestrent et les transforment en esclaves des temps modernes ou ce sont leurs compatriotes qui les prennent en charge en contrepartie de ce que vous savez.
 
Coiffeuses le jour, prostituées la nuit

Ça fait froid dans le dos mais selon notre interlocuteur, ce n’est tout. « La majorité des dames qui se font passer pour des coiffeuses sont des prostituées ». « Et il suffit de se rendre Mahrif, à Ain-Séba ou à Médina, des quartiers de Casablanca pour s’en rendre compte », révèle notre source qui a fait plus de 10 ans au Maroc.

A l’en croire, les sénégalaises qui vendent leur chair le font à vil prix. « Elles se vendent à 50 dirhams la passe (3500 francs Cfa) », regrette-t-il. Ce ne sont pas les seules tares de certains ressortissants sénégalais. les homosexuels, des sénégalais de pure souche, se frottent les mains. Ils seraient les plus nantis de la colonie sénégalaise au Maroc.

Les homos riches comme Crésus

Toujours entre deux avions, ces hommes qui se font entretenir par des marocains et des sénégalais sont toujours sur leur trente et un. « Ils ont leurs reperes à Marrakech et à Casablanca. Il arrive même qu’ils organisent des rencontres entre homosexuels pour s’adonner à leur vice. », nous confie-t-il. Un état de fait qui pousse notre interlocuteur à s’interroger sur les lendemains de la convention qui lie les deux pays. Car les sénégalais auraient installé toute l’anarchie qu’on leur connait au Maroc au point de révolter les autochtones. « Les autorités devraient être plus regardant pour préserver l’accord qui lie les deux pays », recommande-t-il non sans demander à ses compatriotes de savoir se faire respecter. En quoi faisant ? « En ayant un comportement irréprochable », suggère-t-il.

Abdou Khadre Cissé

Vendredi 1 Juin 2012 15:40

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