Il était l’une des stars de l’équipe nationale des années 80, en compagnie des Jules François Bocandé, Omar Guèye Sène ou Boubacar Sarr Locotte. L’ancien libéro de la Jeanne d’Arc de Dakar et de l’équipe nationale est ce qu’on peut appeler une voix autorisée en matière de football. Mais pour Roger, la sentence est sans équivoque : « le Sénégal n’est pas un pays de football, c’est un pays de grands footballeurs ». C’est l’explication qu’il donne au manque d’engouement noté dans le pays par rapport à l’actuelle coupe d’Afrique qui se déroule en Afrique du Sud. En effet, fait noter l’ancien défenseur de Monaco et de Toulon, en France, « Il faut rester sportif quand on aime le football. On n’est pas qualifié à la Can, c’est un fait, il faut l’accepter ». Mais ce que ne s’explique pas l’ancien libéro de charme de la Vieille Dame, c’est que « même les médias ne relatent pas assez la compétition ». De toute manière, constate-t-il, pour le déplorer, il n’ y a que l’équipe nationale qui marche tant bien que mal au Sénégal. Or, fait-il encore remarquer, « l’équipe nationale représente le Sénégal, mais pas le football sénégalais ». La nuance est de taille, car, argue-t-il, le football sénégalais, c’est d’abord le football local. Malheureusement, note-t-il, les footballeurs locaux sont systématiquement exclus de la sélection nationale. « Tous les joueurs de l’équipe nationale évoluent dans les championnats étrangers », martèle-t-il. Sans compter que nos clubs ont du mal à s’imposer sur la scène africaine. Entre autres remèdes pour le foot sénégalais, l’ancien international préconise, « le développement des infrastructures sportives pour permettre aux équipes locales de mieux évoluer ». Une invite qu’il a clairement faite à l’Etat du Sénégal.
Bachir Fall