Élisabeth II fête ce 21 avril ses 90 ans. "Ne jamais se plaindre, ne jamais s'expliquer". Depuis 64 ans sur le trône, Élisabeth II a toujours fait sienne cette devise. Chef d'État qui règne, mais ne gouverne pas, elle a toujours dû respecter un devoir de réserve. Une équipe de France 2 s'est repenchée sur quatre moments de son règne où sa vie s'est confondue avec l'histoire. En 1940, celle qui ne s'appelle alors que la princesse Élisabeth, a 14 ans. Le Royaume-Uni subit les attaques allemandes, les enfants britanniques sont évacués en urgence de Londres pour échapper aux bombes puis envoyés à la campagne, en Amérique ou en Australie. Ce jour-là, avec sa petite soeur Margaret, la future reine prend le micro de la radio et d'une voix déjà très assurée donne un message de résistance à tous les enfants du Commonwealth.
Plusieurs visages
En 1997, la reine affichera le visage de l'indifférence. Son ex-belle-fille Diana, avec qui les relations ont toujours été froides, est tuée dans un accident à Paris. Élisabeth II met des jours à se rendre compte de l'immense émoi de son peuple. Ses sujets doutent, lui en veulent, la monarchie vacille. Les lèvres serrées, la reine est forcée de s'expliquer à la télévision. Sa Majesté est aussi une reine aux nerfs d'acier. En 2012, sourire de façade face à Martin McGuinness, devenu vice-Premier ministre d'Irlande du Nord, et ancien dirigeant de l'organisation terroriste IRA. 30 ans après, la reine l'assoit à sa table à Windsor, le prix de la paix et de la raison d'État. D'une retenue légendaire, la reine a aussi su être politique. L'an dernier en Allemagne, alors qu'elle ne doit jamais donner son opinion sur la politique de son gouvernement, elle déclare : "Dans nos vies, nous avons vu le pire, mais aussi le meilleur de notre continent. Nous savons que la division en Europe est dangereuse, et nous devons nous en garder à l'ouest comme à l'est de notre continent".