Que sommes-nous à l’échelle du temps? C’est partant de cette interrogation, plutôt philosophique, que mon esprit s’est évadé pour me mener bien loin des cimes de la contemplation...facéties de la pensée!
L’âge de la terre serait de 4,54 milliards d’années. L’homme, quant a lui, n'aurait fait son apparition sur terre quelque part en Afrique de l’Est, qu'il y’a environ 2,8 millions d’années, selon l’état le plus actuel des recherches scientifiques.
De nos jours, l’espérance de vie, en France par exemple, serait de 79,3 ans pour les hommes et de 85,5 ans pour les femmes. Au Sénégal, l’espérance de vie tournerait autour de 59,7 ans pour les hommes et de 63,8 pour les femmes...
Tous ces chiffres bruts nous donnent plusieurs raisons de devenir plus humble. Et d’accélérer la prise de conscience de notre insignifiance, relativement au temps qui avance. Malgré nous. Ce temps qui passe et engloutit toutes nos vanités: la jeunesse, la force, la beauté. Tous ces signes extérieurs de l’être qui dépérissent à vue d’œil, jours après jours. Jusqu’à notre dernier souffle. L’issue inéluctable de toute vie: la mort! Cette issue, imprévisible et incontournable, devrait nous inspirer d’apprécier, chaque minute qui passe, pleinement. Accorder au temps qui passe sa juste valeur, permet en effet de donner du sens à sa vie. O paradoxe! La perspective de la mort donne son sens véritable et toute sa saveur à la vie.
Cela étant, et vues sous ce rapport, l’on pourrait être tenté d’oublier les élections présidentielles qui arrivent à grands pas! S’inscrivant dans le déroulement inexorable du temps, un mandat s’achève ...Sans plus une seule possibilité de recours. Depuis 2012 on savait bien qu’un jour ou l’autre on serait en 2018... Puis en 2019! Du quinquennat promis au septennat référendaire, on aura eu la totale. Mais le temps qui passe est intraitable. Il y’a une fin à tout... C’est la dernière année avant la fin du mandat présidentiel. Et c’est donc le moment de tirer un bilan et d’envisager l’avenir. Car l'avenir sera. Avec ou sans le Président sortant. Première certitude! Mais si ce n’est lui, avec qui? Là, l’inconnue est totale. Et la confusion entretenue. Des candidats potentiels vont, semble t-il, être mis hors course par le truchement de procédures judiciaires, discutables au plan de l’éthique en politique. Le juridisme tropical qui aura permis de faire jouer aux lois la triste besogne de liquider des adversaires potentiels se retournera, un jour ou l’autre, contre ceux qui auront tordu le cou au droit et à l’élégance républicaine. On y verra plus clair...
Pour ce qui me concerne, et comme citoyen, j’envisage la distance qui nous sépare des prochaines élections présidentielles comme une occasion à ne pas manquer pour remettre le débat public à l’endroit et contribuer à créer les conditions d’une saine confrontation des idées. Depuis une soixantaine d’années le jeu politique, dans notre pays, ressemble de plus en plus à un jeu entre initiés. Purement et simplement. Pendant ce temps, les problèmes structurels, qui sont le socle de notre non développement, perdurent. Les contraintes qui empêchent l’expression, pleine et entière, des talents et des intelligences de notre peuple, tardent à trouver des solutions véritables et pérennes. Les campagnes électorales se suivent, comme autant de scènes de "disputes" , suivies de réconciliations négociées par dessous le verdict des urnes. Avec, pour conséquence, que la majorité de nos concitoyens se désintéresse, de plus en plus de l’engagement en politique, laissant cette activité centrale entre des mains de plus en plus aventureuses. Pour dire le moins.
Le temps de s’investir plus activement, pour des citoyens n’ayant jamais franchi le pas de l’engagement en politique, est devenu incompressible. Notamment pour ceux de ma génération qui sont dans la dernière ligne droite menant vers l’Éternité....
Quel pays voulons-nous laisser en héritage à nos enfants? Avec quelles perspectives de bien-être et de prospérité? Nul ne peut plus, sous ce rapport, faire preuve d’insouciance. Au delà des généralités, c’est bien sous le prisme plus rapproché de l’avenir que nous voulons pour nos enfants que doit s’analyser la prochaine consultation électorale. Ainsi que celles qui vont, nécessairement, s’en suivre pour renouveler largement la classe politique sénégalaise. À de rares exceptions près, il va falloir bouleverser le ronron qui a finit par fossiliser des inimitiés et des rancœurs interpersonnelles qui rendent impossible la gestion d’une ambition collective. Des égos forts, surdimensionnés pour d’aucuns, obstruent la voie à de jeunes talents qui, au plan national comme à l’international font la différence dans leur environnement. Comment mobiliser tous ces talents épars? Comment redonner confiance au pays autour d’une forte conviction que seul le travail paye? Autour de quelle vision d’un développement conçu, par et pour nous, engager notre nation dans une mobilisation sans précédent de toutes nos énergies? Comment opérer les ruptures comportementales indispensables à une redéfinition des paradigmes fondateurs de la République héritée de la colonisation? Comment, dans les faits, assumer notre indépendance et reprendre la maîtrise des secteurs vitaux de notre économie ?
Vaste chantier! Impossible diront les pessimistes définitifs... À notre portée répondront les optimistes résolus! J’en suis!
Il est temps, pour tous ceux qui ont encore de l’énergie à investir pour un avenir radieux pour le Sénégal et l’Afrique, de sortir de leur réserve pour prendre une option sur l’ambition et le progrès. Au besoin il va falloir les solliciter voire, les secouer ! Nous n’avons qu’une année pour dire, et faire tout ce qui doit l’être afin de changer les termes de l'équation. Aussi vrai que " rien ne sert de courir, il faut partir à point", il n'est pas trop tard. Il est juste temps.
Ne perdons pas cette nouvelle et... dernière (?) occasion de faire demi tour et d'engager notre pays dans une Autre Voie!
Amadou Tidiane WONE
L’âge de la terre serait de 4,54 milliards d’années. L’homme, quant a lui, n'aurait fait son apparition sur terre quelque part en Afrique de l’Est, qu'il y’a environ 2,8 millions d’années, selon l’état le plus actuel des recherches scientifiques.
De nos jours, l’espérance de vie, en France par exemple, serait de 79,3 ans pour les hommes et de 85,5 ans pour les femmes. Au Sénégal, l’espérance de vie tournerait autour de 59,7 ans pour les hommes et de 63,8 pour les femmes...
Tous ces chiffres bruts nous donnent plusieurs raisons de devenir plus humble. Et d’accélérer la prise de conscience de notre insignifiance, relativement au temps qui avance. Malgré nous. Ce temps qui passe et engloutit toutes nos vanités: la jeunesse, la force, la beauté. Tous ces signes extérieurs de l’être qui dépérissent à vue d’œil, jours après jours. Jusqu’à notre dernier souffle. L’issue inéluctable de toute vie: la mort! Cette issue, imprévisible et incontournable, devrait nous inspirer d’apprécier, chaque minute qui passe, pleinement. Accorder au temps qui passe sa juste valeur, permet en effet de donner du sens à sa vie. O paradoxe! La perspective de la mort donne son sens véritable et toute sa saveur à la vie.
Cela étant, et vues sous ce rapport, l’on pourrait être tenté d’oublier les élections présidentielles qui arrivent à grands pas! S’inscrivant dans le déroulement inexorable du temps, un mandat s’achève ...Sans plus une seule possibilité de recours. Depuis 2012 on savait bien qu’un jour ou l’autre on serait en 2018... Puis en 2019! Du quinquennat promis au septennat référendaire, on aura eu la totale. Mais le temps qui passe est intraitable. Il y’a une fin à tout... C’est la dernière année avant la fin du mandat présidentiel. Et c’est donc le moment de tirer un bilan et d’envisager l’avenir. Car l'avenir sera. Avec ou sans le Président sortant. Première certitude! Mais si ce n’est lui, avec qui? Là, l’inconnue est totale. Et la confusion entretenue. Des candidats potentiels vont, semble t-il, être mis hors course par le truchement de procédures judiciaires, discutables au plan de l’éthique en politique. Le juridisme tropical qui aura permis de faire jouer aux lois la triste besogne de liquider des adversaires potentiels se retournera, un jour ou l’autre, contre ceux qui auront tordu le cou au droit et à l’élégance républicaine. On y verra plus clair...
Pour ce qui me concerne, et comme citoyen, j’envisage la distance qui nous sépare des prochaines élections présidentielles comme une occasion à ne pas manquer pour remettre le débat public à l’endroit et contribuer à créer les conditions d’une saine confrontation des idées. Depuis une soixantaine d’années le jeu politique, dans notre pays, ressemble de plus en plus à un jeu entre initiés. Purement et simplement. Pendant ce temps, les problèmes structurels, qui sont le socle de notre non développement, perdurent. Les contraintes qui empêchent l’expression, pleine et entière, des talents et des intelligences de notre peuple, tardent à trouver des solutions véritables et pérennes. Les campagnes électorales se suivent, comme autant de scènes de "disputes" , suivies de réconciliations négociées par dessous le verdict des urnes. Avec, pour conséquence, que la majorité de nos concitoyens se désintéresse, de plus en plus de l’engagement en politique, laissant cette activité centrale entre des mains de plus en plus aventureuses. Pour dire le moins.
Le temps de s’investir plus activement, pour des citoyens n’ayant jamais franchi le pas de l’engagement en politique, est devenu incompressible. Notamment pour ceux de ma génération qui sont dans la dernière ligne droite menant vers l’Éternité....
Quel pays voulons-nous laisser en héritage à nos enfants? Avec quelles perspectives de bien-être et de prospérité? Nul ne peut plus, sous ce rapport, faire preuve d’insouciance. Au delà des généralités, c’est bien sous le prisme plus rapproché de l’avenir que nous voulons pour nos enfants que doit s’analyser la prochaine consultation électorale. Ainsi que celles qui vont, nécessairement, s’en suivre pour renouveler largement la classe politique sénégalaise. À de rares exceptions près, il va falloir bouleverser le ronron qui a finit par fossiliser des inimitiés et des rancœurs interpersonnelles qui rendent impossible la gestion d’une ambition collective. Des égos forts, surdimensionnés pour d’aucuns, obstruent la voie à de jeunes talents qui, au plan national comme à l’international font la différence dans leur environnement. Comment mobiliser tous ces talents épars? Comment redonner confiance au pays autour d’une forte conviction que seul le travail paye? Autour de quelle vision d’un développement conçu, par et pour nous, engager notre nation dans une mobilisation sans précédent de toutes nos énergies? Comment opérer les ruptures comportementales indispensables à une redéfinition des paradigmes fondateurs de la République héritée de la colonisation? Comment, dans les faits, assumer notre indépendance et reprendre la maîtrise des secteurs vitaux de notre économie ?
Vaste chantier! Impossible diront les pessimistes définitifs... À notre portée répondront les optimistes résolus! J’en suis!
Il est temps, pour tous ceux qui ont encore de l’énergie à investir pour un avenir radieux pour le Sénégal et l’Afrique, de sortir de leur réserve pour prendre une option sur l’ambition et le progrès. Au besoin il va falloir les solliciter voire, les secouer ! Nous n’avons qu’une année pour dire, et faire tout ce qui doit l’être afin de changer les termes de l'équation. Aussi vrai que " rien ne sert de courir, il faut partir à point", il n'est pas trop tard. Il est juste temps.
Ne perdons pas cette nouvelle et... dernière (?) occasion de faire demi tour et d'engager notre pays dans une Autre Voie!
Amadou Tidiane WONE