Rwanda: six morts dans l'effondrement d'un immeuble


Six personnes ont été tuées et cinq grièvement blessées dans l'effondrement d'un immeuble en construction mardi au Rwanda, 30 personnes ayant survécu, selon un bilan définitif annoncé mercredi par la police, qui a annoncé la fin des opérations de secours.

"Les opérations de secours sont terminées, nous retirons désormais les décombres", a déclaré à l'AFP le chef de la police Eric Mutsinzi sur le site de la catastrophe à Nyagatare, ville située à une centaine de km au nord-est de Kigali.

Selon un médecin légiste de la police, le Dr François Sinayobye, "36 personnes ont été sorties" des décombres.

"Six sont décédées, 12 sont sorties de l'hôpital, 13 blessés légers sont en observation, 5 sont gravement blessées", a-t-il précisé.

Près de vingt ans après le génocide contre la minorité tutsi en 1994 (au moins 800.000 morts selon l'ONU), qui avait mis le pays à genoux, le Rwanda en forte croissance économique connait depuis plusieurs années un boom immobilier, notamment dans Kigali en chantier permanent.
Tard mardi soir, la police avait annoncé que seulement 36 personnes étaient présentes sur le site au moment où l'immeuble de quatre étages en construction - dont le gros oeuvre était achevé - s'est effondré, vers 15H00 (13H00 GMT).

Plus tôt dans la journée, les autorités rwandaises avaient dit craindre qu'une cinquantaine, voire une centaine de personnes, soient ensevelies sous les décombres.

Les victimes, des ouvriers du chantier

"On a demandé à ceux qui étaient sur place le nombre de personnes avec lesquels ils travaillaient", a déclaré sur les lieux le Dr King Kayondo, chirurgien de l'Hôpital militaire de Kanombe à Kigali, pour expliquer comment les secours étaient parvenus à l'estimation de 36 personnes coincées.

Selon les autorités, toutes les victimes étaient des ouvriers du chantier.

Sur le site, un médecin local, toujours présent mercredi avec un ambulance et une équipe médicale, a néanmoins contesté l'aspect définitif de l'estimation de la police.

"Personne ne sait qu'il n'y a plus personne" sous les décombres, a affirmé le Dr Patrick Byiringiro, médecin à l'hôpital de Nyagatare, "on ne sait pas exactement combien (d'ouvriers) étaient venus travailler", assurant que parmi les victimes sorties des décombres figurait "un passant qui a été hospitalisé".

"Il y avait aussi le propriétaire de la maison, qui était là en train de superviser (le chantier). Il a été évacué. Il était là car il voulait hâter le travail", a assuré le Dr Byiringiro.

Ce scepticisme quant au bilan final paraissait partagé par certains témoins de l'accident.

"C'est fini?", s'étonne Jimmy, un chauffeur de moto taxi de 23 ans, en voyant mercredi matin repartir les deux tractopelles mobilisés pour déblayer les débris. "Je ne suis pas convaincu que tout le monde soit sorti des décombres".

Un nuage de poussière pour alerte

"Il y avait toujours du monde devant le bâtiment. Il faisait de l'ombre et les gens s'abritaient, il y en avait qui regardaient la construction. En plus ce jour là c'était le jour de paie pour les travailleurs", poursuit-il.

Le témoin estime à "au moins 60" le nombre de personnes dans ou à proximité immédiate du bâtiment qui s'est effondré, et le petit groupe massé mercredi à ses côtés acquiesce.

Beaucoup de gens ont cependant pu s'enfuir à temps, ajoute ce chauffeur de taxi moto.

"Tout d'un coup il y a eu un nuage de poussière. Les gens ont commencé à fuir et la maison a commencé lentement à tomber (...) Il y avait plein de gens devant le bâtiment, mais grâce à la poussière beaucoup ont pu fuir" avant que le bâtiment ne s'effondre. La police et les secours sont ensuite arrivés très vite, en moins d'une demi heure, ajoute le témoin.

Les causes de l'effondrement de l'immeuble, censé abriter de petits commerces, n'étaient pas connues dans l'immédiat.

"Nous ne pouvons confirmer dans le détail les raisons de l'effondrement de l'immeuble, mais cela fera l'objet d'une enquête (...) qui commencera dès que les opérations de secours seront terminées", avait assuré la police mardi soir.

Un étudiant en ingénierie topographique assure avoir recueilli bien avant l'accident des témoignages d'ouvriers s'inquiétant de la pérennité de l'ouvrage qu'ils bâtissaient, un témoignage qui n'a pu être recoupé immédiatement par d'autres sources.

AFP

Mercredi 15 Mai 2013 15:47

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