Les distributeurs de gaz sont dans tous leurs états et comptent le faire savoir dans les prochains jours. Selon nos informations, ces derniers ont été ahuris d’apprendre que la Société africaine de raffinage (SAR) manœuvrait pour passer une commande de 200 000 tonnes de gaz à un fournisseur très gâté, sans le moindre appel d’offres.
Ces derniers ont d’autant plus raison qu’il est inadmissible que l’équivalent de 18 mois de consommation pour la population sénégalaise soit fourni par une seule structure au mépris total des règles de concurrence. Qui plus, ce procédé scandaleux ne permet aucune vérification des prix proposés par le fournisseur. D’autant que les distributeurs de gaz avaient fait savoir qu’ils peuvent fournir 50% de cette commande.
Libération apprend que le Président Macky Sall est totalement d’accord avec eux et il aurait été particulièrement outré en prenant connaissance de ces informations qui révoltent aussi Locafrique et les autres administrateurs de la SAR. Ce fournisseur, cité dans plusieurs scandales sous Wade, est-il plus méritant que Total Gaz, Puma Gaz ou Lobou Mame Diarra ? Sans doute non. Quoiqu’il en soit, le Conseil d’administration de la SAR compte faire barrage à cette gâterie malgré les manœuvres et coups bas tous azimuts.
Pour rappel, le Conseil d’administration avait décidé d’annuler cette commande ainsi que celle de 8 cargaisons de brut à Oryx. Que dire des 11 milliards de FCFA de pertes sèches enregistrées par la SAR et du redressement fiscal de 24 milliards motivé par une gestion financière troublante qui a conduit les administrateurs à exiger le départ du directeur général qui est entré en résistance avec le soutien surprenant du ministre Mansour Elimane Kane ?
La seule motivation de Locafrique aujourd’hui est de faire en sorte que la transparence revienne dans la gestion de la Sar. En 2018, ladite société compte injecter 46 milliards de FCfa pour accompagner la SAR. Ces investissements ne peuvent pas se faire avant un changement radical de gestion.
Pour rappel, les administrateurs ont refusé d’approuver le rapport de gestion 2017 et le projet de budget 2018 à cause de plusieurs points troublants sur lesquels nous reviendrons en détails.