SENEGAL-MALI-POLITIQUE-REACTION Soumaïla Cissé exige le retour à l’ordre constitutionnel dans son pays

L’ancien président de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le Malien Soumaïla Cissé, réclame le retour à l’ordre constitutionnel dans son pays, après le coup d’Etat survenu dans la nuit de mercredi à jeudi.


’Je condamne de la façon la plus ferme et la plus énergique ce coup d’Etat qui remet en cause l’ensemble de nos acquis démocratiques et isole totalement le Mali de la marche du monde’’, écrit M. Cissé dans un communiqué parvenu à l’APS, samedi.

Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDR), qui a pris le pouvoir, reproche essentiellement au régime renversé son ’’incapacité’’ à faire face à la rébellion touareg qui sévit au nord du Mali.

L’Union africaine (UA) a dénoncé ’’un sérieux recul pour le Mali et pour les processus démocratiques en cours sur le continent’’. ‘’Ce coup d’Etat est anachronique du processus démocratique qui tente de s’enraciner en Afrique de l’Ouest’’, a déclaré dans un communiqué, vendredi, le président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), l’avocat sénégalais Sidiki Kaba.

M. Cissé a dit que le coup d’Etat perpétré par le CNRDR survient ‘’à un moment où [le Mali] a particulièrement besoin de l’appui de ses partenaires pour faire face aux défis du développement et au péril sécuritaire du Nord’’.

Soumaïla Cissé, qui a déclaré il y a plusieurs mois qu’il était candidat à l’élection présidentielle prévue le 29 avril, ‘’demande la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et exige un retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais’’ au Mali.

‘’La pratique du coup d’Etat, en elle-même, est totalement révolue comme mode d’accession au pouvoir’’, a-t-il estimé, soulignant qu’‘’il appartient au peuple malien de choisir ses dirigeants’’. ‘’[…] Nous n’avons pas mieux à faire que d’exiger le retour à la démocratie’’, a-t-il ajouté.

‘’Les auteurs du coup du 22 mars prétextent la crise au Nord et le nécessaire rétablissement de la démocratie pour justifier leur tentative de prise du pouvoir par les armes. Cet argument, a-t-il argué, est d’autant plus faible que depuis l’annonce du coup d’Etat, le Nord du pays n’est plus défendu ni sécurisé.’’

‘’Il n’y a rien de mieux que de respecter le calendrier électoral et laisser les Maliens choisir, en âme et conscience, les dirigeants qu’ils considèrent aptes à gérer leur pays’’, a soutenu le candidat à cette élection dont la tenue est désormais peu probable.

‘’Notre calendrier républicain prévoit des élections présidentielles le 29 avril et des élections législatives le 1er juillet 2012’’, a-t-il rappelé, suggérant que ‘’les tensions politiques que connaît actuellement la Mali doivent se résoudre dans le cadre institutionnel mis en place depuis la transition démocratique’’ du début des années 1990.

‘’Nous ne pouvons accepter aucune solution qui n’incorpore comme une base minimale le rétablissement des instituons républicaines et le respect du calendrier électoral’’, a fait savoir Soumaïla Cissé, ancien ministre et ancien président de l’Assemblée nationale du Mali.

‘’L’heure est donc suffisamment grave pour que tous les Maliens et Maliennes se lèvent pour exiger la restauration des institutions légales et la tenue, à date échue, d’élections libres et transparentes pouvant conduire à des alternances démocratiques’’, a-t-il insisté.

Il réclame des ‘’élections libres et transparentes, qui pourront permettre de voir se succéder aux affaires des hommes et des femmes plus inspirés et animés par l’exigence de résultats’’.

Si les institutions ne sont pas rétablies, a-t-il averti, ‘’le Mali risque de connaître des coups d’Etat en série’’. ‘’C’est au nom de ce Mali, notre fierté à tous, que je nous invite à nous tenir debout et à exiger la restauration des institutions et le respect des règles républicaines’’, a-t-il insisté.

Le Mali est considéré ces dernières années comme l’un des pays les plus démocratiques d’Afrique en raison de sa stabilité politique depuis le début des années 1990, la régularité de ses élections et l’alternance au pouvoir en 1992 et 2002.

Le président renversé lors du coup d’Etat de la nuit de mercredi à jeudi, Amadou Toumani Touré, avait déclaré plusieurs fois qu’il s’apprêtait à quitter le pouvoir en avril prochain, à l’occasion d’une élection présidentielle à laquelle il n’entendait pas participer.

ESF


Bamba Toure

Dimanche 25 Mars 2012 03:05

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