Antoine Van Agtmael, économiste néerlandais, est le premier à utiliser l'expression "émergents" en 1981, au sujet de pays en voie de développement offrant des opportunités pour les investisseurs. On parle alors de "marchés émergents", le qualificatif s'appliquant par la suite aux économies de ces pays.
Mais s’il est difficile de définir un pays émergent, les traits caractéristiques qui les distinguent font l’objet d’un large accord et sont les suivants : un fort taux de croissance, des entreprises très fortes, leur poids dans la gouvernance mondiale, la place des produits industriels dans leurs exportations, des économies ouvertes et une place centrale pour la monnaie.
Après plusieurs années de tergiversations et bricolages économiques, le SENEGAL selon la vision du Président de la République veut non seulement retrouver le rôle d’un des leaders économiques en Afrique, mais aussi devenir un pays émergent d’ici à 2035. Telle est la noble ambition du Président pourrait-on dire. Cependant les crises économiques, politiques et sociales qui se sont succédées depuis les trois dernières décennies ont profondément affecté les ressources de ce pays sans exclusion. Une des ressources la plus vraisemblablement en souffrance reste le capital humain.
Il est appréciable de rêver à un futur radieux. Mais pour parvenir au futur souhaité, il faut se donner les moyens d’y parvenir. Ainsi quel capital humain peut-on générer afin de devenir un pays émergent ? Autrement dit comment peut-on préparer le SENEGAL à relever les défis stratégiques grâce à son capital humain?
Cette interrogation nous renvoie au concept de valorisation du capital humain condition nécessaire sur la voie de l’industrialisation et du progrès. En effet, le capital humain se réfère à la notion de la théorie de Gary Becker, pour caractériser l’importance décisive des compétences, des savoirs dans la détermination de la productivité. La construction de ces savoirs repose non seulement sur l’expérience mais aussi sur la formation qui correspond à un véritable capital qui se rémunère (salaire) et qui se fructifie (productivité).
Nul besoin de souligner que la plupart des réflexions relatives au capital humain analysent le rôle clé joué par les connaissances, compétences et expertises : pour développer le capital humain des individus, il faut investir dans les connaissances et compétences. Si nous souscrivons à cette vision, il convient toutefois de mettre l’accent sur le rôle crucial que joue la formation en matière de capital humain.
La formation, un élément déterminant dans la valorisation du capital, doit être en parfaite harmonie avec la vision du Président. Pour ainsi dire, le futur se construit aujourd’hui et puisque nous voulons être émergent, il nous faut adapter notre formation aux réalités de demain. Il faut une ressource humaine capable de s’adapter aux exigences du monde industrialisé.
Il revient à l’autorité publique, qui souhaite dans deux décennie se hisser au rang des pays émergents, de donner une orientation à ses structures de formation, et ce à tous les niveaux et dans tous les secteurs parce que le capital humain se développe dans des cadres culturels précis. La formation, l’acquisition de connaissances et de qualifications se déroulent tout au long de la vie en différentes occasions : famille, structures d’accueil de la petite enfance, activités formelles de formation, lieu de travail, réseaux professionnels, de manière informelle dans la vie de tous les jours.
Or, si le développement du capital humain peut être l'un des éléments importants de la stratégie de compétitivité de l'entreprise, les PME, préoccupées au quotidien par des problèmes de part de marché et appréhendant rarement l'évaluation dans ce domaine, perçoivent moins clairement le lien entre l'amélioration des compétences de leurs personnels et la compétitivité de leur entreprise. En clair, Il ne suffit plus de mesurer les quantités de facteurs de production (capital et travail), il faut aussi prendre en compte la qualité de la main-d’œuvre.
Pour relever les principaux défis auxquels sont confrontés les divers secteurs industriels et les PME, et pour atteindre son objectif de pays émergent en 2035, le SENEGAL doit formuler des stratégies ou lancer des initiatives afin de mieux répondre aux problématiques des acteurs économiques et sociaux. Il peut s’agir de : Définir les besoins en formation et en qualification en rapport avec la vision du pays Explorer de nouvelles problématiques propres aux PME (nouveaux métiers & nouveau services) Valoriser les compétences spécifiques pour les entreprises. Inscrire la question de l’emploi au cœur de l’initiative privée. Le salarié n’est pas simplement une charge. C’est un consommateur, un client. Les entreprises doivent être mises dans des conditions incitatives pour l’embauche Ces différentes actions s’inscrivent dans le long terme (au moins dix ans) plus que le temps d’une législature (cinq ans). 2035 n’est plus très loin, c’est maintenant qu’il faut agir sans attendre que le pays aille ‘‘mieux’’.
En vérité, nous pouvons être d’accord qu’un Sénégal aspirant à l’émergence doit créer de la richesse par l’entremise de l’entreprise. Oui l’émergence est possible si dans le subconscient de nos jeunes filles et garçons rêvant de boulots faciles s’implante la nécessité d’une formation professionnelle et d’une démarche d’auto entreprenariat loin des cursus classiques du « tous à l’université » qui débouche pour une large part sur le « tous au chômage ».
Oui nous pouvons émerger demain si le Sénégal échange avec le Sénégal avec une claire complémentarité des secteurs d’activité, si aussi le Sénégal échange bien avec ses marchés immédiats de l’UEMOA et de la CEDEAO. Si enfin le Sénégal se positionne sur le marché extérieur sur la base d’une claire compréhension par l’entreprise et l’Etat de nos avantages comparatifs.
Oui nous pouvons émerger si le paysan devient un entrepreneur agricole ayant une maitrise de la terre et de l’eau et pouvant accéder aux crédits.
Nous pouvons émerger demain si l’Etat comprend dans les faits sa qualité d’agent économique de statut spécial chargé de la mise en condition favorable de l’économie. Cette mise en condition via des projets d’infrastructures ne doit pas se faire au détriment du privé national qu’il faut favoriser dans toute la mesure du possible sans perdre de vue l’impérieuse nécessité de travailler en parfaite intelligence avec les grands groupes du monde.
Patrice SANE
Militant APR, Membre de la CCR
Membre comité d’initiative du Club des
Intellectuels & Cadres Intellectuels Républicains (CICR)
Mais s’il est difficile de définir un pays émergent, les traits caractéristiques qui les distinguent font l’objet d’un large accord et sont les suivants : un fort taux de croissance, des entreprises très fortes, leur poids dans la gouvernance mondiale, la place des produits industriels dans leurs exportations, des économies ouvertes et une place centrale pour la monnaie.
Après plusieurs années de tergiversations et bricolages économiques, le SENEGAL selon la vision du Président de la République veut non seulement retrouver le rôle d’un des leaders économiques en Afrique, mais aussi devenir un pays émergent d’ici à 2035. Telle est la noble ambition du Président pourrait-on dire. Cependant les crises économiques, politiques et sociales qui se sont succédées depuis les trois dernières décennies ont profondément affecté les ressources de ce pays sans exclusion. Une des ressources la plus vraisemblablement en souffrance reste le capital humain.
Il est appréciable de rêver à un futur radieux. Mais pour parvenir au futur souhaité, il faut se donner les moyens d’y parvenir. Ainsi quel capital humain peut-on générer afin de devenir un pays émergent ? Autrement dit comment peut-on préparer le SENEGAL à relever les défis stratégiques grâce à son capital humain?
Cette interrogation nous renvoie au concept de valorisation du capital humain condition nécessaire sur la voie de l’industrialisation et du progrès. En effet, le capital humain se réfère à la notion de la théorie de Gary Becker, pour caractériser l’importance décisive des compétences, des savoirs dans la détermination de la productivité. La construction de ces savoirs repose non seulement sur l’expérience mais aussi sur la formation qui correspond à un véritable capital qui se rémunère (salaire) et qui se fructifie (productivité).
Nul besoin de souligner que la plupart des réflexions relatives au capital humain analysent le rôle clé joué par les connaissances, compétences et expertises : pour développer le capital humain des individus, il faut investir dans les connaissances et compétences. Si nous souscrivons à cette vision, il convient toutefois de mettre l’accent sur le rôle crucial que joue la formation en matière de capital humain.
La formation, un élément déterminant dans la valorisation du capital, doit être en parfaite harmonie avec la vision du Président. Pour ainsi dire, le futur se construit aujourd’hui et puisque nous voulons être émergent, il nous faut adapter notre formation aux réalités de demain. Il faut une ressource humaine capable de s’adapter aux exigences du monde industrialisé.
Il revient à l’autorité publique, qui souhaite dans deux décennie se hisser au rang des pays émergents, de donner une orientation à ses structures de formation, et ce à tous les niveaux et dans tous les secteurs parce que le capital humain se développe dans des cadres culturels précis. La formation, l’acquisition de connaissances et de qualifications se déroulent tout au long de la vie en différentes occasions : famille, structures d’accueil de la petite enfance, activités formelles de formation, lieu de travail, réseaux professionnels, de manière informelle dans la vie de tous les jours.
Or, si le développement du capital humain peut être l'un des éléments importants de la stratégie de compétitivité de l'entreprise, les PME, préoccupées au quotidien par des problèmes de part de marché et appréhendant rarement l'évaluation dans ce domaine, perçoivent moins clairement le lien entre l'amélioration des compétences de leurs personnels et la compétitivité de leur entreprise. En clair, Il ne suffit plus de mesurer les quantités de facteurs de production (capital et travail), il faut aussi prendre en compte la qualité de la main-d’œuvre.
Pour relever les principaux défis auxquels sont confrontés les divers secteurs industriels et les PME, et pour atteindre son objectif de pays émergent en 2035, le SENEGAL doit formuler des stratégies ou lancer des initiatives afin de mieux répondre aux problématiques des acteurs économiques et sociaux. Il peut s’agir de : Définir les besoins en formation et en qualification en rapport avec la vision du pays Explorer de nouvelles problématiques propres aux PME (nouveaux métiers & nouveau services) Valoriser les compétences spécifiques pour les entreprises. Inscrire la question de l’emploi au cœur de l’initiative privée. Le salarié n’est pas simplement une charge. C’est un consommateur, un client. Les entreprises doivent être mises dans des conditions incitatives pour l’embauche Ces différentes actions s’inscrivent dans le long terme (au moins dix ans) plus que le temps d’une législature (cinq ans). 2035 n’est plus très loin, c’est maintenant qu’il faut agir sans attendre que le pays aille ‘‘mieux’’.
En vérité, nous pouvons être d’accord qu’un Sénégal aspirant à l’émergence doit créer de la richesse par l’entremise de l’entreprise. Oui l’émergence est possible si dans le subconscient de nos jeunes filles et garçons rêvant de boulots faciles s’implante la nécessité d’une formation professionnelle et d’une démarche d’auto entreprenariat loin des cursus classiques du « tous à l’université » qui débouche pour une large part sur le « tous au chômage ».
Oui nous pouvons émerger demain si le Sénégal échange avec le Sénégal avec une claire complémentarité des secteurs d’activité, si aussi le Sénégal échange bien avec ses marchés immédiats de l’UEMOA et de la CEDEAO. Si enfin le Sénégal se positionne sur le marché extérieur sur la base d’une claire compréhension par l’entreprise et l’Etat de nos avantages comparatifs.
Oui nous pouvons émerger si le paysan devient un entrepreneur agricole ayant une maitrise de la terre et de l’eau et pouvant accéder aux crédits.
Nous pouvons émerger demain si l’Etat comprend dans les faits sa qualité d’agent économique de statut spécial chargé de la mise en condition favorable de l’économie. Cette mise en condition via des projets d’infrastructures ne doit pas se faire au détriment du privé national qu’il faut favoriser dans toute la mesure du possible sans perdre de vue l’impérieuse nécessité de travailler en parfaite intelligence avec les grands groupes du monde.
Patrice SANE
Militant APR, Membre de la CCR
Membre comité d’initiative du Club des
Intellectuels & Cadres Intellectuels Républicains (CICR)