C’était le 29 janvier 2012. Isolé et mis sous pression, le Conseil constitutionnel validait la candidature controversée de l’ex-chef de l’Etat avant de plonger le Sénégal dans une violence inouïe. Retour sur un long dimanche de peur.
Dimanche 29 Janvier 2012 : Le Sénégal se réveille avec le cœur plein d’incertitudes sous un ciel chargé de nuages de craintes. Pays stable dans une sous-région ouest africaine traversée par plusieurs fléaux, les Sénégalais retiennent leur souffle ce jour de validation ou non de la candidature controversée de Abdoulaye Wade, président de la République qui le remet en… élection pour un troisième mandat. Malgré la pression de la communauté internationale, il reste insensible et dépose au Greffe du Conseil constitutionnel son dossier de candidature le 28 janvier. Réunie à la Place de l’Obélisque le 29 janvier, l’opposition met la pression sur les «Cinq sages» du Conseil constitutionnel constitués autour de Cheikh Tidiane Diakhaté (Président du conseil), Issac Yankhoba Ndiaye, Chimère Malick Diouf, Siricondy Diallo et Mohamed Sonko. Mais ils ne vacilleront pas : la candidature du président sortant est recevable. La foule de l’Obélisque se déchaîne, la capitale est sang dessus-dessous. Dakar est en feu. Dans leur décision, les juges constitutionnels se justifient avec une froideur déconcertante : «(…) Considérant que le président de la République, sous la Constitution de 2001, effectue un premier mandat durant la période 2007/2012 ; qu’il est donc en droit de se présenter à l’élection du 26 février 2012», pensent-ils en ce qui concerne la violation des articles 27 et 104 de la Constitution agitée par la plupart des constitutionnalistes. Les «Cinq sages» étayent encore : «L’opinion exprimée par le président de la République, quelle que soit, par ailleurs, sa solennité, ne peut valoir règle de droit dès lors qu’elle ne se traduit pas par un acte législatif ou réglementaire.» Par conséquent, concluent Cheikh Tidiane Diakhaté et Cie : «Cette déclaration en elle-même ne saurait en aucun cas constituer une source de droit». Ce long dimanche de frayeur ne changera rien à la donne. Abdoulaye Wade ira à la conquête du suffrage universel pour un nouveau septennat.
Touchée mais pas coulée, l’opposition introduit un nouveau recours au Conseil constitutionnel en espérant une nouvelle décision des juges constitutionnels. En dernier ressort, ils ont tout bonnement débouté toutes les requêtes en annulation de la candidature de l’ancien président Abdoulaye Wade à la Présidentielle du 26 février. Il reste à la quatrième position de la liste des candidats retenus. Le doute n’est pas chassé, le chaos se profile à l’horizon avec en toile de fond une campagne électorale très violente. Alioune Tine est arrêté, des candidats à la Présidentielle matraqués par la Police. Le Sénégal est au bord de l’implosion. Entre-temps, des soupçons de corruption pèsent sur les épaules des magistrats du Conseil constitutionnel.
Dimanche 29 Janvier 2012 : Le Sénégal se réveille avec le cœur plein d’incertitudes sous un ciel chargé de nuages de craintes. Pays stable dans une sous-région ouest africaine traversée par plusieurs fléaux, les Sénégalais retiennent leur souffle ce jour de validation ou non de la candidature controversée de Abdoulaye Wade, président de la République qui le remet en… élection pour un troisième mandat. Malgré la pression de la communauté internationale, il reste insensible et dépose au Greffe du Conseil constitutionnel son dossier de candidature le 28 janvier. Réunie à la Place de l’Obélisque le 29 janvier, l’opposition met la pression sur les «Cinq sages» du Conseil constitutionnel constitués autour de Cheikh Tidiane Diakhaté (Président du conseil), Issac Yankhoba Ndiaye, Chimère Malick Diouf, Siricondy Diallo et Mohamed Sonko. Mais ils ne vacilleront pas : la candidature du président sortant est recevable. La foule de l’Obélisque se déchaîne, la capitale est sang dessus-dessous. Dakar est en feu. Dans leur décision, les juges constitutionnels se justifient avec une froideur déconcertante : «(…) Considérant que le président de la République, sous la Constitution de 2001, effectue un premier mandat durant la période 2007/2012 ; qu’il est donc en droit de se présenter à l’élection du 26 février 2012», pensent-ils en ce qui concerne la violation des articles 27 et 104 de la Constitution agitée par la plupart des constitutionnalistes. Les «Cinq sages» étayent encore : «L’opinion exprimée par le président de la République, quelle que soit, par ailleurs, sa solennité, ne peut valoir règle de droit dès lors qu’elle ne se traduit pas par un acte législatif ou réglementaire.» Par conséquent, concluent Cheikh Tidiane Diakhaté et Cie : «Cette déclaration en elle-même ne saurait en aucun cas constituer une source de droit». Ce long dimanche de frayeur ne changera rien à la donne. Abdoulaye Wade ira à la conquête du suffrage universel pour un nouveau septennat.
Touchée mais pas coulée, l’opposition introduit un nouveau recours au Conseil constitutionnel en espérant une nouvelle décision des juges constitutionnels. En dernier ressort, ils ont tout bonnement débouté toutes les requêtes en annulation de la candidature de l’ancien président Abdoulaye Wade à la Présidentielle du 26 février. Il reste à la quatrième position de la liste des candidats retenus. Le doute n’est pas chassé, le chaos se profile à l’horizon avec en toile de fond une campagne électorale très violente. Alioune Tine est arrêté, des candidats à la Présidentielle matraqués par la Police. Le Sénégal est au bord de l’implosion. Entre-temps, des soupçons de corruption pèsent sur les épaules des magistrats du Conseil constitutionnel.