Effectivement, je suis venu dans le cadre de l’Université d’hiver de la formation professionnelle organisée par Centre inffo avec qui l’Office National de la Formation Professionnelle (ONFP) entretient des relations de partenariat. Cette université a traité d’un nombre important de problématiques de la formation professionnelle. Ce que j’ai entendu là-bas a été extrêmement enrichissant par rapport à ce que nous faisons au Sénégal en matière de formation professionnelle et dans le cadre des missions de l’Office National de la Formation Professionnelle. J’ai pu mesurer l’enjeu de la certification. L’Office National de la Formation Professionnelle s’est engagé depuis longtemps, en rapport avec les branches professionnelles, à délivrer après une formation, des titres de qualification et des titres professionnels. J’ai pu me rendre compte que cela était la bonne direction à prendre. En France, la loi de 2014 a institué la certification au cœur du dispositif de la formation professionnelle, de la promotion du travail et du travailleur. Et nous, nous y sommes déjà. Donc nous sommes en train de mener une mission avant-gardiste au Sénégal. Cela m’encourage à persévérer dans cette voie. Deuxièmement, c’était un lieu de rencontre d’acteurs divers de la formation professionnelle. Ce qui a été une occasion d’écouter des expériences, des pratiques, des méthodes, mais aussi et surtout de se rendre compte de leurs potentiels ou de leurs limites et de nous positionner par rapport à cela. Cette université a été très instructive! Et avec notre partenaire Centre inffo, nous avons aussi pu retenir le principe d’organiser une rencontre internationale sur la formation professionnelle au Sénégal, en lien avec les problématiques que nous traitons dans le cadre des projets que le ministère met en œuvre sous l’impulsion de Mamadou Talla, ministre de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat. Il y a un projet appuyé par la Banque mondiale et l’AFD, qui a pour ambition de promouvoir l’emploi et la compétitivité par la formation professionnelle. Et une telle rencontre que nous envisageons avec Centre inffo peut aider les enjeux d’un tel programme.
Votre participation à cette université devrait donc vous aider dans la lutte que vous menez contre le chômage des jeunes.
Bien sûr, car la qualification est un enjeu, c’est le nœud du mandat de l’ONFP : doter le travailleur ou le demandeur d’emploi d’un titre de qualification ou d’un titre professionnel, où qu’il se trouve sur le territoire national afin qu’il puisse occuper un emploi ou exercer une activité professionnelle selon les normes requises. Et la qualification à une dimension réglementaire. L’Office National de la Formation Professionnelle a la chance d’avoir une mission au service des branches professionnelles. Dans toutes les branches professionnelles et dans leurs conventions collectives, il y des catégories professionnelles, des intitulés d’emploi, qui correspondent à des titres, lesquels sont adossés à des références. L’Office National de la Formation Professionnelle met en œuvre les actions permettant de former les travailleurs ou les demandeurs d’emploi conformément à ces référentiels et leur délivrer les titres correspondant. Ce qui leur permet d’avoir une reconnaissance dans la branche professionnelle. Et vous voyez bien ce que ça peut devenir pour le travailleur de l’informel, d’avoir un titre qui est conforme à une catégorie de branche.
Comment ces travailleurs ont-ils perçu cette initiative ?
Il y a un engouement, mais le chantier est énorme. La qualification est l’enjeu de l’amélioration de la productivité du travail, donc de la croissance économique. Cela, comme je l’ai dit tantôt, vient d’être compris en France en 2014 seulement. Ce qui veut dire que nous pouvons être des porteurs d’innovations, qui peuvent avoir une portée internationale. Ça nous a donné raison d’avoir confiance, d’avoir de l’assurance dans la voie que nous suivons.
Votre mission à la tête de l’ONFP, me semble t-il, c’est aussi la promotion de l’auto-emploi.
Notre mission s’adresse à tous les travailleurs, mais qui sont les travailleurs dans notre pays ? Dans 85% des cas, ce sont des gens qui sont dans l’auto-emploi. Donc on s’adresse surtout à l’auto-emploi, mais ce secteur doit être amélioré qualitativement en utilisant le levier de la qualification. Les gens font, mais ne savent pas faire conformément à la norme pour produire le bien ou le service qui rapporte. Voilà l’enjeu de la qualification.
Vous êtes aussi responsable politique. Comment votre parti, l’Apr, se porte-t-il à Kolda, votre fief ?
Le parti se porte bien, nous faisons des animations politiques. Moi je suis coordinateur du collectif des comités de base. Vous savez que le comité de base est noyau du parti. On donne la parole à son responsable car il fait l’effort de mobiliser des électeurs à la base. Il faut cent personnes pour former un comité. Au sein de notre initiative, on lui donne l’espace d’expression pour qu’il se sente effectivement responsable, pour qu’il agisse en tant que tel. Mais on l’utilise aussi pour former les militants pour maintenir la mobilisation au tour du programme et de l’action du président de la République pour assurer sa réélection. Nous sommes aussi sur le terrain par les actions de développement que nous y menons. C’est une politique au vrai sens du terme, c’est-à-dire un moyen de transformation sociale. L’Apr a offert le cadre, le président de la République, la vision et les principes; nous nous avons l’action.
Sauf que les responsables Apr de Kolda ne parlent pas souvent le même langage.
L’Apr est un parti jeune qui est sur la voie de la structuration, donc ça prendra le temps nécessaire qu’il faut pour y arriver. En attendant, il faut s’adresser aux militants, il faut les maintenir mobilisés. Parce que, en définitive, ce sont ces militants-là qui vont savoir parler de proximité à proximité avec leurs voisins pour les convaincre à voter en faveur président. Il est donc important de les maintenir en phase avec ce que le président entreprend pour le Sénégal, toutes les réalisations qu’il fait pour qu’ils en soient conscients afin qu’ils continuent à l’accompagner.
Vous pensez sincèrement que les populations de Kolda, de la Casamance en général, sont convaincues par la gestion de Macky Sall ?
Oui, parce que ce sont les réalisations qui le montrent. Lui-même le dit: «Ce qui va faire la différence, c’est ce que les gens voient». Kolda a changé grâce au président Macky Sall. Il a inauguré le pont, soi dit en passant, l’Office National de la Formation Professionnelle, par le truchement de ce chantier-là, a offert la qualification à des jeunes qui ont pu y travailler. Aujourd’hui, ces gens sont responsables, ils gagnent leur vie. Donc, on a créé l’emploi par la qualification professionnelle, les infrastructures sont maintenant prêtes. Kolda a changé ! Mieux que ça, allez demander à l’éleveur. Il y a en un qui s’appelle El Hadji Ibrahima BA, il m’a dit un jour : «Le président Macky Sall nous a enrichis en nous débarrassant du vol de bétail. On ne peut pas le payer.» Une femme m’a dit : «Le président nous a enrichis depuis qu’il a diminué le prix du riz !» Ça, ce sont des réalisations que les populations sentent. Le prix du sac de riz a drastiquement baissé, la différence, les gens pourront l’utiliser pour autre chose. L’éducation des enfants, la santé etc. Et puis les populations voient quotidiennement les innovations que le président Macky Sall a introduites dans la santé. La couverture maladie universelle, c’est une innovation de taille. Alors que jusque-là seul le fonctionnaire peut bénéficier d’une couverture médicale, maintenant le paysan, le travailleur de l’informel, l’artisan bref, tout le monde peut en bénéficier.
Quel message pour les ressortissants de la région de Kolda en France ?
Je les encourage à soutenir le président Macky Sall ; qu’ils le soutiennent massivement. Et je suis sûr que le président de la République sera attentif à leurs préoccupations. J’ai discuté avec certains, je les ai encouragés à mieux formaliser, à mieux structurer ce qu’ils souhaitent et qu’ils l’expriment. Le président Macky Sall sera attentif à cela, car il a toujours considéré la diaspora comme la quinzième région du Sénégal. Par conséquent, il a une oreille extrêmement attentive aux préoccupations des Sénégalais de l’extérieur. Il y a des choses qui peuvent être améliorées dans la prise en charge des préoccupations des immigrés, des idées sont sorties. J’ai un ami, Mady Gassama, président de Mouvement des Démocrates Sénégalais. C’est vrai qu’il n’est pas à l’Apr, mais je sais ce qu’il peut nous apporter. Je ferai tout mon possible pour qu’il y ait ce rapprochement qui lui permettra de mettre à contribution la force qu’il constitue au bénéfice de la continuation de l’œuvre président Macky Sall.
Recueillis par Cheikh Sidou Sylla
diasporas