Scènes de pillage de biens "des Arabes" à Tombouctou

Des centaines de Maliens pillaient mardi matin à Tombouctou des magasins appartenant selon eux à "des Arabes", accusés d'être "des terroristes" alliés des islamistes armés ayant occupé pendant 10 mois cette ville mythique du nord du Mali, a constaté un journaliste de l'AFP.


La foule, constituée de personnes visiblement très pauvres, s'en prenait à des magasins tenus selon elle par "des Arabes", "des Algériens", "des Mauritaniens", accusés d'avoir soutenu les islamistes armés liés à Al-Qaïda dans la ville reprise lundi sans combat par les armées française et malienne.

Soldats nigériens et maliens à Ansongo
Des troupes nigériennes et maliennes en provenance du Niger sont entrées sous les vivats des habitants mardi à Ansongo (nord du Mali), localité située à 80 km au sud de Gao qui était ces derniers mois contrôlée par des islamistes armés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Parti mardi matin de la localité nigérienne de Yassen, à la frontière, un convoi de plus d'une centaine de blindés, pick-up et 4x4 surmontés de mitrailleuses est entré en début d'après-midi à Ansongo, à environ 80 km de là.

Des centaines d'habitants, dont beaucoup de femmes et d'enfants, acclamaient les militaires.

Au milieu des coups de klaxons, des jeunes brandissaient des pancartes célébrant le Niger et le Mali, mais aussi la France, qui a lancé le 11 janvier l'opération contre les islamistes du Nord malien, et le Tchad, qui appuie la force ouest-africaine en cours de déploiement.

La foule était rassemblée en face des bâtiments administratifs dont les jihadistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) avaient fait leur quartier général, tout près d'une place où des personnes étaient encore récemment victimes de coups au nom de leur vision rigoriste de la charia (loi islamique).

Ces bâtiments avaient été bombardés par l'aviation française dans la nuit du 23 au 24 janvier.

Gao, la grande ville du Nord malien (1.200 km au nord-est de Bamako), a été reprise le samedi 26 janvier par les armées française et malienne, rejointes plus tard sur place par voie aérienne par des soldats nigériens et tchadiens depuis Niamey.


AFP

Mardi 29 Janvier 2013 15:22

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