Sédhiou : Des artistes musiciens en croisade contre les injustices sociales

La fréquence des grossesses et mariages précoces, des mutilations génitales féminines et des autres formes de violences faites aux enfants et aux femmes ont attiré l’attention de deux groupes d’artistes musiciens, «Mandiou family» et «holly guns star». Ces deux groupes d’artistes sont en tournée de sensibilisation contre la pratique quotidienne de ces fléaux qui gangrènent la société sédhiouoise.

Autres sujets abordés par les musiciens, ce sont d’abord l’emploi des jeunes. «La seule alternative qui s’offre aujourd’hui aux jeunes de Sédhiou, c’est la conduite de motos jakarta», s’est indigné Abdou Counta Touré de «Mandiou Family».

Ensuite, les artistes ont jeté des pierres dans le jardin des politiques. De l’avis de l’artiste musicien, «Sédhiou est pris en otage par la mairie, le conseil départemental et l’agence régionale de développement (Ard) ». Il estime que cela n’est pas juste qu’ils soient élus ou nommés pour s’occuper des problèmes des populations et qu’ils se mettent à étaler leurs divergences et à divertir les populations, a dit Abdou Counta Touré.

Aussi lance-t-il un message au président Macky Sall afin qu’il réoriente la politique des responsables locaux qui ne gèrent que leurs seuls intérêts. «Ailleurs, les autorités soutiennent leurs artistes, ici, personne ne pense à nous» a déclaré Bouly Mané de Holly Guns Star qui regrette que les autorités ne veuillent pas aider les nouveaux talents à éclore.

Pour effacer cette image politique peu reluisante de Sédhiou, les deux groupes de rappeurs se sont fédérés dans ce qu’ils appellent ‘’Sédhiou Avenir’’. L’objectif, à en croire toujours Abdou et Bouly, c’est de travailler en synergie pour booster le développement socio-économique, mais surtout culturel de la région.

D’ailleurs à propos de culture, les jeunes envisagent au mois d’octobre d’organiser le festival de la culture et de la paix en Casamance, a annoncé le manager Babacar Djinghaly. Pour «Sédhiou Avenir», «la guerre leur a privé de tout et par conséquent, il faut qu’on arrête de politiser le conflit casamançais».