Sénat : Macky Sall lance l’opération recasement


C’est une institution qu’on attendait à voir disparaître, mais le Sénat aura une lace de choix dans l’architecture institutionnelle de notre pays. Et pour cause ! Entourée par une nuée de souteneurs, le président de la République ne sait plus où donner de la tête pour caser tout son monde. Les investitures aux législatives n’ont pas résorbé le gap des prétendants aux sinécures présidentielles. Si les principaux leaders de Bennoo Bokk Yakaar et leurs ouailles ont été bien servis, la plupart des candidats à la dernière présidentielle, membre de BBY n’ont pas été casés. Tout comme nombre d’alliés de la première heure qui ont rallié la coalition Macky 2012 avant le chant du coq et les militants de l’Apr des moments d’incertitudes.

En somme, la liste des souteneurs est longue comme celle des recalés au baccalauréat de cette année. Comment satisfaire tout le monde ? Le gouvernement, l’Assemblée nationale, les directions nationales et conseils d’administration ne suffisent pas à caser tout le monde. C’est la principale raison du maintien du Sénat. Si Macky trouve une utilité à la chambre haute du Parlement, c’est bien celle de desserrer l’étau autour de lui. Il y nommera 55 personnes, en plus des postes que sa coalition y gagnera. Ce qui a fait dire ce lundi à Tamsir Jupiter Ndiaye sur les ondes de la Rfm que le Sénat est « un silo de recasement » du personnel de soutien de Macky Sall.

Qui alors pour diriger cette institution ? Les appétits sont très grands. L’Apr réclame la présidence à cor et à cri pour voir un de ses membres occuper une grande « station » après avoir « perdu » l’Assemblée nationale et la Primature. Des alliés comme Tanor aimeraient que la question soit tranchée au sein de BBY et la presse y a déjà annoncé Idrissa Seck.

Après avoir ferré Moustapha Niasse qui a tellement pris goût aux largesses du président de la République, MackySall aimerait pourtant installer un autre grand leader à la tête du Sénat. La manœuvre lui permettrait de neutraliser un probable concurrent à la présidentielle de 2017, le temps de consolider son pouvoir. Il a promis le poste à l’Apr lors de la dernière réunion de son directoire, mais la realpolitik a souvent raison des logiques politiques.

Yolande Sarr

Lesenegalais.net


Abdou Khadre Cissé

Mardi 14 Aout 2012 10:54

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