Au Sénégal, le français est en recul au profit non pas de l'anglais, mais du wolof.
Le Sénégal, bastion de la francophonie : l'image est bien enracinée, et pourtant... Près de 60 ans après l'indépendance, dans les taxis de la capitale, Dakar, on écoute surtout la radio en wolof. Et les chauffeurs sont souvent bien plus à l'aise dans la principale langue du pays. Depuis une trentaine d'années, le wolof n'a cessé de monter en puissance au Sénégal, au point de devenir hégémonique, d'après certains.
Un tiers des Sénégalais francophones
Et pourtant, et c'est tout le paradoxe, le français reste la langue officielle au Sénégal. Celle de l'administration et de l'enseignement, obligatoire dès l'entrée à l'école. Tous les enfants de cette classe ont découvert le français à six ans, en arrivant en primaire. Chez eux, ils parlent wolof, ou une autre langue sénégalaise, et parfois, les élèves ont du mal. Alors pour aider l'enseignante à transmettre le français, elle dispose d'un nouvel outil : une tablette numérique, fournie par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Et ce n'est pas qu'une curiosité pour les élèves, mais d'abord un moyen pour les professeurs de se former eux-mêmes. 500 enseignants disposent aujourd'hui de cette tablette, et le programme devrait s'étendre dans l'espoir d'inverser la tendance. Selon l'Organisation internationale de la francophonie, un tiers des Sénégalais seulement est francophone.