Sénégal: le gouvernement "résolu" à faire restituer les biens volés de l'Etat

DAKAR — Le Premier ministre sénégalais Abdoul Mbaye a déclaré lundi que son gouvernement était "résolu" à faire restituer les biens de l'Etat "détournés" durant les douze ans de pouvoir du président Abdoulaye Wade.


"C'est au nom de ce principe (de transparence) que nous avons engagé des audits pour faire l'état des lieux sur la situation de notre pays à fin mars 2012. (...) La restitution des avoirs détournés de leur destination initiale permettrait de constituer des ressources pour financer des projets prioritaires", a déclaré Abdoul Mbaye dans sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale.

"C'est une action dans laquelle le gouvernement s'est engagé de manière résolue. Il reviendra à la Justice, dans tous les dossiers en cause, de dire le droit, en toute indépendance", a ajouté M. Mbaye, nommé début avril Premier ministre par le président Macky Sall.

M. Sall a battu le 25 mars à l'élection présidentielle Abdoulaye Wade, qui a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012.

Les nouvelles autorités sénégalaises ont réactivé la Cour de répression de l'enrichissement illicite, créée au début des années 1980 sous le président Abdou Diouf (1980-2000) mais tombée en désuétude, pour récupérer l'argent et les biens mal acquis et poursuivre les auteurs de détournement.

Dakar a également sollicité la Banque mondiale (BM) dans le cadre de l'initiative Star (Stolen Assets Recovery, pour la restitution des avoirs volés) lancée en 2007 par la Banque en partenariat avec l'Office des Nations unies contre la drogue et la criminalité (ONUDC).

Star vise à aider les pays en développement à recouvrer les avoirs volés par des dirigeants corrompus, à investir les fonds restitués dans des programmes de développement efficaces et à combattre l'existence de refuges internationaux.

Plusieurs personnalités de l'ex-pouvoir sénégalais ont été récemment auditionnées dans le cadre d'enquêtes sur "l'enrichissement illicite". D'anciens directeurs et des responsables de sociétés publiques ont également été interrogés par la justice.

Abdoul Mbaye a annoncé une prévision de croissance de 3,9% en 2012 contre 2,6% en 2011 et le dépôt d'un projet de loi de finances rectificative pour "la réduction, voire la suppression" de dépenses de l'Etat "non prioritaires".

 

Abdou Khadre Cissé

Mardi 11 Septembre 2012 07:55

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