Près de cinquante ans après Mai 68, s’il est une chose que la révolution dite sexuelle aura permise, c’est bien la libération de la parole, et particulièrement celle des femmes. Dans notre sondage, la quasi-totalité d’entre elles (97 %) a le sentiment qu’elles peuvent et osent parler davantage de leurs désirs sexuels, et ce, tous critères confondus, quel que soit leur âge, leur niveau d’études ou leur situation de famille.
82 % perçoivent d’ailleurs cette libération comme un phénomène positif.Les femmes se sentent plus libres d’exprimer leurs désirs, trouvent « facile » de parler de leurs positions préférées avec leur partenaire (70 %), de leurs pratiques (66 %) et de leur jouissance (64 %), moins toutefois de leurs fantasmes (49 %).
82 % perçoivent d’ailleurs cette libération comme un phénomène positif.Les femmes se sentent plus libres d’exprimer leurs désirs, trouvent « facile » de parler de leurs positions préférées avec leur partenaire (70 %), de leurs pratiques (66 %) et de leur jouissance (64 %), moins toutefois de leurs fantasmes (49 %).
Elles pensent que les hommes en parlent et les réalisent plus souvent qu’elles. Ce qui ne surprend pas le psychanalyste et sexothérapeute Alain Héril : « L’inconscient collectif féminin reste encore imprégné de l’idée que le fantasme est masculin. Depuis vingt-cinq ans, dans mon cabinet, je reçois des femmes qui me disent qu’elles n’ont pas de fantasmes.
Et quand je leur réponds qu’elles en ont peut-être mais qu’elles ne veulent pas y accéder, elles me regardent comme si ce n’était pas envisageable. Pourtant, les images fantasmatiques sont bien présentes en elles. Simplement, elles ne se donnent pas de droit d’entrée. »
La psychanalyste Sophie Cadalen partage ce point de vue et souligne que, souvent, « les femmes surestiment la capacité des hommes à parler de leurs fantasmes. Et si elles évoquent plus facilement leur plaisir, c’est que celui-ci est au coeur des codes en vigueur : supposé délicat pour elles, (...)