Sidiki Kaba évoque des "choses pas acceptables" dans les prisons


Des éléments de l’enquête ouverte sur les mauvais traitements présumés subis par des détenus du camp pénal de Liberté VI, à Dakar, montent que des choses "pas acceptables" se passent dans les prisons sénégalaises, qui justifient que celles-ci soient mises aux normes internationales, a déclaré jeudi le garde des Sceaux Me Sidiki Kaba. "Les conditions sont déplorables, il faut faire en sorte que cela cesse et c'est la raison pour laquelle nous sommes en train d'accélérer le processus de vente de Rebeuss pour aller à Sébikotane, parce que tout acte qui est attentatoire à la dignité humaine doit cesser dans les prisons", a-t-il dit.

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, s'adressait à des journalistes, à l'issue d'une visite qu'il a effectuée au siège de l'ordre national des avocats sénégalais.

Il a fait savoir que son département a déjà envoyé une équipe pour enquêter sur les conditions de détention des prisonniers du camp pénal. "Nous avons quelques éléments de cette enquête qui nous montre qu'il y a eu beaucoup de choses qui ne sont pas acceptables dans une prison", a-t-il indiqué.

Des organisations sénégalaises de défense des droits de l'homme ont annoncé récemment avoir été saisies de cas de brimades, de sévices et de violences sur des personnes détenues à la prison de Liberté VI (Dakar). Aussi, avaient-elles appelé les autorités judiciaires et pénitentiaires à ouvrir une enquête, pour faire la lumière sur ces accusations.

Selon le garde des Sceaux, ministre de la Justice, des éléments de l’enquête autorisée par son département font par exemple état de ce que des détenus avaient en leur possession près de 250 portables et du chanvre indien.

Me Sidiki Kaba a ensuite confié aux journalistes que le fonctionnement de la justice suivant les principes garantissant l'Etat de droit et les libertés fondamentales a été au cœur de ses échanges avec les membres de l'ordre des avocats sénégalais.

"Le barreau joue un rôle important dans le système judiciaire, en raison de la qualité de sa participation à la mise en œuvre de la justice et de l'assistance qu'il offre à toutes les personnes qui ont affaire avec la justice", a-t-il rappelé.

Il a dit que la modernisation du barreau et l'informatisation du système judiciaire devraient de cette manière contribuer à mettre fin aux longues détentions, en particulier dans le cas de personnes innocentes. "Cela pose également un autre problème, car c'est une vie qui est brisé", a-t-il relevé.

Le ministre de la Justice a annoncé que la Cour suprême a été saisie dans ce cadre, pour l'indemnisation de personnes victimes des logues détentions préventives. "Nous avons rencontré le premier président (de la Cour suprême) pour aborder cette question", a-t-il fait savoir.

"Mais, les lenteurs de la justice concernent tout un système. C'est la raison pour la quelle nous continuerons à discuter avec tous les acteurs de manière à ce que le droit à un procès équitable et juste dans un délai raisonnable soit concrète et soit une réalité concrète'', a-t-il déclaré.

Selon le garde des Sceaux, cette question interpelle l'ensemble des acteurs de la justice (avocats, greffiers, secrétaires), qui participent à la mission de justice.

Sidiki Kaba a en outre révélé avoir évoqué, avec ses interlocuteurs, la question relative à la réhabilitation des locaux des services de la justice.

"Nous avons parlé de l'intérêt du fonctionnement de la justice de proximité qui est important puisque participant à l'accès de la justice et nous allons aller beaucoup plus en profondeur sur la carte judiciaire", a-t-il dit.

APS

Jeudi 19 Septembre 2013 16:16

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