Militant jusque-là au Parti Démocratique Sénégalais, Sitor Ndour a lancé, le 25 août dernier, sa formation politique dénommée Energie Libérale pour une Avancée Nationale (Elan). Sur les raisons de la mise sur pied de ce parti, l’ancien directeur du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (Coud) avance qu’il répond à un besoin de mettre en œuvre un projet de société. Aussi, a-t-il fait, dit-il, une analyse politique profonde sur son avenir au Pds en dehors de Wade. De cette introspection, il résulte que lui et les cadres qui sont à l’origine d’Elan ont peu de chance de succéder à Wade à la tête du Pds. De ce fait, mettre en place son propre parti devient plus que nécessaire afin de montrer sa vraie base politique. « On a étudié tous les cas de figures. Et on est arrivé à la conclusion selon laquelle nos chances que Wade nous choisisse pour sa succession sont très minimes. C’est pour cette raison que nous avons décidé de lancer notre parti Elan », a laissé entendre Sitor Ndour. Non sans faire savoir que sa non-investiture sur la liste départementale lors des législatives a aussi participé à son départ du Pds. « Je ne me suis pas opposé au choix de Omar Sarr, mais lui et le groupe qui ont fait les choix lors des investitures devaient au moins me consulter pour recueillir mon avis. Parce qu’après tout, je suis la deuxième force politique à Fatick, après Macky Sall. En agissant de la sorte, ils ont enlevé toutes les prérogatives que Abdoulaye Wade m’avait donné », dénonce-t-il. A l’en croire, le score du Pds serait meilleur s’il était à la tête de la liste départementale.
Interrogé sur le différend qui l’a opposé à Macky Sall, causant d’ailleurs sa démission de l’Alliance pour la République, Sitor Ndour a répondu qu’il était victime d’une injustice. En effet, révèle-t-il, tout est parti des élections locales de 2009. Macky Sall, venant de quitter le Pds, lui avait dit de postuler pour la mairie de Fatick. « Il (Macky Sall) m’avait dit qu’il n’était pas intéressé par la mairie et que je pouvais me présenter. Alors, il m’a proposé pour le poste. Mais à la veille des joutes, il est revenu sur sa décision en me demandant de lui laisser la mairie », a-t-il raconté. C’est cet acte de l’actuel Président de la République qu’il n’a pas apprécié. En effet, pour M. Ndour, Macky Sall devait respecter sa parole, au vu de tous les sacrifices qu’il a, souligne-t-il, consentis pour sa défense. Néanmoins, il ne considère pas ce geste comme une trahison de la part de l’ancien maire de Fatick, mais une erreur. Ce qui fait qu’il ne doute pas que tôt ou tard, le président de l’APR va l’appeler au téléphone, « parce que je lui ai montré des preuves de fidélité », pense M. Ndour.
C’est donc ce comportement de Macky Sall qui l’a poussé à démissionner de l’APR, pour revenir au Pds, mais pas, précise-t-il, pour des avantages financiers. «C’est après ma démission que Wade m’a appelé. Il m’a dit qu’il m’avait pardonné. D’ailleurs, il a voulu me nommer ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Mais j’ai refusé. Donc ce ne sont pas pour des avantages que je suis revenu au Pds », déclare Sitor Ndour.
FATOU GAYE SECK
Le Pays au Quotidien